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À la découverte des richesses du Mali

Le Mali est un pays d’art et d’histoire majeur en Afrique. Ses grandes richesses naturelles et culturelles ne demandent qu’à être découvertes, pour peu que le pays se stabilise sur les plans politique et sécuritaire.

Par Clément Airault

Les touristes vont devoir s’armer de patience avant de pouvoir visiter de nouveau le Mali. En 2007, 250 000 touristes ont visité le pays, laissant présager un bel avenir au secteur du tourisme. Mais ce dernier, en plein essor, s’est effondré après la rébellion touareg qui a eu lieu dans le nord du pays en 2012. Depuis, le Mali a connu une succession de crises qui ont entravé son développement touristique. Le conflit entre Peuls et Dogons a achevé d’y mettre un terme. Le pays dogon était alors la région la plus visitée d’Afrique de l’Ouest. Le tourisme reste à ce jour formellement déconseillé par la plupart des chancelleries du globe.

Le pays de la diversité

Le Mali est le berceau d’une civilisation à l’histoire riche et ancienne. De nombreux vestiges témoignent encore de la puissance passée de l’empire du Mali. Quatre sites majeurs sont d’ailleurs classés au Patrimoine mondial par l’Unesco (cf. carte) et près d’une dizaine d’autres sont inscrits sur la liste indicative. Quel dommage de ne pas pouvoir découvrir ce pays merveilleux ! Au nord, les étendues de sable de l’Azawad sont la terre des Touareg, les fiers nomades du Sahara, souvent appelés « hommes bleus » en référence à leurs vêtements indigo. Dans le sud, la savane arborée prédomine, avec le Parc national de la boucle du Baoulé, situé à quelque 160 km au nord de Bamako. La faune y est exceptionnelle : lions, hyènes, éléphants, guépards se partagent un territoire immense, classé Réserve de biosphère par l’Unesco depuis 1982. Parmi les sites incontournables du Mali figurent également les chutes de Dandan, ou les monts Hombori, célèbres pour la Main de Fatma (hautes aiguilles) et le Hombori Tondo (point culminant). Ils étaient, avant que l’insécurité ne gagne, un paradis pour les randonneurs.

Le fleuve Niger, troisième plus long du continent, traverse le pays. Bamako, Koulikoro, Ségou, Djenné, Mopti, Tombouctou, Niafunké, Gao : les grandes villes se situent le long de cette artère vitale. Le Niger est source de vie. Il permet d’irriguer les cultures, de se déplacer et de pêcher. Au petit matin, à Bamako, alors que le fleuve est encore noyé dans la brume, des dizaines de pêcheurs jettent leurs filets depuis leurs pirogues dans un ballet poétique. Leurs prises viendront alimenter les marchés colorés et animés de la capitale. Car si le pays regorge de merveilles naturelles et architecturales, il vaut surtout d’être découvert pour ses habitants, chaleureux et sympathiques

Les manuscrits de Tombouctou
Les manuscrits de Tombouctou sont un ensemble de copies d’ouvrages plus anciens connus dans le monde afro-musulman, ainsi que des productions locales originales datant, pour la plupart, de la période allant du XVIIe au XIXe siècle. Ils sont de tailles très variables (de quelques feuillets à plusieurs centaines), conservés à Tombouctou et dans toute la région. On estime que leur nombre s’élève à plusieurs dizaines de milliers.

4 sites classés au Patrimoine de l’Unesco

Tombouctou

La seule évocation de Tombouctou est une invitation au voyage. Cette ville carrefour est devenue au fil des siècles un important centre commercial, spirituel et culturel aux confins méridionaux de la route commerciale transsaharienne. Aujourd’hui encore, Tombouctou est un lieu hautement géostratégique.

Ses trois mosquées (Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia), construites entre les XIVe et XVe siècles, ainsi que ses mausolées des saints sont des témoignages uniques au monde de l’islam en Afrique dès l’époque médiévale. Tombouctou est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 1988, et sur la liste du Patrimoine mondial en péril depuis 2012 ; 24 mausolées, détruits par les djihadistes en 2012, ont été reconstruits à l’identique grâce au financement de l’Unesco entre 2013 et 2015.

