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Mines et énergies : un important potentiel

Dans un continent qui se caractérise par la richesse de son sous-sol, le Mali tient le haut du pavé. Son potentiel minier et énergétique donne l’espoir d’une croissance économique d’envergure.

Par Alice De Graeve

Le 11 juin 2021, le nouveau Président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret portant nomination des membres du gouvernement. Lamine Seydou Traoré s’est vu accorder le portefeuille des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, après avoir occupé cette fonction sous le premier gouvernement de transition, renversé par le putsch de mai 2021. Dès sa précédente prise de fonction, en octobre 2020, le Ministre a rapidement affirmé sa volonté de développer des sources d’énergie moins onéreuses que le thermique, sur lequel le Mali base aujourd’hui 60 à 70 % de sa production électrique. Le pays souhaite développer les énergies solaire, éolienne et hydroélectrique. Ce virage énergétique est possible grâce à des ressources naturelles et des conditions météorologiques favorables.

Dans le même temps, Lamine Seydou Traoré s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs concernant la volonté de diversification de l’exploitation minière. Le Mali bénéficie d’un sous-sol particulièrement riche offrant un réel potentiel dans ce secteur.

Des ressources minières abondantes

Le sous-sol malien se caractérise par sa diversité et sa richesse. En effet, la présence de plus de dix substances différentes a été confirmée, parmi lesquelles se trouvent de grandes quantités d’or, de bauxite et de fer. Actuellement, le pays recense 1,5 milliard de tonnes de bauxite et 2 milliards de tonnes de fer. Il y a également des quantités non négligeables d’uranium, de manganèse, de plomb-zinc, de calcaire, de marbre, de gypse, de sel gemme, de phosphates, ainsi que de chrome-nickel.

L’abondance des ressources aurifères permet au Mali de se tenir à la 3e place mondiale des producteurs d’or, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. Avec dix sociétés minières sur le territoire, l’économie malienne repose en grande partie sur l’extraction d’or. Actuellement, le secteur minier représente 10 % du PIB du pays et ce taux élevé est en grande partie lié au cours avantageux de l’or depuis 2020. Les réserves aurifères nationales sont de plus de 1 500 tonnes, ce qui permettra de poursuivre l’exploitation des mines pendant de nombreuses années.

En outre, le Mali ne semble pas avoir encore fait le tour de la totalité de ses richesses. Régulièrement, des réserves sont découvertes, venant accroître les quantités des minerais déjà exploités ou ajouter un nouvel élément aux ressources maliennes. C’est le cas notamment avec des indices de la présence de cuivre, de fluorine et de coltan trouvés dans la région de Kayes.

Un potentiel énergétique diversifié

Le Mali dispose de conditions particulièrement propices au développement des énergies durables. Le fait d’être traversé par deux fleuves de taille significative, le Sénégal et le Niger, lui donne un potentiel hydroélectrique notable. Le Sénégal, long de 1 790 km, et le Niger, 3e fleuve africain après le Nil et le Congo, permettent au pays d’accéder à une importante ressource hydrique malgré son manque d’accès direct à l’espace maritime. Son potentiel en hydroélectricité est estimé à 1 050 MW.

Autre ressource durable, l’énergie éolienne constitue une réelle opportunité. La vitesse moyenne du vent dans le pays est de 3 à 7 m/s. De plus, la présence de vents intermittents, le soir, favorise le développement de cette énergie. Actuellement, cette exploitation se concentre principalement au nord du pays, notamment dans les villes de Tombouctou, Gao, Kidal ou encore Nara.

Cependant, l’un des plus gros potentiels énergétiques du Mali est le solaire, l’ensemble du territoire bénéficiant d’un fort taux d’ensoleillement, de 8 à 10 heures par jour, soit 5 à 7 kWh/m²/j. Ce potentiel est encore plus important au nord du pays, dans la région du Sahel. En effet, selon l’Alliance Sahel, cette région dispose du meilleur ensoleillement au monde. L’exploitation de cette ressource élèverait les capacités du pays en énergie solaire à 13,9 milliards de GWh par an. Par comparaison, d’après le« Global Energy Statistical Yearbook 2017 », la consommation mondiale d’électricité en 2016 était de 20 millions de GWh/an.

En outre, le Mali a un énorme potentiel pour la production d’hydrogène. Ces dernières années, de nombreux pays se sont lancés dans la production d’hydrogène vert, c’est-à-dire produit à partir d’énergies renouvelables. Le Mali, ayant un taux d’ensoleillement optimal et de vastes terres, regroupe des conditions idéales pour cette exploitation, comme le souligne Aliou Diallo, P-DG de la compagnie malienne Hydroma, pionnière dans ce domaine. Le pays profite également de la présence d’hydrogène naturel, ou hydrogène blanc, et est l’un des deux seuls États à l’exploiter parmi la dizaine de ceux où cette ressource a été découverte. Aliou Diallo affirme qu’il y a plus de 700 milliards de mètres cubes d’hydrogène dans le seul village de Bourakébougou, au nord-ouest de Bamako. Les ressources et les potentialités du Mali sont donc immenses.

Des ressources encore inexploitées

Tant dans le secteur minier que dans le domaine de l’énergie, les nombreuses ressources que concentre le Mali sont encore trop peu exploitées. Dans le secteur minier, le pays a longtemps pratiqué exclusivement l’extraction d’or. Mais le risque lié à la chute des prix l’a amené à se diversifier, notamment avec la valorisation du lithium, du calcaire, du fer ou du sel. Cependant, le sous-sol reste largement inexploité du fait, en partie, des difficultés liées à l’insuffisance du développement des infrastructures. Ainsi par exemple, malgré l’abondance de bauxite, minerai permettant la fabrication de l’aluminium, ce secteur est très peu exploité.

De la même façon, les énergies renouvelables sont peu développées alors que le pays regroupe des conditions propices à leur exploitation. C’est pourquoi a été lancé le Projet d’appui à la promotion des énergies renouvelables au Mali (Paperm) en 2015, prévu sur trois ans. Si le bilan a été jugé satisfaisant par la Banque africaine de développement, celle-ci a précisé que le Projet devait se poursuivre au-delà de sa date initiale de clôture. Aujourd’hui encore, le potentiel énergétique malien n’est pas suffisamment exploité. Le premier gouvernement de transition s’était engagé à développer le secteur au travers de la construction de trois centrales hydroélectriques et a signé, en mars 2021, des accords portant sur l’édification de deux centrales solaires. Lamine Seydou Traoré affirme également qu’un projet de développement de l’énergie éolienne est en cours, cette énergie étant encore la moins utilisée dans le pays. Malgré le coup d’État de mai 2021, la seconde nomination de Lamine Seydou Traoré à ce portefeuille semble indiquer que le gouvernement du colonel Assimi Goïta suivra une ligne de conduite similaire au cours des prochains mois.

Si les ressources minières et énergétiques du Mali sont immenses, elles restent majoritairement inexploitées et représentent ainsi de grandes opportunités pour les années à venir.

Crédit photo : © AFP - Claude Thouvenin / Biosphoto

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