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Le Sénégal : un géant économique en devenir

Le Sénégal poursuit sa marche vers l’émergence, malgré le choc sanitaire lié à la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine qui impactent fortement les perspectives de croissance. Le vaste programme de réformes engagé par Macky Sall transformera radicalement l’économie du pays, pour en faire le Singapour ouest-africain de demain.

Par Pius Moulolo

De par son positionnement géographique et ses performances économiques exceptionnelles, le Sénégal dispose d’atouts non négligeables lui permettant d’attirer les investissements directs étrangers. Pour la première fois depuis 1980, rappelle le directeur général du Budget, Mamadou Moustapha Ba, le pays enregistre une croissance moyenne de 6,6 % sur la période 2014-2018 — contre 3 % entre 2009-2013. Selon les conclusions de la mission du FMI qui a séjourné au Sénégal du 9 au 15 mars derniers, l’économie sénégalaise a retrouvé sa trajectoire d’avant la pandémie, grâce à la vigueur de la production industrielle et du secteur des services. La croissance du PIB réel est estimée à 6,1 % en 2021, soit environ un point de plus que prévu.

Macky Sall souligne : « En prenant l’initiative de lancer un plan d’émergence, j’avais la ferme conviction que notre pays gardait encore intacte sa capacité à transcender les difficultés pour s’affirmer économiquement dans le concert des nations. […] J’ai donc décidé de rompre avec les schémas classiques, pour positionner le pays dans la voie de la modernité et impulser un nouveau modèle de développement économique et social. C’est toute la portée du Plan Sénégal émergent (PSE) adossé à la vision d’un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire et un État de droit. »

Le Sénégal, terre d’opportunités

Le Sénégal qui s’étend sur une superficie de 196 712 km2 pour quelque 17,7 millions d’habitants, dispose d’un littoral maritime d’environ 198 000 km2. Ouvert sur l’océan Atlantique, le pays est arrosé par d’importants cours d’eau, à l’instar des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance, de l’estuaire du Sine-Saloum, ou encore du lac de Guiers. Une position qui lui permet de bénéficier de six zones écogéographiques propices à l’aquaculture. Il possède de plus près de 4 millions d’hectares de terres arables et s’impose comme leader ouest-africain de l’arachide, de l’oignon, de la tomate industrielle et de céréales telles que le sorgho, le maïs ou le mil. À l’exception de l’or, des phosphates, du zircon et des calcaires industriels, le potentiel minier reste largement sous-exploité. Le sous-sol regorge pourtant de ressources minérales d’une rare diversité.

Vantant les réalisations du Président Macky à la veille des élections législatives du 31 juillet dernier, la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY) a listé, parmi les projets phares du Renouveau, le Train express régional (TER), le pôle urbain de Diamniadio, l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), l’autoroute à péage… Le projet des « corridors céréaliers » vise l’autosuffisance alimentaire dans les filières riz, mil et maïs. Il en va de même du projet « Dakar campus régional de référence » (DCR), qui fera certainement de la capitale sénégalaise le centre d’enseignement supérieur de référence de la sous-région. La transformation structurelle de l’économie passe par ailleurs par l’ambition de positionner le pays comme leader africain des Technologies de l’information et de la communication (TIC), et ce d’autant plus qu’il possède une fibre optique de 6 000 km et une bande passante internationale disponible de 77,5 Gb/s.

Avec la création d’Air Sénégal en 2016, l’ouverture de l’AIBD à Diass et le projet de modernisation de cinq aérodromes régionaux, le Sénégal compte se positionner comme hub aérien sous-régional. Lors du Conseil des ministres du 13 juillet, Macky Sall s’est félicité de l’état d’avancement des travaux concernant les aéroports de Cap Skirring, d’Ourossogui-Matam, de Kolda, et du nouvel Aéroport international de Saint-Louis inauguré le 14 juillet. Il a par ailleurs rappelé la priorité qu’il accorde à la mise en œuvre optimale du Programme de reconstruction des aéroports du Sénégal (PRAS), qui permettra à terme de les doter d’infrastructures et d’équipements de dernière génération. La stratégie présidentielle passe également par l’arrimage aux standards internationaux du port autonome de Dakar, devenu, avec un trafic global de 19,5 millions de tonnes de marchandises par an, une plateforme logistique de référence en Afrique de l’Ouest.

