On estime à un peu plus de 56 millions le nombre d’expatriés dans le monde. Au 31 décembre 2019, 1775 875 Français étaient inscrits au Registre des Français établis hors de France. Dans l’imaginaire collectif, l’expatrié travaille pour une puissante entreprise multinationale, dans un ailleurs paradisiaque. Il bénéficie d’un salaire occidental qui, dans un pays où le coût de la vie est faible, lui permet de vivre comme un nabab. L’expatriation fait donc rêver : une personne sur deux aimerait tenter l’expérience pour son travail. Mais le mythe est souvent éloigné de la réalité. S’expatrier n’est pas sans difficultés ― financières, culturelles, voire psychologiques. Selon les pays, le choc peut être radical, notamment pour les familles accompagnatrices. Il s’agit de partir à l’aventure, découvrir de nouvelles cultures et sortir de sa zone de confort. Pour éviter les désillusions, il convient de bien préparer son départ.
La crise semble avoir refroidi les envies d’ailleurs, pour les diplômés. Seuls 50 % des talents internationaux souhaitent aujourd’hui s’expatrier pour le travail, contre 64 % en 2014. Pour les Français, 55 % l’envisagent actuellement contre 69 % en 2018. En revanche, ceux travaillant dans la santé et la médecine sont 77 % à vouloir quitter l’Hexagone. Les étudiants, quant à eux, sont près de 90 % à vouloir tenter leur chance à l’étranger. L’expatriation est plus simple à organiser pour les jeunes sans attaches familiales.
L’épidémie de coronavirus a chamboulé nos modes de vie, et plus encore ceux des expatriés, dont la moitié estiment avoir « souffert » de la crise sanitaire, selon l’Observatoire de l’expatriation – Banque transatlantique, dans une étude publiée en 2021 avec la participation d’OpinionWay et de l’Union des Français de l’étranger (UFE). La pandémie a mis un frein aux volontés d’expatriation de certains, et obligé d’autres à envisager le retour. « Plus d’un quart des expatriés actifs ont perdu tout ou partie de leurs revenus (27 %) », estime l’Observatoire de l’expatriation. En Asie, ce chiffre atteint 35 %. Après des années de labeur, certains, notamment dans le secteur du tourisme, ont tout perdu ; 6 % des Français ont été obligés de rentrer au pays. Pour ceux qui n’ont pas pu rejoindre l’Hexagone, le gouvernement français a débloqué 220 millions d’euros en avril 2020, afin de leur apporter un soutien médical en cas de besoin, d’assurer la scolarité de leurs enfants dans le réseau des établissements de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), et d’accorder une aide financière directe aux plus nécessiteux.
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Réfléchir son projet
Se soigner, étudier et assurer son indépendance financière : les trois volets d’aides décidés par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères correspondent peu ou prou aux priorités des familles françaises. Si la Covid-19 a compliqué la donne, s’expatrier n’a jamais été une mince affaire. L’accès à la scolarité et la qualité de l’enseignement sont des prérequis dont s’assurent de nombreux parents avant de quitter le territoire. L’expatriation est un choix mûrement réfléchi qui nécessite d’engager de nombreuses formalités administratives, plus ou moins complexes et longues selon le lieu d’arrivée. Comment obtenir un visa et être en règle avec les services de l’immigration ? Quelle banque choisir ? Où s’inscrire au consulat ? Quel statut fiscal adopter ? Quelles assurances et mutuelles prendre ? Des vaccins spécifiques sont aussi nécessaires pour certains pays. À titre d’exemple, le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire pour voyager dans bon nombre de pays tropicaux.
Les premiers pas sont souvent compliqués, mais les expatriés disposent d’aides : celles des réseaux qui se tissent sur internet et sur place. De nombreux forums permettent de trouver nombre de renseignements (www.lepetitjournal.com, www.expat.com…) et de poser des questions. Par ailleurs, si l’expatriation est un projet familial, dans de nombreux cas, l’un des conjoints ne fait que subir la mutation de l’autre. Pour celui-là, qui ne travaille pas, ce peut être une épreuve, notamment dans des pays aux habitudes très éloignées du mode de vie occidental. Beaucoup de conjoints tissent donc un réseau de connaissances afin d’obtenir un soutien, et de trouver un emploi.
