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Plan d’action du gouvernement 2021-2022 : une vision refondatrice

Le Chef du gouvernement, Choguel Maïga, récemment nommé par le Chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, a présenté le Plan d’action du gouvernement (PAG) 2021-2022. Les défis à relever sont immenses et les réponses apportées doivent être considérées comme « thérapeutiques », pour reprendre les termes du Premier ministre.

Par Amadou Diop

« La Patrie se trouve à la croisée des chemins et il nous incombe d’avancer, en ayant découvert et déblayé la voie menant au salut. » C’est par cette phrase solennelle que le Premier ministre et Chef du gouvernement, Choguel Maïga, a ouvert son discours du 30 juillet dernier, devant les membres du Conseil national de la transition. Avec ce PAG 2021-2022, il entend montrer le « sens des responsabilités » et l’« l’exigence de l’engagement » qui incombent au gouvernement. Ce n’est ni plus ni moins qu’une refondation complète de l’État malien qui est ainsi proposée, pour un coût estimé à 2 milliards de francs CFA. Le PAG s’articule autour de quatre axes : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales et la promotion de la bonne gouvernance ; l’adoption d’un pacte de stabilité.

Sécurité : une priorité

Le Premier ministre a placé la sécurité au premier plan de ses priorités. « Les séquelles de l’invasion demeurent. Elles ont pour noms : extrémisme violent, terrorisme et insécurité. » Les Maliens aspirent à la paix et à la concorde, et pour y parvenir le PAG prévoit de renforcer les effectifs des Forces de défense et de sécurité, de moderniser leurs équipements et infrastructures et d’améliorer le parcours du recrutement, en passant par la formation, l’entraînement et l’aguerrissement.

« La stratégie DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, ndlr) sera accélérée », a assuré Choguel Maïga. Des opérations d’envergure seront menées sur l’ensemble du territoire national, pour « créer des bulles à travers les Pôles de sécurité, de développement et de gouvernance (PSDG) dans les régions de Mopti, de Ségou et du Nord ». Toutes ces actions conduiront à un maillage sécuritaire, qui permettra le retour de l’Administration et des services sociaux de base dans les zones affectées. Enfin, le gouvernement va tout mettre en œuvre pour parachever l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. « Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif », a précisé le Chef du gouvernement.

Refonder l’État malien

« La deuxième thérapie dont [le] pays a besoin est une profonde refondation », a estimé le Premier ministre lors de son discours du 30 juillet. Les réformes politiques et institutionnelles constituent donc l’essentiel de cet axe du PAG. Pour Choguel Maïga, « les crises cycliques, l’instabilité politique constatée tout au long des trois décennies de pratique démocratique, l’insatisfaction générale face à l’État qui ne rassure pas et qui n’inspire pas confiance pour beaucoup de […] concitoyens, démontrent l’ampleur du mal et la nécessité de réformes en profondeur. »

Ces dernières doivent permettre de rénover le cadre politique, d’adapter les textes fondamentaux de la République, mais aussi de doter le pays d’institutions fortes et légitimes pour garantir une stabilité politique et une paix sociale durables. Dans cette optique, des Assises nationales de la refondation (ANR) vont prochainement être organisées par le gouvernement. « Sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue national inclusif, Conférence d’entente nationale, États généraux de la décentralisation, assises des différents secteurs, Commission d’appui à la réforme institutionnelle) », a assuré le Premier ministre. Tous les citoyens maliens, du niveau local jusqu’au niveau national, auront la parole, et « les recommandations issues de ces Assises seront exécutoires. Elles seront applicables aussi bien pour la période de transition que pour les pouvoirs à venir. »

Des élections transparentes et crédibles

Le troisième axe du PAG porte sur l’organisation d’élections générales transparentes, crédibles et inclusives, devant conduire le pays vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. Pour le gouvernement en place, elles sont primordiales. « Ces élections seront le baromètre de la réussite de la transition. Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions. » Les élections de 2022 sont « un processus, et non une fin en soi ».

Pour « œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité », le gouvernement a choisi d’instituer « un organe unique de gestion des élections ». Ce faisant, il répond à la demande « exprimée depuis des décennies par la classe politique et la société civile dans leur ensemble ». Cet organe va poser « les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales ». Cette innovation électorale majeure est une grande avancée dans le processus menant à des « élections libres, crédibles et transparentes ». La gouvernance des élections, au-delà de la question de l’organe unique de gestion, « vise également à réformer le système électoral, à travers les textes fondamentaux régissant les élections ». L’objectif annoncé par le Chef du gouvernement est de permettre à un maximum de Maliens de voter, partout, et dans les délais annoncés auprès des partenaires internationaux.

Un gouvernement de rupture

« La quatrième thérapie consistera à instaurer la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale », a déclaré Choguel Maïga. La corruption et l’impunité, « qui sont à la base de la déliquescence de l’État », doivent faire partie du passé. La classe dirigeante s’est donc engagée « dans une gouvernance de rupture et d’exemplarité ». Dans le cadre du PAG, des audits vont être menés, notamment un relatif à la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Des poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées. « La gouvernance de rupture se traduira également par une réduction drastique du train de vie de l’État. » Ainsi, les deux tiers des fonds de souveraineté vont être réaffectés dans les services sociaux de base. Le Premier ministre a affirmé que son gouvernement « dégagera près de 100 milliards de francs CFA qui seront réalloués aux secteurs prioritaires ».

Le PAG de transition prévoit également d’assurer le retour dans leur localité d’origine des Maliens déplacés ou vivant dans des camps de réfugiés. D’une manière plus générale, il « mettra l’accent sur toutes les formes de vulnérabilité nécessitant la pleine expression de la solidarité nationale envers les personnes démunies et celles vivant en situation de handicap ». Justice et équité semblent être les maîtres mots du PAG. Une Conférence sociale va être organisée, en concertation avec les partenaires sociaux et les acteurs concernés, afin de trouver des solutions durables au malaise social existant dans le pays, dans le but de « déboucher sur un Pacte de stabilité sociale ». Des actions sociales ont déjà été engagées par le gouvernement, à l’image de l’harmonisation de la grille salariale de la Fonction publique.

« Il est évident que nous avons dû faire des choix, ajuster les priorités en tenant compte du délai imparti », a précisé Choguel Maïga lors de son discours. Le gouvernement n’a pas non plus oublié les préoccupations les plus criantes, telles que la lutte contre le coronavirus, l’accès à la santé, ou à l’eau potable et à l’électricité. D’autre part, l’État du Mali « continuera à assumer et à respecter tous ses engagements internationaux ».

Tous ces défis doivent être surmontés afin de réaliser un « sursaut patriotique pour la réémergence du Mali ». « C’est à ce prix que brillera le soleil du Mali nouveau », a conclu le Chef du gouvernement.

Crédit photo : © Amaury Blin/ Hans Lucas

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