La RDC recèle des paysages à couper le souffle. C’est un territoire polymorphe qui s’offre aux visiteurs, une variété de panoramas et d’écosystèmes qui sont autant d’atouts touristiques pour le Congo-Kinshasa.
Par Kristina Chevalier
Pour le touriste en recherche d’authenticité, le choix est vaste : tourisme balnéaire sur la côte atlantique ou lacustre au lac Munkamba au cœur du pays, montagnard à l’extrémité orientale dans la région du Grand Rift ou cynégétique dans les domaines dédiés, d’évasion le long des fleuves qui sillonnent le territoire ou dans les parcs qui le parsèment… Envie de vues imprenables sur des paysages paradisiaques ? Partez pour un voyage inoubliable.
Un paradis préservé
La diversité des biotopes entraîne la diversité des règnes végétal et animal, et l’on trouve ici des espèces qui attirent la curiosité des visiteurs. Pour protéger ce capital, neuf parcs nationaux (dont quatre classés parmi les sites en péril au Patrimoine mondial par l’Unesco) et 63 réserves et domaines naturels ont été créés, et de nouvelles aires protégées devraient voir le jour dans les années à venir. Le but est de garantir la survie des espèces endémiques ― bonobos (ou chimpanzés nains), okapis, paons du Congo ― ou rares ― gorilles des montagnes, gorilles des plaines ―, et de préserver leur habitat à de nombreuses espèces d’oiseaux, de batraciens, de reptiles…
Le parc de Garamba développe une offre touristique complète, avec lodge, organisation de safaris, survol en avion. Le parc des Virunga a été le premier parc naturel d’Afrique, créé en 1925. Il est inscrit sur la liste des sites répertoriés par la convention de Ramsar ― relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats d’oiseaux d’eau ― et réunit la plus grande variété d’habitats naturels du monde. Le parc de la Maïko abrite des paons congolais, qui ne vivent que dans les forêts primaires du pays. Le parc de Kahuzi-Biega est célèbre pour sa forêt de bambous, ses gorilles des plaines, ses sources thermales et ses villages de Pygmées. Viennent ensuite, au sud, les parcs de l’Upemba, zone de nidification d’oiseaux rares, et des Kundelungu, avec les chutes les plus hautes d’Afrique ; dans le centre du pays, les parcs de la Salonga et de la Lomami, où une nouvelle espèce de primates, les lesulas, a été découverte en 2007.
Enfin, ne pas oublier le parc national des Mangroves, réserve marine située à l’extrême ouest de la RDC, à l’embouchure du fleuve Congo, et dont 20 % empiètent sur l’océan. C’est un lieu unique pour se perdre dans les forêts de mangroves à palétuviers, adaptés à la présence mêlée d’eau douce et d’eau salée, et admirer les faunes aquatique et aviaire : lamantins, tortues marines, hérons, cigognes, canards siffleurs… sans oublier nombre de mammifères (buffles, singes, potamochères). La faune ichtyologique, observable également dans les fleuves et les grands lacs de l’est, regroupe un millier d’espèces différentes réparties en une quarantaine de familles.
Entre traditions et modernité
L’attrait de la RDC ne se limite pas à ses richesses naturelles ; il en est d’autres, culturelles et civilisationnelles, qui méritent amplement que les visiteurs s’y intéressent, ne serait-ce que pour prendre le pouls de ce continent foisonnant.
Les arts, traditions et cultures du Congo-Kinshasa allient les influences ethniques africaines, très préservées dans les zones rurales, et les influences européennes, plus prégnantes dans les zones urbaines.
Toute civilisation se dévoile d’abord par son artisanat, prémices de ses arts. Pour en découvrir la richesse et la diversité, le mieux est de se rendre sur les marchés des grandes villes. Le marché des Valeurs de Kinshasa, dans le quartier Royal, le marché d’Œuvres d’art de Lubumbashi, à Kalukuluku, ou d’autres encore, sont incontournables pour tout visiteur désireux de s’imprégner des traditions congolaises. Au choix, vous pourrez jeter votre dévolu sur des masques ou fétiches traditionnels, pagnes, bijoux, objets de décoration, instruments de musique… Les matériaux utilisés sont issus de la nature (bois, minerais, coques ou fruits séchés, os d’animaux), mais aussi du recyclage d’objets usagers (boîtes de conserves, cannettes, pneus…), et témoignent de l’ingéniosité et de la créativité des Congolais.