Le ministère des Affaires étrangères a publié un petit guide permettant de « partir et revenir l’esprit tranquille » (téléchargeable gratuitement sur www.diplomatie.gouv.fr). L’expatriation est rarement définitive, et il convient de préparer son retour autant que son départ.

OÙ S’EXPATRIER ?
De Singapour à Montréal, en passant par Dakar et Lisbonne, certaines destinations sont très prisées. Elles sont attirantes de par les conditions de vie qu’elles offrent pour l’ensemble de la famille, les emplois qu’elles proposent, ou encore les rémunérations qu’on peut y trouver. Récemment, le site américain Remitly, spécialisé dans les transferts d’argent, a dévoilé un classement des destinations les plus convoitées dans le monde en 2020 pour l’expatriation. C’est le Canada qui arrive en première position, suivi du Japon et de l’Espagne. Contre toute attente, la France et l’Italie ne figurent même pas dans les dix pays les plus cités. Paris, la capitale du tourisme mondial, est considérée comme la pire ville pour s’expatrier ! Deux expatriés sur cinq assurent que les locaux n’y sont pas accueillants, qu’il est difficile de se faire des amis, et que le coût de la vie (et surtout du logement) y est exorbitant. Du point de vue professionnel en revanche, Paris offre pour les cadres supérieurs de bonnes opportunités de carrière.
S’expatrier, lorsque les dépenses globales de logement ou de santé ne sont pas prises en charge par l’employeur, peut coûter cher. Dans la cité-État de Singapour par exemple, le coût du logement est exorbitant. Le prix de location d’un studio est en moyenne de 1 800 euros mensuels. Mais dans certains pays, où le coût de la vie est faible, les expatriés bénéficient d’un exceptionnel niveau de vie, d’autant plus lorsque leurs salaires sont élevés.
Les 10 meilleures villes où s’expatrier en 2021
1 – Valence
2 – Alicante
3 – Lisbonne
4 – Panama
5 – Singapour
6 – Malaga
7 – Buenos Aires
8 – Kuala Lumpur
9 – Madrid <
10 – Abu Dhabi
(Source : www.internations.org)
TEL-AVIV : ENTRE PASSÉ ET FUTUR
Tel-Aviv est une mégapole dynamique sur les plans culturel et économique. C’est l’une des villes les plus agréables à vivre du Moyen-Orient.
Et si l’on vous proposait de partir vivre en Israël ? En premier lieu, nombreux sont ceux qui s’inquiéteraient des conséquences sur leur quotidien du conflit israélo-palestinien, des tensions religieuses et des risques sécuritaires encourus. Mais dans un second temps, ils seraient surpris de découvrir à Tel-Aviv une bulle de tolérance et de grande ouverture culturelle. La plupart des expatriés le disent : ils ne ressentent aucun sentiment d’insécurité. La plus grande agglomération juive du monde (avec près de 3,5 millions d’habitants) se trouve à moins de 5 heures d’avion de Paris. Le climat est particulièrement agréable toute l’année dans cette ville touristique connue pour ses plages de sable fin, au bord de la Méditerranée.
Y vivre
Tel-Aviv est une ville aux multiples atouts. « La découverte culturelle aux niveaux humain, historique et géographique est exceptionnelle », assure Laurent Foussereau, principal du Collège français Marc-Chagall. Entre cultures orientale et occidentale, la capitale économique du pays est renommée pour ses troupes de danse et ses orchestres. Le soir, les rues de la « ville blanche », connue pour ses bâtiments de style Bauhaus, s’animent. Les terrasses des restaurants et des bars sont bondées. Il faut se frayer un passage entre les vélos et les rollers. La vie y est extrêmement plaisante.
Du point de vue de l’éducation, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour un expatrié. Le lieu est réputé pour ses centres universitaires, tels l’Université de Tel-Aviv, l’Université de Bar-Ilan, ou l’Institut Weizmann, reconnu mondialement dans le domaine de la recherche scientifique. Pour les plus jeunes, le Collège français Marc-Chagall, situé dans le quartier pittoresque de Neve Tsedek, jouit d’une excellente réputation. Il « se montre particulièrement ouvert sur Israël, le pays hôte, et contribue autant au rayonnement de la langue et de la culture françaises qu’au dialogue et à l’amitié entre les peuples », précise le principal de cet établissement fondé en 1966.