La politique des ZES

L’accélération de la stratégie nationale d’industrialisation demeure une priorité majeure du PSE. Le projet de création des Zones économiques spéciales (ZES) avait pour vocation d’offrir un ensemble d’infrastructures et de services en vue d’attirer les investisseurs. Les entreprises installées dans les ZES bénéficient ainsi de cadres fiscal et douanier incitatifs, ainsi que de procédures allégées facilitant leur exploitation. S’inspirant des meilleures pratiques internationales, le Gouvernement a pour but de positionner le Sénégal comme leader en termes de plateformes logistique et industrielle intégrées, celles-ci devant permettre d’amorcer un processus d’industrialisation et être capables d’exercer un effet d’entraînement sur l’économie nationale. Depuis 2017, le pays a créé trois ZES, à Diamniadio, Sandiara et Diass ; à terme, dix ZES constituées d’agropoles intégrées et de plateformes industrielles intégrées devraient voir le jour. Dakar a l’ambition de devenir un hub minier régional.

Lors du Conseil des ministres du 15 juin, le Président de la République a insisté « sur la nécessité d’un positionnement renforcé et d’un déploiement optimal du parc industriel de Diamniadio, infrastructure de référence, qui s’érige en pilier du renouveau industriel du Sénégal ». Créé pardécret no 2017-1507 du 25 août 2017, le Parc industriel intégré de Diamniadio (P2ID) a pour vocation de développer des activités industrielles non polluantes, essentiellement orientées vers l’exportation, l’industrialisation par substitution aux importations (ISI) et la création massive d’emplois. Les activités prioritairement admises concernent : le montage et l’emballage, l’agroalimentaire, la confection, les matériaux de construction, les TIC, l’électricité et l’électronique, la logistique et les services connexes. Localisé dans la ville de Dakar, le parc industriel de Diamniadio est bâti sur une superficie de 13 ha et devrait générer à terme 15 000 emplois directs et 8 000 emplois indirects. Construite par le China Geology Corporation Overseas Construction Group (CGCOC), la ZES de Diamniadio a été calquée sur le modèle de la ZES de Shenzhen, en Chine.

Futur eldorado pétrolier

Le secteur de l’énergie constitue un autre pilier du PSE. Le pays dispose d’un ensemble de 17 blocs de pétrole et de gaz alloués, soit neuf blocs en offshore et huit blocs en onshore. Les réserves pétrolières au large des blocs Rufisque et Sangomar sont estimées entre 400 millions et 3 milliards de barils. Le bloc Grand Tortue – Ahmeyim (GTA), en partage avec la Mauritanie, place le Sénégal au 7e rang mondial pour les réserves disponibles en gaz naturel. Il s’agit donc d’un projet de classe mondiale, selon British Petroleum. Le Gouvernement a publié son Cadastre minier le 18 mais 2021 et espère lancer la production dès 2023. À terme, cette dernière devrait atteindre 5 millions de tonnes par an pour le pétrole et 10 millions de tonnes par an pour le Gaz naturel liquéfié (GNL). Les projets Sangomar et GTA ont déjà reçu des Décisions finales d’investissement (DFI). La société Petrosen Holding a de ce fait été créée en vue de gérer l’amont et l’aval pétrolier du Sénégal. Reste à savoir si le pays échappera à la « malédiction des ressources naturelles », à l’instar des autres nations pétrolières africaines.

Le Président Sall a tenu à restaurer la confiance dans un communiqué, le 22 décembre 2021 : « Le Sénégal, à travers les ressources qui seront générées avec l’exploitation de ses hydrocarbures, créera de la prospérité pour les générations actuelles et futures. C’est tout le sens du cadre Cos-Petrogaz élargi et de l’adhésion du Sénégal, en 2013, à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Depuis 2016, pour la première fois, les dispositions pertinentes de la réforme constitutionnelle soulignent l’appartenance des ressources naturelles au peuple sénégalais. D’autres actes ont été posés pour favoriser la bonne gestion de ces nouvelles ressources : la révision du Code pétrolier, la loi sur le contenu local, l’adoption d’un Code gazier et la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG), qui formera l’expertise nationale dans les métiers du pétrole et du gaz. » L’État du Sénégal s’est de ce fait rapproché de pays tels que le Nigéria, en vue de profiter de leur expertise en la matière.

