0,00 €

Votre panier est vide.

L'info en continu

Financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007: Carla Bruni entendue comme “suspecte” – 7sur7

Financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007:...

CARTE. Passeport vaccinal contre le Covid-19: quels pays y sont favorables en Europe? – BFMTV

CARTE. Passeport vaccinal contre le Covid-19: quels pays y...

Manuel Bompard va prendre la direction de La France insoumise – Yahoo Actualités

Manuel Bompard va prendre la direction de La France...

HISA : Quand l’humain renoue avec la nature

Depuis 2011, l’association bordelaise Human Initiative to Save Animals (HISA) œuvre pour la conservation de la biodiversité, et prône une nouvelle forme de coexistence entre l’humain et la nature.

Par Clément Airault

En 2011, Perrine Crosmary décide avec l’une de ses amies de fonder l’association HISA, avec un objectif bien précis : améliorer la cohabitation entre les humains et les animaux sauvages. Son engagement et sa passion pour la faune sont sans faille. Celle qui s’est fait connaître en 2012 au travers de l’émission Les nouveaux explorateurs, diffusée sur Canal+, puis plus récemment dans l’émission Instinct Animal, sur France 2, est archéozoologue. Cette discipline vise à reconstituer l’histoire des relations naturelles et culturelles entre l’homme et l’animal. Par le biais de ses recherches, la scientifique a beaucoup voyagé en Afrique de l’Est et australe, et analysé nos interactions avec la faune. Il s’avère que celles-ci sont de plus en plus conflictuelles au fur et à mesure que nous conquérons de nouveaux territoires, au détriment des animaux qui y vivent. Les activités humaines mettent aujourd’hui en danger de nombreuses espèces ; et du point de vue des habitants proches des lieux d’habitation de la faune sauvage, notamment des petits agriculteurs, les prédateurs sont un danger pour leur sécurité physique, tandis que certaines espèces herbivores mettent en péril leurs récoltes. Le conflit d’intérêt est flagrant.

Trouver un équilibre

En France comme à l’étranger, HISA concentre ses projets sur la protection des habitats naturels, la reforestation, le retour à la nature d’espèces sauvages en danger, et surtout la création et l’expérimentation d’outils de coexistence.

HISA « commence par s’engager pour la sauvegarde du guépard au Zimbabwé », explique Margaux Babola, éthologue employée par l’association depuis 2018. Suivront des actions en faveur de la panthère des neiges au Ladakh (Inde). Pour ce dernier programme, l’organisme a apporté son soutien financier, matériel et scientifique à l’association Snow Leopard Conservancy, qui œuvre pour sensibiliser les communautés humaines locales aux bénéfices qu’elles peuvent tirer de la conservation des espèces sauvages en général, et du léopard des neiges en particulier.

Pour accomplir sa mission, HISA n’a pas forcément besoin d’aller au bout du monde, elle s’engage également en France. L’association soutient le projet Coexistence félins-élevage (Cofeel). Cinq grands prédateurs sont présents en France : le loup, le lynx et l’ours en métropole, le jaguar et le puma en Guyane. En septembre 2018, le Cofeel a été initié par HISA en Guyane, en partenariat avec différentes structures agricoles du territoire, « afin d’apporter un soutien aux éleveurs victimes d’attaques de jaguars ou de pumas sur leur bétail », précise Margaux Babola, qui dirige le programme. La protection des espaces naturels ne saurait être viable si les habitants et les associations locales ne sont pas associés à la démarche. Dans tous les projets engagés, en France, en outre-mer ou à l’étranger, HISA commence par réunir tous les acteurs, afin de définir des solutions viables. Au niveau du Cofeel, en Guyane, l’objectif est avant tout « d’éviter que les éleveurs ne tirent sur les jaguars », résume la responsable.

Le projet Cofeel a été initié dans le secteur agricole de la crique Toussaint, à Sinnamary. Plusieurs dispositifs de protection et de prévention, de type lampes solaires clignotantes ou clôtures électriques, ont été installés. Des chiens de protection comme des kangals, ou des ânes, qui font fuir les prédateurs, peuvent également être fournis par l’association aux éleveurs. Le projet évolue, et « l’idée est de le développer au Suriname et au Brésil ».