Y travailler
Tel-Aviv est le centre économique et financier du pays. Toutes les grandes banques et institutions financières d’Israël y ont leur siège, et la bourse d’Israël y est installée.
En quelques décennies, la ville a acquis une excellente réputation dans le domaine des hautes technologies. De Google à Microsoft, la plupart des leaders mondiaux des high-tech ont installé un centre de recherche et développement dans la « Silicon Wadi ». Cette zone accueille une très forte concentration de start-up, dont certaines ont acquis une reconnaissance mondiale, à l’image de Waze. Pour qui recherche un emploi dans l’information ou le secteur bancaire, Tel-Aviv est un pôle incontournable en Méditerranée.
Mais cette dynamique exceptionnelle n’est pas sans conséquences sur le coût de la vie. Tel-Aviv est l’une des villes les plus chères du Moyen-Orient. « La principale difficulté en Israël, pour un expatrié, reste le coût de la vie, particulièrement élevé, notamment dans le domaine de l’immobilier », considère Laurent Foussereau.
BUENOS AIRES : UNE VILLE AUX MULTIPLES FACETTES
Buenos Aires conjugue les spécificités de l’Amérique latine à un certain art de vivre à l’occidentale. Le dépaysement est garanti et agréable, même si s’adapter aux us et coutumes des Argentins peut prendre un certain temps.
On surnomme Buenos Aires le « Paris de l’Amérique du Sud », du fait de son architecture d’influence haussmannienne. Les habitudes et coutumes locales ont été importées par les migrants italiens et espagnols au siècle passé. Pour qui vient d’Europe, le choc culturel n’est donc pas très important. La communauté française en Argentine compte environ 15 000 personnes, dont plus de la moitié vit à Buenos Aires. Cette dernière a su développer sa propre culture. Bruyants et vivants, ses habitants aiment faire la fête, danser le tango jusque tard dans la nuit, et supporter leur club de foot sans conditions. Les Argentins sont en général très ouverts.
Marché de l’emploi
Le coût de la vie est raisonnable, en comparaison avec l’Europe, mais il convient de prendre en compte certaines problématiques. Selon l’Unicef, la proportion d’enfants pauvres dans le pays est de 62,9 %, soit 10 % de plus qu’avant la pandémie. Cette pauvreté se ressent dans la capitale. Par ailleurs, l’insécurité a augmenté depuis le début de la crise sanitaire, et il convient de faire attention aux vols à la sauvette. Néanmoins, la ville reste sûre pour les expatriés.
L’Argentine est engluée dans la crise économique, et si l’activité a repris, le taux de chômage est encore très élevé. Trouver du travail sur place n’est pas forcément facile, surtout en ce qui concerne les emplois non qualifiés. En revanche, un certain nombre d’emplois qualifiés font défaut, dans l’informatique, la biologie, les technologies et l’industrie automobile. Les ingénieurs et les techniciens étrangers hautement qualifiés trouveront aisément du travail, surtout s’ils parlent l’espagnol.
Témoignage : Laurence Leyendecker, proviseure du Lycée franco-argentin Jean-Mermoz de Buenos Aires
« La ville de Buenos Aires, et l’Argentine en général, offre aux expatriés une expérience de vie très agréable : les Argentins sont très ouverts, accueillants, curieux, ils entrent facilement en relation avec les étrangers et aiment comparer nos modes de vie et nos façons de penser, découvrir ce que l’on pense de leur pays, nous en faire apprécier ses richesses.
Buenos Aires bénéficie par ailleurs d’un climat très agréable, et offre de nombreuses possibilités de sorties, des propositions culturelles riches et de magnifiques parcs.
C’est donc un environnement dépaysant pour un Européen, mais qui n’expose pas à un choc culturel important, comme cela peut exister dans d’autres pays aux cultures bien plus éloignées de la nôtre. On a bien le sentiment d’évoluer en Amérique latine, mais avec des influences européennes importantes qui adoucissent les effets de l’expatriation.
