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Investissements : de grandes opportunités

Pays de tous les superlatifs, la RDC est au cœur de la future Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Faisant de l’assainissement de l’environnement des affaires son principal cheval de bataille, Félix Tshisekedi souhaite attirer les investissements étrangers afin de doper les principaux indicateurs de croissance.

Par Pius Moulolo

Le Congo occupe une position géostratégique exceptionnelle. Pays carrefour, il se situe à la jonction des principaux corridors routiers transnationaux. Cette situation névralgique lui donne accès aux principaux marchés communautaires sous-régionaux d’Afrique centrale. Avec une superficie de 2 345 410 km2 et plus de 80 millions d’habitants, la RDC compte neuf pays limitrophes. La vision du Président Félix Tshisekedi est d’en faire une nation à revenu intermédiaire en 2030, émergent en 2040, pour rejoindre le club très fermé des pays développés en 2050. Elle en a les moyens.

Des potentialités énormes

La RDC offre en effet d’énormes opportunités d’investissements dans les secteurs de l’agriculture, la pêche, l’élevage, les forêts et le tourisme. Le Président Tshisekedi l’a rappelé lors de son discours inaugural : « Différentes études d’organismes internationaux de référence démontrent que le potentiel de notre pays peut éradiquer la faim dans le monde. Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables accessibles et ses 40 millions d’hectares de terres irrigables, doté d’un programme agricole innovant, le Congo peut atteindre l’autosuffisance alimentaire et nourrir 2 milliards de personnes en résorbant ainsi deux fois le déficit alimentaire mondial. » Seulement 10 % de ce potentiel est actuellement exploité. Le Programme national d’investissement agricole (PNIA) prévoit la création d’une vingtaine de parcs agro-industriels sur l’ensemble du territoire. Ils permettront notamment de développer les principales filières que sont le cacao, le café, l’hévéa, le thé, l’huile de palme et le quinquina dont le pays a des plus grandes réserves au monde.

La RDC compte en effet affirmer son leadership dans les domaines auxquels son potentiel la prédispose. Coincée entre la République du Congo et l’Angola, elle ne possède un littoral que de 40 km et une Zone économique exclusive (ZEE) d’environ 1 150 km2. Toutefois, son vaste réseau de lacs et marais alimentés par le fleuve Congo lui confèrent un potentiel halieutique estimé à plus de 707 000 tonnes de poisson par an. Ces ressources peuvent être principalement trouvées sur la côte atlantique, et dans le fleuve Congo, le lac Tanganyika, le lac Kivu, la dépression de Kamalondo, ainsi que les lacs Edouard, Albert et Moero.

Le pays offre une grande variété de sites touristiques encore inexploités ; 7 parcs nationaux et 57 réserves de faune sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. On y dénombre quatre espèces endémiques (gorille des montagnes, okapi, bonobo et paon congolais). Le Plan directeur du tourisme prévoit des recettes se montant à 17,3 millions de dollars d’ici sept ans. Avec ses 150 millions d’hectares de forêts tropicales, la RDC, qui englobe plus de 70 % du bassin du Congo, souhaite en effet apporter des solutions aux enjeux climatiques de la planète.

Lors des négociations de la COP26 de Glasgow, Félix Tshisekedi appelait à une multiplication par 20 du prix actuel du carbone forestier, fixé à 5 dollars la tonne ce qui n’est selon lui ni équitable, ni réaliste. « Plus vaste que l’Alaska, à titre d’exemple, [les forêts] s’étendent sur six pays d’Afrique centrale et forment le bassin du Congo, qui contient près de 2 millions de kilomètres carrés de forêt tropicale. Le bassin du Congo abrite également le plus grand complexe de tourbières tropicales de la planète, contenant 30 milliards de tonnes métriques de carbone, soit trois années d’émissions mondiales. Cependant, en toute franchise, ces forêts sont en danger. L’exploitation illégale du bois et d’autres matières premières, ainsi que la consommation incontrôlée d’énergie, menacent le « deuxième poumon » du monde », relevait-il à l’occasion du Sommet virtuel organisé par Joe Biden du 22 au 23 avril 2021.

