Au bout de sa troisième année à la tête de l’État, Kassym-Jomart Tokayev vient d’être réélu pour un second mandat, à l’issue de l’élection présidentielle anticipée tenue le 20 novembre dernier, avec plus de 80 % des suffrages.
Les évènements tragiques de janvier ont eu l’effet d’un électrochoc, et ont contribué à accentuer la dynamique de réformes socioéconomiques et démocratiques enclenchée depuis 2019. Le prochain septennat (désormais, le président de la République n’aura qu’un seul mandat de 7 ans, non renouvelable) permettra à Tokayev de poursuivre les réformes politiques d’une ampleur sans précédent décidées pour le pays, conformément aux amendements à la Constitution et aux initiatives politiques qu’il a exposées dans son discours sur l’état de la Nation le 16 mars 2022.
Outre les réformes politiques, le Gouvernement vise à créer une classe moyenne autosuffisante et à élaborer une économie efficace garantissant une répartition équitable des revenus, la création d’emplois de qualité et une augmentation régulière du niveau de vie. Les réformes de l’éducation et de la santé doivent promouvoir l’égalité d’accès et l’efficacité.
Le nouveau cap adopté par le Kazakhstan a pour but de mettre en place une économie de marché véritablement libre. D’importants actifs publics seront bientôt rendus privés dans le cadre des efforts de diversification et de démonopolisation de l’économie nationale. La première économie d’Asie centrale est à un tournant de son histoire.
Le Kazakhstan occupe une place stratégique, à la croisée de l’Europe et de l’Asie. C’est un hub de transit dans la sous-région, et un important producteur d’hydrocarbures, de métaux et de terres rares. Il entend devenir à court terme l’un des grands producteurs d’hydrogène vert dans le monde. Pour toutes ces raisons, l’Union européenne en a fait un « partenaire crucial », comme l’a précisé le président du Conseil européen Charles Michel lors de sa visite officielle au Kazakhstan, le 27 octobre dernier.
La vision d’un Kazakhstan « juste et équitable » prônée par le Chef de l’État apparaît plus que nécessaire en ces temps de troubles géopolitiques. Alors que la Russie voisine est mise à l’index par le concert des nations, Astana reste fidèle à une politique étrangère équilibrée, multidirectionnelle et constructive. Le Kazakhstan est, au cœur de l’Eurasie, un partenaire fiable et un grand défenseur de la paix. C’est un pays incontournable, avec lequel il faut désormais compter, et dont la confiance à l’égard de la France et de l’Europe devrait être constamment alimentée par des efforts pour développer un partenariat stratégique dans le contexte d’une concurrence croissante.
En chiffres
Superficie : 2 724 900 km²
Capitale : Astana
Langues officielles : Kazakh, russe.
Population : 19 millions d’habitants
Espérance de vie : 71,1 ans
Taux d’alphabétisation : 99,5 %
Monnaie : Tenge (1 EUR = 477 KZT [novembre 2022])
PIB : 193,611 milliards de dollars
Taux de croissance du PIB (est. FMI) : 2,5 à 2,8 % en 2022 et 4,5 % en 2023-2024
Inflation (est.) : 7,5 à 9,5 % en 2023 et 4 à 5 % en 2024