Les choses sont plus complexes en revanche lorsque l’on aborde les questions financières, marquées par une inflation chronique très importante, et une difficulté à se projeter dans un avenir économique très étranger à nos repères français et européens. Pour ma part, j’exerce un métier qui n’a aucun objectif commercial ni de profit… mais je sais que les investisseurs sont souvent très prudents en ce qui concerne une implantation en Argentine. »
BARCELONE : LA CITÉ RÊVÉE DES EXPATRIÉS
La capitale catalane est l’une des villes les plus attractives d’Europe et recense de nombreux expatriés. En France, la seule évocation de Barcelone fait rêver.
Barcelone, située au nord-est de la péninsule ibérique, est aujourd’hui la 3e ville européenne la plus visitée, après Paris et Londres. Il faut dire qu’elle regorge de merveilles architecturales, à chaque coin de rue, du Raval au quartier gothique. Son emblématique cathédrale, la Sagrada Familia, imaginée par Gaudi, est connue dans le monde entier. De nombreux parcs, tels celui de Montjuïc ou de la Ciutadella, permettent de s’offrir une parenthèse relaxante, au cœur de la cité bouillonnante.
En 2020, en pleine crise sanitaire, la Rambla était quasi déserte, mais un an auparavant, 19,4 millions de visiteurs ont découvert la Catalogne et sa capitale. Cette dernière a connu une croissance touristique extrêmement rapide, et est victime de son succès. Elle compte 600 hôtels et près de 9 600 appartements touristiques déclarés.
Les habitants craignent que leur ville ne perde son identité et ne devienne une coquille vide. Ces dernières années, de multiples manifestations ont eu lieu dans le quartier populaire de la Barceloneta, pour dénoncer une politique touristique et des comportements individuels parfois déplaisants. Il faut comprendre l’engouement pour cette magnifique cité d’art et d’histoire. Soleil et mer, culture et art, sécurité et qualité de vie : la vision qu’ont les Français de Barcelone n’est pas un mythe ; c’est une ville « dans laquelle on se sent bien et qui est accueillante », estime Jean Bastianelli, proviseur du Lycée français de Barcelone (cf. entretien).
Y vivre
Ceux qui se sont déjà rendus à Barcelone n’aspirent qu’à une chose : y retourner. Certains choisissent même de s’y expatrier et d’y élire domicile. On compte 179 nationalités dans cette ville, où près de 28 % de la population est étrangère, venue notamment d’Amérique latine. Les Français y sont nombreux ― Barcelone est très proche de la France, et à moins d’une de Paris en avion. Des 150 000 expatriés hexagonaux qui vivent en Espagne, près du quart ont élu domicile à Barcelone, dont de nombreuses familles. Certains quartiers, comme celui de Gracia, où se situe le fameux parc Güell, ou celui de Sarria, près duquel se trouve le Lycée français, sont particulièrement prisés. Il est important de savoir que Barcelone est, pour le logement, l’une des villes les plus chères d’Espagne. La collocation est souvent un bon compromis pour réaliser des économies. Toute une génération d’étudiants Erasmus a été bercée par le film L’Auberge espagnole de Cédric Klapisch. En revanche, on peut manger ou boire un verre à des prix très abordables.
Une économie dynamique
Si le tourisme est le poumon de la Catalogne, sa capitale, peuplée de 1,7 million d’habitants, est aussi un centre administratif et économique de première importance. On trouve à Barcelone l’un des plus grands aéroports du pays et l’un des principaux ports de la Méditerranée. La ville abrite également un pôle d’innovation, comprenant des campus, des instituts de recherche et de formation, des entreprises spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication, le design ou la biomédecine. Le taux de chômage est relativement faible au regard des autres villes d’Espagne. Beaucoup d’Européens, souvent jeunes, ont choisi d’y dénicher leur premier emploi.
Bon à savoir pour éviter les déconvenues
Ici, la langue officielle n’est pas le castillan mais le catalan. Son apprentissage est obligatoire à l’école, y compris dans les établissements internationaux. Pour un expatrié qui souhaite s’intégrer au mieux, obtenir des documents administratifs ou progresser sur le plan professionnel, la connaissance du catalan est donc indispensable.