L’énergie, moteur du développement

Classé au rang des priorités de Félix Tshisekedi, l’accès à l’énergie est le principal vecteur du décollage économique de la RDC. « Notre pays dispose du potentiel hydroélectrique le plus élevé au monde. Plus de 100 000 MW sont disponibles sur 217 sites de production d’hydroélectricité pouvant permettre aussi bien la construction des micro-barrages que de plus grandes infrastructures. Pourtant, seuls 2,6 % de ce potentiel est exploité. Nous devons atteindre les 50 % en une décennie. […] Par ailleurs, les projets Inga III et Grand Inga seront réalisés avec une ouverture plus transparente vers les partenaires en tenant compte de l’importance stratégique et mondiale de ce site », a déclaré le Président lors de son discours inaugural du 24 janvier 2019.

Le potentiel hydroélectrique de la RDC repose principalement sur le fleuve Congo, où la capacité de production est évaluée à 100 000 MW, ce qui représente près de 6 % du potentiel mondial. L’atteinte de cette performance passe notamment par la réhabilitation, la modernisation, l’extension et la construction de nouvelles infrastructures de dessertes électriques. À terme, les projets Inga III et Grand Inga surpasseront les capacités de production du barrage des Trois-Gorges en Chine, actuellement le plus puissant du monde.

Toutefois, le taux d’électrification reste malheureusement faible en RDC. L’ensemble des équipements remontent à l’époque coloniale. Le Gouvernement souhaite donc développer des sources d’énergie alternatives telles que le solaire, les éoliennes, la biomasse ou les biocarburants.

Mines et convoitises

Le sous-sol congolais contribue de manière significative à faire tourner l’industrie mondiale de pointe. C’est la main qui fait sourire la Joconde (réplique du film L’Associé du Diable). Le vibranium du mystérieux royaume du Wakanda (métal imaginaire d’un pays africain fictif présent dans l’univers Marvel). Le potentiel minier de la RDC se compose de plus de 1 100 substances minérales différentes réparties sur l’ensemble du territoire. Le pays possède des terres rares et minerais stratégiques tels que le coltan ou la cassitérite. Ces derniers sont utilisés dans l’aéronautique (réacteurs, échangeurs de chaleur, alliages), la défense (superalliages, missiles, fusées) et l’électronique (composants, condensateurs, écrans tactiles). La région du Kivu détient près de 80 % des réserves mondiales.

Le Congo souhaite par ailleurs se positionner comme leader mondial du lithium. « Dans le cadre de l’industrie automobile, estime Félix Tshisekedi, la production mondiale des voitures électriques dépassera dans un futur proche celle des voitures à moteur polluant. Or […] les matières premières essentielles pour cette industrie sont le cobalt et le lithium, dont le Congo est la 1re réserve mondiale. » Le pays possède en effet les 1res réserves mondiales de lithium roche dure inexploité de la planète. Classé parmi les 17 catégories de terres rares, ce métal sert notamment à la fabrication des batteries électriques et des smartphones. L’entrée en production de la mine de Manono dans le Tanganyika attise la convoitise des grandes puissances, telles que l’Australie et la Chine.

La RDC recèle également les 1res réserves mondiales de cobalt et 4es de cuivre. Les entreprises chinoises contrôlent plus de 70 % de la production congolaise de ces deux métaux. On peut prendre le cas de Zijin Mining, qui exploite le mégaprojet de cuivre Kamoa-Kakula en partenariat avec le canadien Ivanhoe Mines : le consortium compte investir 769 millions de dollars dans la construction d’une fonderie pour son projet. La mise en service est prévue pour 2024. D’une capacité de production de 500 000 tonnes par an, cette fonderie de cuivre sera à terme la plus grande d’Afrique.