Stylés
Autre curiosité congolaise, la « sapologie ». Ce mot, dérivé de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (SAPE), représente plus qu’une mode vestimentaire : c’est un mouvement culturel qui a pris racine dans les deux Congo durant les années 1970. Il consiste à s’approprier les codes des pays colonisateurs pour les réinventer à la manière africaine. Les « sapeurs », qui considèrent leur pratique comme un art, se fournissent en tenues de grands couturiers et les personnalisent en y apportant couleurs et originalité.
Pour vous imprégner de la culture congolaise, il vous faut écouter les musiques traditionnelles, ethniques, auxquelles se sont mêlés au fil du temps des rythmes venus d’ailleurs, d’Europe, des Caraïbes, donnant par exemple la rumba congolaise, ou dans les zones urbaines le soukous, la musique tradi-moderne et l’afro-rap. Il faut aussi se plonger dans les arts graphiques, omniprésents tant sur les façades des maisons que sur les corps tatoués. Partout, la dimension sacrée de l’art se fond dans le quotidien.
Toutes les saveurs de l’Afrique
Que serait la découverte d’un pays sans celle de sa gastronomie ? Et en RDC, cette dernière se conjugue au pluriel ! Les Congolais aiment déguster une grande variété de mets. En voici un échantillon.
La RDC se situe au centre de l’Afrique, ce qui explique la diversité des influences dans sa cuisine. Certains mets congolais se retrouvent en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest ou en Afrique australe. Dans ce pays cohabitent plus de 450 groupes ethniques, chacun avec ses habitudes culinaires. Le Congo a aussi été influencé par les cuisines belge, française, portugaise et arabe. L’influence arabe est concentrée dans les provinces de l’est à cause de l’histoire régionale de la traite arabe.
Les Congolais mangent beaucoup de poissons, de viandes et de légumes. Dans la culture kino-congolaise, la variété est très importante. Pour cette raison, quand les Congolais préparent un repas, ils font plusieurs accompagnements, entrées et légumes, et tout est servi sous forme de buffet. C’est à chacun de choisir ce qu’il préfère manger. Manger est vu comme une façon de se réunir, de socialiser, et de passer du temps en famille ou entre amis.
Il existe presque autant de recettes que de cuisiniers et cuisinières, tous donnant libre cours à leur inspiration. La variété des denrées est grande entre viandes, poissons et légumes. Les spécialités sont le fufu (préparé à base d’un féculent), le makemba (banane plantain), la chikwangue (boule de manioc). Les plats sont servis avec plusieurs accompagnements (riz, manioc, igname, taro) et sauces (à base de tomates, noix de palme ou arachides). Sans oublier… les insectes frits ! Pour déguster à petit prix cette cuisine inventive, il suffit de se rendre dans les malewas, ces « cantines » que l’on trouve au coin des rues. Enfin, ne pas oublier de goûter au premier rhum congolais créé en 2010, le rhum de Kwilu, nature ou en cocktail.
Connaissez-vous la cuisine congolaise ?
Soso ya mwamba : Plat national de la RDC. Le poulet est préparé dans une sauce aux arachides grillées et à la tomate.
Soso ya lumba lumba/tshiluabenyi : Ce plat est originaire de la province du Kasaï. C’est du poulet avec une sauce au basilic.
Mbika : Sauce faite avec des pistaches africaines.
Pepe supu : Soupe.
Madesu ya pembe : Sauce aux haricots blancs, habituellement servie avec le riz. Elle accompagne souvent le bœuf, les tripes, le porc ou le poisson.
Soso ya makasi : Poule en sauce.
Mbinzo : Chenilles, souvent préparées avec les pistaches africaines.
Makayabu : Poisson salé à la congolaise.
Kosa kosa : Grande crevette, endémique dans le fleuve Congo. Le kosa kosa est cuit dans une sauce aillée.
Babute : Originaire de la commune de Babute, à Kisangani. Ce plat est composé de viande hachée au curry, d’abricots, de crème et d’œufs.
Mosaka : Sauce-graine à la viande ou au poisson. Ce plat ngala est originaire des provinces de l’Équateur, de Mai-Ndombe, de Tshopo et de Bas-Uele.
Madesu ya baluba : Haricots rouges bouillis dans de l’eau, avec de l’huile de palme. Cette soupe s’accompagne de riz blanc et de sucre.
Mitshopo : Plat à base de tripes.