Avant de sauter le pas et de s’expatrier il est bon de se rendre sur place, pour découvrir la ville mais aussi, et surtout, entamer les démarches administratives nécessaires à une installation. Pour pouvoir travailler en Espagne, il faut obtenir un Numéro d’identification étranger (NIE). Cette démarche peut prendre du temps. De même, trouver un logement n’est pas simple, et nécessite de s’armer de patience. Beaucoup de Français repartent de Barcelone aussi vite qu’ils y sont arrivés, car ils déchantent. L’expatriation n’est jamais un long fleuve tranquille !
3 questions à Jean Bastianelli, Proviseur du Lycée français de Barcelone

Jean Bastianelli a quitté son poste de proviseur du lycée Louis-le-Grand, à Paris, pour prendre la direction du Lycée français de Barcelone (LFB) à la dernière rentrée. Il nous précise les raisons qui ont guidé son choix.
L’Essentiel des relations internationales : Pouvez-vous nous présenter brièvement l’histoire et les spécificités de votre établissement ?
Jean Bastianelli : Le Lycée français de Barcelone existe depuis bientôt un siècle et compte aujourd’hui près de 3 000 élèves répartis depuis la petite section jusqu’au baccalauréat. C’est un lycée qui accueille près de 80 nationalités différentes. On a une représentation très marquée des nationaux, qui constituent la moitié des effectifs d’élèves. Le LFB compte par ailleurs 34 % de Français, 34 % d’Espagnols, 25 % de binationaux, et 7 % de toutes nationalités. Le taux de réussite au bac y est de 100 %.
Du point de vue des infrastructures sportives, de tous les établissements que j’ai dirigés en France ou à l’étranger, je n’ai jamais eu de conditions aussi favorables.
Quelles ont été les répercussions de la crise sanitaire sur le LFB ?
C’est une question cruciale. En Espagne, le confinement a été très strict, long et dur. Cela a été compliqué pour les établissements scolaires. Durant cette période, les collègues ont beaucoup donné pour organiser la continuité pédagogique, dans des conditions qui étaient évidemment balbutiantes au départ et qui, petit à petit, ont pris de l’ampleur. Ces mesures ont permis de garder le lien avec les élèves et d’assurer la bonne marche du programme. Globalement, les parcours d’élèves ont été assurés, et lorsqu’on les a repris à cette rentrée, cela s’est fait sans problèmes. Le LFB a rouvert partiellement en juin 2020 pour les petits, et totalement à la rentrée de septembre. Lorsque j’ai pris mes fonctions, j’ai accueilli une communauté scolaire qui ne s’était pas vue depuis le mois de mars.
À la rentrée dernière on a compté 150 élèves en moins sur 3 000, ce qui représente 5 % des effectifs. Parmi ces 150 élèves, 70 % étaient de familles françaises, dont beaucoup d’expatriés que leurs entreprises ont rappelé en France. Les raisons sont économiques. Nous sommes dans une région dont l’économie est très liée au tourisme, et l’impact de la crise a été énorme l’été dernier.
Barcelone est une ville qui séduit les Français. Comment expliquez-vous cet engouement ?
En France, Barcelone fait rêver. Et si j’avais su comment était Barcelone avant d’y vivre, j’en aurais encore plus rêvé. Je trouve que Barcelone a beaucoup de points forts, comparée aux villes dans lesquelles j’ai vécu et travaillé. Elle coche toutes les cases, de la Méditerranée, du soleil, de la vie agréable, de la culture, de la ville ouverte et moderne. Ce ne sont pas que des clichés. J’ai pu l’observer cette année, car en Catalogne, la gestion de la crise n’a pas empêché les musées d’être ouverts, comme les salles de concert et de cinéma, avec des demi-jauges… y compris les restaurants, avec un protocole précis. Barcelone est une ville dans laquelle on se sent bien et qui est accueillante. Elle est bien desservie du point de vue des transports.
L’engouement pour la ville est aussi lié à l’ensemble des prestations qu’elle offre, et qu’attendent les familles qui s’installent ici. Le système de santé est très bon, et on s’y sent en sécurité. Il y a un nombre important d’établissements scolaires internationaux, y compris d’autres lycées français que le LFB, mais, vous vous en doutez, c’est ce dernier qui a ma préférence.