0,00 €

Votre panier est vide.

L'info en continu

Des services de l’État français ciblés par des cyberattaques d’une « intensité inédite » – FRANCE 24

Des services de l'État français ciblés par des cyberattaques...

Financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007: Carla Bruni entendue comme “suspecte” – 7sur7

Financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007:...

CARTE. Passeport vaccinal contre le Covid-19: quels pays y sont favorables en Europe? – BFMTV

CARTE. Passeport vaccinal contre le Covid-19: quels pays y...

Vénézuéla et Europe : le gaz, produit d’avenir ?

Le Vénézuéla est en passe de sortir de sa mise au ban internationale grâce à son double levier d’exportation, le gaz et le pétrole. Le bouleversement de l’invasion russe en Ukraine a contraint l’Europe à revoir la liste de ses partenaires et ses priorités dans le cadre notamment de sa politique énergétique.

Par Clarisse Laffarguette

La crise politique s’éternise au Vénézuéla depuis la mort du charismatique Hugo Chavez en 2013. Cependant, les atouts énergétiques et les ressources du pays laissent entrevoir une éclaircie, et la possibilité de voir redéfinir son rôle sur la scène internationale. En effet, depuis le chaos politique engendré par le vacillement de Nicolas Maduro lors de l’élection présidentielle de 2018 face à son opposant Juan Gaido, dont une partie du monde avait reconnu la légitimité, le Vénézuéla est considéré comme infréquentable pour une bonne partie de l’alliance occidentale, avec en tête de peloton les États-Unis. Le géant américain a fait peser de lourdes sanctions économiques, concernant l’exportation du pétrole et du gaz, sur Caracas, à cause de son manque d’implication dans la lutte contre le narcotrafic. Depuis, le pays fait face à une crise multisectorielle, mais qui porte principalement sur son précieux or noir. Allié de la Russie et de son régime, le Vénézuéla est un peu un paria sur la scène internationale. Ses relations diplomatiques avec plusieurs nations ont même été interrompues, et avec l’ensemble des États européens largement diminuées.

Pourtant, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Caracas sort de sa torpeur et retrouve un écho dans les relations diplomatiques mondiales. Bien que le soutien de Nicolas Maduro à la Russie de Vladimir Poutine soit sans faille, les difficultés d’approvisionnement énergétique éprouvées par l’Europe tout entière jouent en faveur du Vénézuéla. La tendance est à la diversification des fournisseurs. Le gaz russe est désormais boycotté par de nombreux pays européens, et se rendre prêt à le suppléer est un enjeu de taille pour Caracas car l’Europe était le premier client de la Russie pour cette ressource. Même si Caracas a fondé presque l’intégralité de son économie autour de sa manne pétrolière, il dispose aussi de bonnes ressources de gaz naturel, ce dernier étant encore peu exploité. Pourtant, associé aux gisements pétroliers ou provenant de gisements offshores, il est une aubaine pour le développement du pays et pour faire face aux besoins, actuels et futurs, des Européens.

Coopération Europe-Vénézuéla : état des lieux

La coopération entre l’Europe et le Vénézuéla a connu une évolution chaotique, notamment en raison des allégeances politiques opposées des deux entités. Pourtant, leurs relations se sont développées autour de secteurs clés de leurs économies et de leurs avantages comparatifs mutuels depuis le début des années 2000.

Le pétrole est le levier majeur d’influence de Caracas sur la scène internationale. Le pays constitue l’une des plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures. Mais il n’a pas su consolider sa chaîne d’approvisionnement ni de raffinage pour rendre cette manne durable et fiable. La crise qu’il traverse, dans un premier temps politique, s’est ensuite muée en crise économique à cause des embargos sur son pétrole. La baisse progressive des sanctions en provenance des États-Unis n’a pas permis un regain de son économie car les perturbations politiques depuis 2018 ont fait chuter la production de pétrole et de gaz. Depuis, le pays fait face en interne et à l’international à des difficultés d’approvisionnement et peine à honorer les commandes. Malgré ces écueils, la coopération énergétique reste un pilier des relations Europe-Vénézuéla.

La coopération militaire et stratégique est aussi un axe de la politique étrangère de Caracas. Mais depuis le début de la crise politique dans le pays, les échanges ont été réduits et les échanges ont été ramenés pour l’essentiel à l’envoi d’aide humanitaire. À plusieurs reprises, les États européens ont débloqué des aides financières et matérielles pour tenter de faire face aux enjeux rencontrés par le Vénézuéla, notamment endiguer le mouvement massif de ses ressortissants fuyant le territoire.

Le gaz, quel avenir au Vénézuéla ?

