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Ukraine : une situation inextricable

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a surpris le monde, par son ampleur et son intensité. Quelles sont les raisons et conséquences de cette décision unilatérale du Chef de l’État russe ?

Le 24 février 2022, le Président russe Vladimir Poutine a lancé une « opération militaire spéciale », selon ses mots, contre l’Ukraine. Cette action de grande ampleur, caractérisée par d’importants bombardements sur l’ensemble du territoire ukrainien, a permis aux troupes russes de progresser rapidement. Mais où cette guerre prend-elle ses racines ?

Par Stanislas Gaissudens

Un État tampon

L’Ukraine est une ancienne république soviétique devenue indépendante en 1991. La majorité de ses 45,5 millions d’habitants sont pro-Occidentaux, mais dans la partie orientale du pays, à la frontière avec la Russie, la population russophone se sent plus proche de Moscou que de Kiev. Dans cet État qui joue un rôle de pivot géographique, il n’existe pas de réelle homogénéité ethnique ni d’histoire commune. La langue constitue donc le fondement principal de l’identité nationale ukrainienne, ce qui en fait un sujet politiquement très sensible. Toute forme de spécificité ukrainienne était crainte dans l’Empire russe, où les écrits en langue ukrainienne ont été interdits en 1863.
Venir en aide aux populations russophones a constitué le fondement de l’argumentaire de Vladimir Poutine, lequel considère que l’Ukraine doit rester coûte que coûte dans la sphère d’influence de Moscou. Depuis près de 20 ans, alors que les autorités ukrainiennes cherchent à se rapprocher de l’Occident, le Kremlin met tout en œuvre pour garder Kiev dans son giron.
La Révolution orange de 2004 marque un tournant. Ce mouvement populaire naît de la contestation des résultats de l’élection présidentielle, qui a vu le Chef d’État sortant Viktor Ianoukovytch, pro-russe, l’emporter. De nombreuses irrégularités dans les votes ont conduit à l’annulation de l’élection par la Cour suprême. Au terme d’un nouveau second tour, le pro-européen Viktor Iouchtchenko l’a emporté. En avril 2008, sous son mandat, les États membres de l’OTAN promettent à l’Ukraine son adhésion future. Cette décision est sans doute à l’origine des actions russes engagées ces 15 dernières années.
Viktor Ianoukovytch parvient finalement à se faire élire en 2010. Il refuse de signer un accord d’association avec l’Union européenne et entend se rapprocher de son voisin russe. Cette situation donne naissance en novembre 2013 au mouvement populaire pro-européen Euromaïdan, qui le pousse à s’enfuir en Russie. Il est condamné en 2019 par contumace par un tribunal de Kiev à treize ans de prison pour haute trahison.
En février 2014, au lendemain de la révolution ukrainienne, des troupes pro-russes « non identifiées » envahissent la péninsule de Crimée. Le 18 mars, à la suite d’un référendum, le Gouvernement russe annonce que la République de Crimée et la ville de Sébastopol, anciennement ukrainiennes, intègrent la Fédération de Russie. À Kiev, c’est la stupeur. La communauté internationale, bien que faisant part de son indignation, ne réagit pas. Dans la foulée, en juin, des sécessionnistes anti-Maïdan soutenus par les Russes prennent le pouvoir dans les régions de Lougansk et de Donetsk, à l’est du pays.
À Kiev, Petro Porochenko est élu Président de l’Ukraine. Il est en faveur d’un rapprochement avec l’OTAN et l’UE. À la fin de son mandat, en février 2019, les parlementaires ukrainiens votent à une large majorité l’inscription dans la Constitution de l’aspiration de l’Ukraine à rejoindre les deux organisations. Le nœud du problème se situe autour de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Ce que souhaite l’Ukraine et ce qu’elle n’aura pas

Dès le début du conflit actuel, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, élu en avril 2019, a demandé le soutien de la communauté internationale. Environ une vingtaine de pays du globe ont officiellement annoncé des aides, qu’elles soient militaires ou humanitaires ― en particulier médicales. La France a livré aux autorités des équipements militaires, et notamment des armes, ainsi que du carburant, et du matériel humanitaire. L’Allemagne a procuré aux Ukrainiens 1 000 lance-roquettes antichars, 500 missiles sol-air Stinger, 9 obusiers, 14 véhicules blindés et 10 000 tonnes de carburant. Fin avril, la Ministre de la Défense allemande a annoncé que Kiev se verrait remettre des chars de combat et des véhicules blindés. Mais de tous les pays donateurs, les États-Unis d’Amérique constituent le principal allié. Joe Biden a annoncé le 21 avril une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour aider l’armée ukrainienne. Cette aide comprend notamment des obusiers et leurs véhicules, 144 000 obus et 121 drones tueurs.
La communauté internationale a une réaction bien différente qu’en 2014. Elle a mis en œuvre un certain nombre de sanctions économiques sévères à l’égard de la Russie. Par exemple, l’UE a gelé les avoirs de nombreux oligarques et élites russes proches du pouvoir, et interdit leurs déplacements sur le sol européen. Le 2 mars, elle a choisi d’exclure certaines banques russes du système d’échange interbancaire SWIFT.
Mais ce que le Président ukrainien souhaite plus que tout, c’est que son pays intègre l’OTAN et l’UE. Sa candidature d’adhésion à cette dernière a officiellement été déposée le 28 février 2022, soit quatre jours après le début de l’invasion russe. Mais si Volodymyr Zelensky veut rejoindre « sans délai » l’UE, la concrétisation de son projet semble peu probable au regard de la situation. « Est-ce qu’on peut ouvrir une procédure d’adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas. Est-ce qu’on doit fermer la porte et dire jamais ? Ce serait injuste », a déclaré Emmanuel Macron lors du sommet informel des États membres de l’UE au château de Versailles, le 10 mars. La clause de défense mutuelle, introduite par l’article 42.7 du Traité de Lisbonne en 2009, prévoit que, « au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ». Sur ce sujet, elle est proche de l’article 5 du Traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui implique qu’une attaque contre un de ses membres serait considérée comme une attaque contre tous ses membres.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Ukraine n’intégrera pas non plus dans l’immédiat l’Alliance atlantique. Cela signifierait que les autres États membres devraient lui porter assistance. La Russie est une puissance nucléaire et la deuxième armée au monde, et aucun pays de l’OTAN ne veut entrer dans un conflit impliquant potentiellement l’arme atomique, dont l’utilisation pourrait entraîner des conséquences dévastatrices pour l’ensemble de l’humanité.
L’OTAN semble cependant renforcée par l’action russe. Lors de sa visite à Kiev fin avril, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré : « La Russie a cherché à diviser l’Occident et l’OTAN, […] or nous avons vu exactement l’inverse se produire : une alliance plus unie que jamais, et de nouveaux pays qui envisagent de demander leur adhésion. » L’invasion russe a également renforcé la cohésion et le nationalisme du peuple ukrainien.

Crédit photo : © AFP - Ukrainian Presidential Press Office

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