Réajuster les plans d’action

L’adoption du PSE en 2014 avait pour but de sortir l’économie sénégalaise de sa léthargie pour hisser le pays au rang des États émergents à l’horizon 2035. Macky Sall, redéfinissant le concept d’émergence, pense qu’« appliquée aux domaines économique et social, [elle] caractérise la situation d’un pays qui connaît une croissance rapide dans la durée et dont les agrégats macroéconomiques tendent vers ceux des pays développés. Dans cette phase transitoire, l’économie du pays connaît des transformations structurelles qualitatives, une diversification de ses secteurs productifs et un recul significatif de la pauvreté, grâce à une élévation sensible du niveau de revenu de sa population. »

La réussite d’un tel pari s’appuie sur des investissements tous azimuts dans les secteurs porteurs de croissance que sont l’agriculture, l’énergie, les mines, le tourisme, les TIC, ou les infrastructures routières, autoroutières, portuaires, aéroportuaires et ferroviaires, entre autres. La première phase du Plan d’actions prioritaires (PAP) 2014-2018 du PSE a permis de mettre en œuvre 27 projets phares et 17 réformes, jetant ainsi les premières bases du développement. Évalué à 9 685,7 milliards de francs CFA, le PAP 1 a servi à consolider les principaux cadres macroéconomiques du pays. Le PAP 2 (2019-2023) a été l’occasion de poursuivre les réformes amorcées lors de la première phase. Afin de contenir les impacts négatifs de la crise de la Covid-19, le Gouvernement a mis en place un Programme de résilience économique et sociale (PRES), doté d’un fonds de riposte dénommé « Force Covid-19 » d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA, en vue de soulager les ménages et les entreprises les plus vulnérables.

Face aux nouveaux enjeux liés aux Objectifs de développement durable (ODD), l’État sénégalais s’achemine de plus en plus vers ce qu’on est en droit de qualifier de « PSE vert ». Ce dernier repose non seulement sur le programme « Zéro bidonville » visant à construire 100 000 nouveaux logements sociaux subventionnés dans toutes les communes du pays, mais aussi sur le programme « Zéro déchet » visant à lutter contre la pollution et promouvoir les mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques. La tâche est certes ardue, dans un contexte international marqué par une récession économique pire que la crise financière de 2008, et la crise au Mali, la guerre en Ukraine et les mouvements sociaux à l’approche des élections législatives ont quelque peu obscurci les perspectives de croissance. Toutefois, le Gouvernement a su maintenir le cap des réformes pour renforcer la résilience économique. Les plans quinquennaux adoptés dans le cadre du PSE devront une fois de plus être révisés afin de consolider la position du Sénégal en tant que pays le plus compétitif de la côte ouest-africaine.

Les chantier du TER
Le Train express régional (TER) s’impose aujourd’hui comme le chantier phare du PSE. Ce mégaprojet servira à relier la banlieue de Dakar à l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Les travaux de la phase 1 (Dakar-Diamniadio) ont démarré en 2017 et permettront de transporter jusqu’à 115 000 passagers par jour. Le TER desservira 13 gares et haltes dans sa première phase, et une 14e gare, celle de l’AIBD, à l’issue de la phase 2. Équipé au départ de 15 automotrices bimode (à traction électrique et diesel) de modèle Coradia, le TER offrira à bord des services de Wifi, multimédia, confort, climatisation, rangement et éclairage. Traversant la ville de Dakar à une vitesse de pointe de 160 km/h, avec un train toutes les 10 minutes, le TER sera certainement un mode de transport de masse respectant les standards internationaux.

Petrosen Holding SA
Créée en 1981 et placée sous l’autorité du ministère en charge des hydrocarbures, la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen SA) est une société anonyme, à participation publique majoritaire, détenue à 99 % par l’État et 1% par la Société nationale de recouvrement (SNR). Elle assure la politique pétrolière du pays en matière de promotion, de recherche et d’exploitation des ressources en hydrocarbures. Elle s’occupe également des activités de raffinage, stockage, commercialisation, distribution et transport des produits pétroliers, et de toute activité industrielle s’y rattachant.
Avec l’arrivée du « First Gas » et du « First Oil » fin 2023, Petrosen a été transformée en un groupe, Petrosen Holding SA, constitué de deux filiales : Petrosen E&P (Exploration & Production), spécialisée dans les activités amont et intermédiaires de la production d’hydrocarbures, et Petrosen T&S (Trading & Services), qui se positionne en aval. Le Président Sall a inauguré sa première station-service à Diouroup-Fatick le 26 mars. Petrosen souhaite devenir la locomotive de l’émergence économique et sociale du Sénégal.

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