Face au regain de coopération en matière d’énergie et au retour du Vénézuéla sur la scène internationale, Nicolas Maduro a mis en avant l’exportation de pétrole et de gaz, s’affirmant « prêt [à] approvisionner le marché » européen. Le gaz est encore peu rentabilisé si on compare à l’exploitation qui est faite du pétrole. Fin 2020, ses réserves de gaz naturel classaient le pays au 10e rang mondial, avec 2,8 % du total. Le secteur a de l’avenir car aujourd’hui, malgré des découvertes de gaz naturel offshore depuis le début des années 2000, les réserves du Vénézuéla sont à 90 % associées à des gisements de pétrole déjà exploités. Le Gouvernement a bien appelé à accroître la part de l’exploitation du gaz naturel non associé à ces gisements mais cela a pris du retard par manque de financement, dans un contexte de sanctions qui pèsent sur le marché énergétique.

La loi de 1999 sur les hydrocarbures gazeux, dont le but était de diversifier l’économie en développant l’exploitation du gaz naturel au Vénézuéla, a donné des avantages aux investisseurs du secteur. Les opérateurs sont autorisés à posséder la totalité des projets gaziers non associés aux réserves pétrolières, et les taxes sont inférieures à celles des activités pétrolières. La compagnie nationale PDVSA, aussi entreprise majoritaire dans le secteur du pétrole, est le principal producteur et distributeur de gaz naturel au Vénézuéla mais on compte également quelques entreprises privées. Si le Président Maduro assure aux puissances comme l’UE la fiabilité des livraisons de pétrole, la production nationale va devoir s’accroître concernant le gaz naturel car, aujourd’hui, le pays consomme l’entièreté du gaz naturel qu’il produit.

Quelles perspectives d’avenir ?

Si le gaz semble être un nouvel enjeu de coopération et de diplomatie entre l’Europe et le Vénézuéla, il ne faut pas omettre les dynamiques géopolitiques contraires qui sont à l’œuvre et qui pourraient bien constituer un obstacle de taille à la réalisation de tels échanges. Leur développement dépend d’un état de fait externe au Vénézuéla : celui des relations diplomatiques entre Washington et Moscou. Or, une guerre se déroule actuellement sur le sol européen, en Ukraine. Les États-Unis de Joe Biden ont néanmoins allégé les sanctions qui pesaient sur l’exportation du pétrole vénézuélien, permettant ainsi à Eni, la compagnie pétrolière italienne, d’en importer.

La sécurité énergétique européenne et ses nouveaux enjeux du fait de l’invasion russe en Ukraine ont poussé à une reprise notable des relations diplomatiques avec le Vénézuéla. Cependant, ces échanges restent timides et s’effectuent avec la PDVSA selon le principe « pétrole contre dette », l’entreprise nationale étant en défaut partiel de paiement depuis 2017. La mise au ban des matières premières russes en Europe est donc une aubaine pour le Vénézuéla. Mais il ne faut pas oublier que l’alliance avec les Russes reste une priorité de la politique de Nicolas Maduro. Là est toute l’ambivalence du futur développement des échanges de gaz avec l’Europe.

Nos derniers articles

Un monde de plus en plus incertain…

Par Laurent Taieb, directeur de la rédaction. Les élections européennes...

En bref

Par Clément Airault Le Sénégal reste une grande démocratie Le Sénégal...

Jeux olympiques de Paris 2024 : un immense défi sécuritaire

Par Clément Airault Paris est sur le point d’accueillir « le...

À qui profite le crime ?

Par Laurent Taieb Le 7 octobre, plus de 1 500...

Newsletter

spot_img

A lire aussi

À Martigues, 150 personnes évacuées en pleine nuit après l … – Le Figaro

À Martigues, 150 personnes évacuées en pleine nuit après...

Carrefour envisage la suppression de 1.000 postes en France … – MaCommune.info

Carrefour envisage la suppression de 1.000 postes en France...

Niger : les tensions entre Paris et Niamey atteignent leur paroxysme – Les Échos

Niger : les tensions entre Paris et Niamey atteignent...

Jeux olympiques d’hiver 2030 : enquête ouverte à l’encontre du … – Le Monde

Jeux olympiques d'hiver 2030 : enquête ouverte à l'encontre...

Papillomavirus : seuls 10 % des collégiens de 5ᵉ ont été vaccinés pour le moment – Le Monde

Papillomavirus : seuls 10 % des collégiens de 5ᵉ...
spot_imgspot_img

Un monde de plus en plus incertain…

Par Laurent Taieb, directeur de la rédaction. Les élections européennes se profilent et cristallisent l’attention. Il s’agit pour chacun de faire entendre ses revendications. En...

En bref

Par Clément Airault Le Sénégal reste une grande démocratie Le Sénégal a prouvé, une fois encore, qu’il était un exemple démocratique sur le continent africain. Le...

Jeux olympiques de Paris 2024 : un immense défi sécuritaire

Par Clément Airault Paris est sur le point d’accueillir « le plus grand évènement des 100 dernières années », selon l’Élysée. La flamme olympique arrivera le 8...