Tombeau des Askia

Situé à Gao, le tombeau des Askia est considéré comme un joyau architectural, fruit des traditions de constructions locales et des exigences de l’islam. De style soudano-sahélien, il est inscrit au Patrimoine mondial depuis 2004, et au Patrimoine mondial en péril depuis 2012. Bâti par l’empereur Askia Mohammed en 1495, il est le seul témoignage matériel existant de la puissance de l’Empire Songhaï qui a dominé la région du XVe au XVIe siècle.

Djenné

Djenné est l’une des plus anciennes villes d’Afrique subsaharienne. Elle est habitée depuis 250 ans avant notre ère, et s’est développée au cours des siècles pour devenir une ville et un marché importants pour le commerce transsaharien, notamment celui de l’or. Ses nombreux sites archéologiques sont des témoignages d’un urbanisme ancien sur le continent. Sa grande mosquée, construite en terre crue (appelée localement banco), est la plus grande de ce type en Afrique. La vieille ville et ses vestiges archéologiques sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988.

Falaises de Bandiagara (pays dogon)

Les falaises de Bandiagara s’étirent sur près de 200 km, dans la région de Mopti. Elles dominent la brousse et forment un ensemble naturel exceptionnel. Cet endroit difficile d’accès a constitué dès le XVe siècle un refuge naturel pour les populations. Les premières traces d’occupation humaine remontent au IIIe siècle avant notre ère. Ce haut lieu touristique est remarquable pour l’architecture et la culture du pays dogon qu’on peut y découvrir. L’une des constructions les plus caractéristiques est le toguna, un grand abri qui sert d’espace de réunion au cœur du village. Les falaises sont classées au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1989.

Des griots au rap : l’âme musicale du Mali

Le chant et la musique font partie intégrante de la culture du Mali, un pays qui a vu naître de grands artistes reconnus internationalement.

Le Mali est un pays de tradition orale, et les griots mandingues sont les gardiens de l’histoire. Depuis plus de sept siècles, de grandes familles des griots se transmettent de génération en génération l’art de la parole et des instruments qui la portent. Ceux que l’on nomme des jeliw ont longtemps été les seuls autorisés à jouer du tama (tambour), du balafon, du jeli-koni (luth) ou de la kora, dont l’illustre Toumani Diabaté, issu d’une grande famille de griots. En 1960, lors de l’indépendance, les griots mandingues ont joué un rôle essentiel dans la construction de l’identité nationale malienne. Les instruments traditionnels des jeliw sont utilisés par l’Ensemble instrumental du Mali, qui fit sensation dans toute l’Afrique de l’Ouest et remporta le 1er prix du premier Festival mondial des arts nègres, à Dakar, en 1966.

À la fin de cette même décennie, on observa à Bamako et dans toutes les grandes villes du pays une effervescence musicale incroyable. De nombreux groupes virent le jour, tels le « Super Rail Band du Buffet Hôtel de la gare de Bamako », les « Ambassadeurs du Motel », le « Super Biton de Ségou », le « Super Djata Band » ou encore le « Kanaga de Mopti ». Tous sont alors diffusés sur Radio Mali. De Mory Kanté à Kélétigui Diabaté, les griots participent à ce mouvement qui renouvèle le genre musical malien. Et de nouveaux artistes firent leur apparition, s’autorisant à jouer un répertoire autrefois réservé aux jeliw. Salif Keïta, qui connut un succès mondial dans les années 1980, fut l’un des précurseurs du genre. Les artistes maliens ont contribué à faire la world music un phénomène global dans les années 1990. Les rythmes et chants d’Oumou Sangaré, Ali Farka Touré ou Rokia Traoré ont conquis une audience planétaire.

