Par Clément Airault
Paris est sur le point d’accueillir « le plus grand évènement des 100 dernières années », selon l’Élysée. La flamme olympique arrivera le 8 mai à Marseille, marquant le coup d’envoi de célébrations qui s’achèveront à l’issue des Jeux paralympiques, le 8 septembre. Durant ce laps de temps, l’ensemble des forces de sécurité du pays sera mobilisé, à un niveau jamais atteint.
Le plan Vigipirate a d’ailleurs été rehaussé à son stade maximal. C’est lors de ce type de manifestations de portée internationale que la menace d’attentat est la plus forte. « Nous sommes tous vulnérables face au terrorisme. Donc on fait tout pour que le risque soit le plus proche de zéro », précisait Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur, dans une interview au journal Le Parisien le 8 avril. Pour éviter que des activistes politiques ou des terroristes infiltrent l’organisation des JO, des enquêtes administratives sont diligentées sur le million de personnes amenées à participer ou travailler lors de l’évènement ; 285 000 agents de sécurité doivent être « criblés », leurs antécédents et leur casier judiciaire vérifiés. Les forces de l’ordre sont mobilisées : l’intégralité des congés des policiers et gendarmes a été annulée durant les Jeux.
La cérémonie d’ouverture, le 26 juillet, sur les bords de Seine, représente à elle seule un défi majeur du point de vue sécuritaire. Depuis les quais, les ponts, les gradins, les balcons des immeubles ou les fan-zones, environ 600 000 personnes assisteront à cette cérémonie hors norme. De nombreux chefs d’État et de gouvernement seront présents. Un périmètre ultra-sécurisé a été mis en place, dans lequel il sera impossible de circuler sans montrer patte blanche. Près de 45 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en Île-de-France pour la cérémonie d’ouverture, auxquels s’ajouteront 18 000 militaires pendant le déroulement des Jeux. Ils pourront compter sur le soutien de 2 500 de leurs collègues étrangers, venus d’une cinquantaine de pays.
Les transports seront restreints. Une quinzaine de stations de métro seront fermées, et pour la première fois dans l’histoire de l’aviation civile, « on va fermer l’espace aérien de 19 heures à minuit le jour de la cérémonie », détaille Gérald Darmanin. À évènement exceptionnel, dispositif exceptionnel.
Le « scénario privilégié » est une inauguration sur la Seine. Néanmoins, « si la menace devait évoluer, si on considérait que les circonstances s’imposaient, nous avons des scénarios de repli », rappelait le Président de la République à l’occasion de l’inauguration du Centre aquatique olympique, le 4 avril. Tout incident, même mineur, serait catastrophique. Tout raté des forces de sécurité serait malvenu, alors que les caméras du monde entier seront braquées sur Paris. Le Ministre de l’Intérieur, qui assure préparer cet évènement depuis 4 ans, ne veut prendre aucun risque. Il sera le seul ministre du Gouvernement à ne pas prendre de congés d’été.