Sauver les éléphants de Tanzanie

L’un des projets les plus ambitieux se situe en Tanzanie. À Gongo, HISA s’engage pour assurer la préservation des éléphants. Leur nombre a chuté de 86 % en Afrique depuis 1976. On recenserait entre 550 000 et 700 000 individus sur le continent. La croissance de la population humaine et ses besoins ont un grand impact sur les espaces naturels. La déforestation, pour récolter du bois de chauffage ou faire place à des terres agricoles, à la construction d’immeubles ou de sites industriels, empiète sur le territoire des éléphants. Expulsés de leurs derniers refuges, ils sont en quête d’eau et de nourriture et traversent sans le vouloir des zones habitées. Cette proximité avec les humains conduit à l’émergence de conflits aux conséquences désastreuses. Grâce à ce projet, initié en partenariat avec l’ONG tanzanienne Saving Africa’s Nature (SANA), HISA veut créer des forêts partagées dans lesquelles hommes et éléphants pourront vivre ensemble. Ce nouveau modèle de cohabitation est situé à Gongo, dans le parc de Saadani, à environ 100 km au nord de Dar es Salaam. Ce village est au milieu de la trajectoire empruntée par les éléphants pour rejoindre la rivière Wami et les autres parcs nationaux.

Le projet, basé sur les principes de la permaculture et de l’agroforesterie, est novateur, puisqu’il « propose des méthodes agricoles limitant la compétition avec les éléphants », explique Margaux Babola, à la tête du programme. En effet, la reforestation de zones dégradées intègre des cultures alternatives comme le piment ou les agrumes, « que ne consomment pas les éléphants », qui en trouvent le goût désagréable. Des barrières de ruches sont également installées pour protéger les zones agricoles, afin de faire fuir les pachydermes. HISA sensibilise les communautés locales, et les forme à un exercice de l’agriculture différent, plus respectueux de la faune. « En deux ans, l’association a planté plus de 90 000 arbres avec l’association SANA », détaille l’éthologue.

Toutes les difficultés sont cependant loin d’être résolues, car les rencontres entre humains et éléphants se multiplient. Selon HISA, sur 52 nuits d’observation, les éléphants se sont introduits dans le village 30 nuits, et ont endommagé les cultures au cours de 20 nuits. Pour les petits producteurs, les pertes sont conséquentes. Les efforts vont devoir se poursuivre.

Des perroquets au Gabon aux tortues de Madagascar, partout où la nature est en danger, HISA propose une nouvelle approche. Il est urgent de « réensauvager » la planète.

Crédit photo : © HISA

Nos derniers articles

Un monde de plus en plus incertain…

Par Laurent Taieb, directeur de la rédaction. Les élections européennes...

En bref

Par Clément Airault Le Sénégal reste une grande démocratie Le Sénégal...

Jeux olympiques de Paris 2024 : un immense défi sécuritaire

Par Clément Airault Paris est sur le point d’accueillir « le...

À qui profite le crime ?

Par Laurent Taieb Le 7 octobre, plus de 1 500...

Newsletter

spot_img

A lire aussi

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique de l’AFP – AFP.com

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique...

Cette vidéo montre le pillage d’une boutique Louis Vuitton aux Etats … – AFP Factuel

Cette vidéo montre le pillage d'une boutique Louis Vuitton...

Libye: peu d’espoir de retrouver des survivants à Derna, l’aide … – La République des Pyrénées

Libye: peu d'espoir de retrouver des survivants à Derna,...

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique de l’AFP – AFP.com

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique...

Guerre Israël-Hamas : « Le seul parti pris de l’AFP est celui des faits » – Le Monde

Guerre Israël-Hamas : « Le seul parti pris de...
spot_imgspot_img

Un monde de plus en plus incertain…

Par Laurent Taieb, directeur de la rédaction. Les élections européennes se profilent et cristallisent l’attention. Il s’agit pour chacun de faire entendre ses revendications. En...

En bref

Par Clément Airault Le Sénégal reste une grande démocratie Le Sénégal a prouvé, une fois encore, qu’il était un exemple démocratique sur le continent africain. Le...

Jeux olympiques de Paris 2024 : un immense défi sécuritaire

Par Clément Airault Paris est sur le point d’accueillir « le plus grand évènement des 100 dernières années », selon l’Élysée. La flamme olympique arrivera le 8...