Les griots n’ont pas disparu. Ils se sont adaptés. Les nouvelles générations, tout en restant gardiennes de la tradition, ont intégré à leur répertoire la pop music et le jazz. L’électronique a aussi fait son apparition. Les jeunes Maliens se sont approprié les nouvelles musiques, comme pour mieux y intégrer les rythmes traditionnels. Les rappeurs Gaspi ou Moms Loup connaissent un grand succès, de même que de jeunes DJ, tels Gaspa ou Dj Djaki, qui mixent rythmes afro et musiques électroniques.

Le répertoire musical touareg, dans lequel la guitare électrique a été intégrée, a également contribué à entretenir l’exceptionnel rayonnement culturel du Mali. Des groupes comme Tinariwen, Tartit, et plus récemment Les Filles de Illighadad donnent aujourd’hui des représentations dans le monde entier.

Portraits d’artistes

Sidiki Diabaté

Sidiki Diabaté est le fils du grand joueur de kora Toumani Diabaté. Héritier d’une longue lignée de griots, il est sans doute l’un des meilleurs représentants de cette nouvelle génération qui s’internationalise. En plus de la kora, il joue du piano et de la guitare. Il s’est fait connaître en multipliant les collaborations avec des artistes de renommée internationale. En 2015, il a participé à l’album Humanz de Gorillaz, pour lequel il a été nommé aux Grammy Awards. Plus récemment, il a étroitement collaboré avec le chanteur français M pour son album Lamomali. Il était présent pour la tournée internationale, aux côtés de sa compatriote Fatoumata Diawara.

Amy Yerewolo

À 30 ans, celle qui vient de sortir un album, intitulé AY, réussit avec talent à mixer les rythmes africains, comme le kuduro angolais, et le rap, qu’elle déclame en bambara. Amy Yerewolo est un modèle pour les jeunes Maliennes, par le message qu’elle véhicule. Née femme, dans une famille conservatrice, elle a su s’affranchir des traditions et surmonter les difficultés pour devenir l’une des premières rappeuses du pays. Elle a créé son propre label pour contourner le sexisme inhérent à l’industrie musicale malienne. « Je gère », déclare, dans son nouveau titre, cette jeune femme devenue une figure montante de la scène rap africaine.

Fatoumata Diawara

Celle que l’on surnomme « Fatou » est le visage radieux du Mali. Née en 1982, elle est initiée très jeune par son père à la danse traditionnelle. Elle se fait connaître du grand public par son interprétation dans le film La Genèse, réalisé par Cheick Oumar Sissoko et qui a été présenté dans la catégorie « Un certain regard » au festival de Cannes en 1999. En 2002, Fatou s’enfuit du Mali pour échapper à un mariage forcé. C’est donc en France qu’elle a effectué une bonne partie de sa carrière, en tant que comédienne. Elle a notamment tourné 6 ans avec la troupe nantaise Royal de Luxe. Mais c’est comme chanteuse qu’elle s’affirme après sa rencontre avec le musicien et producteur malien Cheikh Tidiane Seck. Depuis la sortie de son premier album en 2011, l’artiste a collaboré avec Damon Albarn, Herbie Hancock, Bobby Womack et M.

Photographie : la touche malienne
Le Mali occupe une place importante dans l’histoire de la photographie africaine. Le pays est notamment connu pour ses deux grands portraitistes que sont Seydou Keïta et Malick Sidibé. Entre les années 1950 et 1970, ces deux photographes ont révolutionné la photo de portraits à Bamako, lui conférant un statut d’œuvre d’art. Certains clichés de Malick Sidibé sont devenus iconiques. Des artistes comme Emmanuel Daou, Alioune Bâ ou Sidi M. Sidibé perpétuent cette tradition photographique.
Depuis 1994, Bamako accueille deux fois par an les Rencontres africaines de la photographie, un festival international réputé. Il permet de valoriser le patrimoine photographique africain, et de faire connaître sur le marché occidental les nouveaux talents. Par ailleurs, la Maison africaine de la photographie, installée dans la capitale, collecte, conserve, promeut et diffuse les patrimoines photographiques malien et africain.

Crédit photo : © Shutterstock - Robertonencini

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