Par Erlan Karin, Conseiller d’État de la République du Kazakhstan
Depuis la réélection du Président Kassym-Jomart Tokayev à la tête de l’État, le 20 novembre 2022, la modernisation du pays s’est accrue, sous l’effet de réformes majeures. Le Conseiller d’État Erlan Karin nous présente les changements effectués au cours de l’année passée.
Il y a un an, en novembre 2022, Kassym-Jomart Tokayev remportait l’élection présidentielle, soutenu par plus de 80 % des électeurs. Depuis sa réélection, le chef de l’État a poursuivi sa politique de transformation systémique de toutes les sphères de la vie de la société kazakhstanaise. À titre d’exemple, l’élection présidentielle elle-même a donné le coup d’envoi d’une réinitialisation complète du système politique. Entre décembre 2022 et mars 2023, les élections aux deux chambres du Parlement et aux maslikhats (organes représentatifs locaux) ont été organisées consécutivement.
Une modernisation radicale
Le nouveau cycle électoral a consolidé la poursuite du développement de notre État exclusivement sur la base de principes démocratiques, de concurrence politique. Il convient de noter que les élections n’étaient pas une fin en soi, mais une étape logique dans la réalisation du programme politique de Kassym-Jomart Tokayev. Ce programme visait une modernisation radicale du Kazakhstan.
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En effet, dès le début de son mandat présidentiel, Kassym-Jomart Tokayev a commencé le processus de modernisation du pays. Ne serait-ce qu’en trois ans, quatre volets de réformes politiques ont été mis en œuvre. Plus de vingt lois importantes ont été adoptées, ce qui a permis de lancer le processus de démocratisation du système politique. L’année 2022 n’a pas fait exception et s’est déroulée pour le Kazakhstan sous le signe des réformes.
Le pays a connu une transformation très profonde et durable. Dans son discours de mars 2022, le chef de l’État a lancé un vaste programme de modernisation politique. L’élément clé des réformes est le rejet de la concentration excessive du pouvoir entre les mains du Président, soit la transition définitive d’une forme super-présidentielle de gouvernement à une république présidentielle dotée d’un Parlement influent et d’un gouvernement professionnel.
Les principales dispositions du programme de modernisation politique ont constitué la base de la réforme constitutionnelle.
À la suite d’un référendum républicain, un tiers de la Loi fondamentale du pays a été effectivement modifié. Par la suite, 7 lois constitutionnelles, 15 codes et 29 lois furent modifiés. C’est ainsi qu’un tout nouveau modèle de structure politico-étatique, avec un équilibre optimal entre les branches du pouvoir, a été mis en place.
Un nouveau modèle économique
Dans son discours sur l’état de la Nation, en septembre dernier, le Président de la République a annoncé la transition vers un nouveau modèle économique. Celui-ci implique une démonopolisation et une diversification accrues de l’économie, le développement de l’industrie, de l’agriculture, des transports et de la logistique, du secteur financier, et un soutien systémique aux petites et moyennes entreprises.
La principale caractéristique des réformes du Kazakhstan est leur nature systématique et interdépendante. C’est pourquoi le Président insiste constamment sur le fait que les réformes politiques et économiques n’auront pas d’effet véritable sans la formation d’une nouvelle qualité de la Nation. En d’autres termes, des changements fondamentaux dans notre mentalité, nos habitudes et notre culture comportementale sont nécessaires. C’est ce qu’a mentionné le Président lors de la deuxième réunion du Kouroultaï (congrès) national qui s’est tenu l’été dernier à Turkestan.
Mettre l’accent sur l’humain
Le Président du Kazakhstan a fixé un certain nombre de tâches pour les années à venir afin de mettre en œuvre des projets de grande envergure dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture.
Ces domaines sont les trois piliers de la société moderne. En réformant les domaines de l’éducation, de la science et de la culture, nous visons à former une nouvelle qualité de la Nation.
Ainsi, la logique des réformes présidentielles dans les domaines de la politique, de l’économie et de l’idéologie réside dans leur synchronisation. Toute les nouvelles réformes, toutes les nouvelles initiatives se complètent, elles sont de nature systémique. Et, en général, tous les vecteurs du parcours présidentiel — politique, économie et idéologie — forment ensemble un programme unique de modernisation du pays.
Une caractéristique importante du processus vers ce nouveau modèle est le soutien total de la société au cours des réformes. Cela est facilité par le concept d’un « État à l’écoute ». Kassym-Jomart Tokayev l’a formulé en 2019, au tout début de sa présidence. Le principe fondamental est de prendre des décisions équilibrées et consolidées sur toutes les questions clés du développement du pays, en tenant compte de l’opinion publique.
Un nouveau modèle d’interaction entre les autorités et la société a ainsi vu le jour, fondé sur le dialogue et le consensus. La mise en œuvre même des réformes a été le résultat d’une coopération constructive entre les autorités et la société. Par exemple, toutes les initiatives des quatre volets de réformes politiques ont été élaborées en consultation avec les membres du Conseil national de la confiance publique. Les propositions des experts et des représentants de la société civile ont également constitué la base du programme présidentiel de modernisation politique et de réforme constitutionnelle. On peut dire que les autorités et la société sont devenues les coauteurs des réformes.
Le visage de la jeunesse
Le principal résultat de la modernisation globale du pays a peut-être été l’apparition de nouveaux visages dans la politique, l’administration publique, les affaires, la science et la culture.
Par exemple, l’introduction d’un quota obligatoire de 30 % de femmes, de jeunes et de personnes handicapées sur les listes des partis a stimulé l’émergence de nouveaux députés au Majilis (Chambre basse du Parlement) et aux maslikhats (organes représentatifs locaux). Selon les résultats des élections de 2023, 602 députés (sur 3 415) des maslikhats sont des représentants de la jeunesse.
En 2019, la Réserve présidentielle de cadres pour la jeunesse a été créée à l’initiative de Kassym-Jomart Tokayev. Sur concours, 350 réservistes ont été sélectionnés parmi plus de 10 000 candidats. Plus de 75 % d’entre eux ont été nommés et trois sont devenus membres du Gouvernement. Un certain nombre de membres du Conseil national de la confiance publique (experts et représentants de la société civile) sont devenus membres du Gouvernement, akims d’oblast (gouverneurs de région), vice-ministres et akims (maires).
Le soutien de l’État aux initiatives des jeunes dans l’économie, par le biais de subventions et de prêts avantageux, a contribué à l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes d’affaires et au développement de l’industrie créative. Ces dernières années, de plus en plus de réalisations dans les domaines scientifique et culturel du pays sont dues à la jeune génération de citoyens. Les réformes ont donc favorisé l’arrivée de nouvelles personnes qui ont apporté avec elles de nouvelles idées et, surtout, une nouvelle façon de penser.
Les nouveaux visages, à savoir les jeunes, déterminent la forme future de la Nation. Le chef de l’État en parle constamment. Il l’a fait notamment dans son discours à la veille de la fête de la République, le 25 octobre 2023. Il a souligné qu’un rôle important dans le développement du pays revient au pouvoir créatif de la jeune génération. Il s’est même adressé tout particulièrement aux jeunes dans son discours.
En résumé, nous pouvons dire que le processus de réforme au Kazakhstan est désormais irréversible. Des normes, des institutions et des procédures fondées sur les principes démocratiques d’ouverture, de tolérance, de compétitivité, de séparation des pouvoirs et de libre choix sont constamment introduites dans le pays. D’une manière générale, les réformes, l’orientation vers l’avenir, la consolidation de la société et le développement créatif sont les principaux piliers de notre programme de modernisation national.