Il en est de même pour China Molybdenum qui compte racheter pour 1,4 milliard de dollars les parts du fonds sino-américain BHR dans la mine de Tenke Fungurume. En 2016, elle avait déjà repris les parts de l’américain Freeport McMoRan (56 %). Le Code minier révisé du 9 mars 2019 fixe un cadre de partenariat gagnant-gagnant entre les opérateurs miniers et l’État congolais, tout en encourageant l’implantation des industries de transformation locale. Ce nouveau code a permis à Félix Tshisekedi d’engager une vaste opération de renégociation des contrats liant les compagnies minières étrangères à l’État.

Industrie : la politique des ZES

Adopté en janvier 2020, le Document de la politique et des stratégies industrielles (DPSI) 2019-2023 vise notamment à doter la RDC d’un tissu industriel dynamique et compétitif. Cette vision repose globalement sur le cadre législatif fixé par le Code des investissements de 2002 et la loi du 7 juillet 2014 fixant le régime des Zones économiques spéciales (ZES). Le Gouvernement envisage ainsi de créer des « Pôles de croissance », ou « Points lumineux de développement » (PLD), constitués de parcs agro-industriels et de plusieurs ZES. Six régions ont été identifiées pour abriter des ZES, parmi lesquelles la ZES pilote de Maluku dont la phase opérationnelle vient d’être mise en œuvre.

Le Gouvernement s’est donné pour objectif d’amener la part du marché extérieur manufacturier de 0 à 15 %, de passer de 525 unités industrielles à plus de 1 000, et de faire contribuer le secteur industriel à hauteur de 28 % du PIB. Plusieurs réformes ont ainsi été adoptées concernant l’amélioration du cadre juridique et institutionnel, le renforcement des mécanismes de résolution des différends liés aux investissements et la création d’un environnement d’affaires incitatif. Le décret du 5 mars 2020 fixe un certain nombre d’avantages et de facilités pour les investisseurs, et plusieurs autres ZES verront bientôt le jour dans les provinces de l’Équateur, en Oriental, au Kivu, au Kasaï et dans l’ex-Katanga.

Futur eldorado pétrolier

La RDC recèle 6 % des réserves pétrolières d’Afrique, réparties entre trois bassins sédimentaires : le bassin côtier (5 992 km2), le bassin sédimentaire de la Cuvette centrale (800 000 km2) et le bassin de la branche ouest du rift est-africain. Toutefois, la production pétrolière reste relativement timide dans le pays, soit 25 000 barils/j. La venue d’investisseurs dans ce secteur a pendant longtemps été freinée par l’absence d’un Code pétrolier fiable et par l’instabilité du fait des nombreux conflits à l’est du pays. Mais la donne est sur le point de changer.

En 2015, le Gouvernement s’est doté d’un nouveau Code pétrolier en vue d’attirer les investissements. Le 28 janvier 2021, le ministère des Hydrocarbures a amorcé le processus d’attribution des premières licences d’exploration : 19 blocs pétroliers et gaziers ont ainsi été identifiés pour des appels d’offres. Ils sont situés dans le bassin central, le bassin côtier terrestre, le bassin du lac Tanganyika et dans le lac Kivu. Le président Kabila avait par le passé tenté d’attribuer des licences sur des sites protégés, comme le parc des Virunga, abritant des espèces en voie de disparition. Il s’est heurté à la résistance des organisations de défense de l’environnement. Félix Tshisekedi a annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête pour évaluer les forages réalisés. En attendant, la compagnie européenne Perenco reste la seule réellement investie dans l’exploration pétrolière en RDC.

Climat des affaires : une priorité d’État
Les incitations fiscales et nombreuses réformes adoptées par le Gouvernement font de la RDC un pays qui se vend aujourd’hui à l’international. L’État a mis sur pied un cadre législatif et règlementaire pour protéger les investissements, tant nationaux qu’étrangers. Outre l’adoption de l’acte uniforme Ohada, la RDC est membre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (Multilateral Investment Guarantee Agency, MIGA) de la Banque mondiale qui assure les investisseurs internationaux contre les risques non commerciaux (guerres, insurrection), et de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA). La simplification des procédures administratives s’est poursuivie par la création d’un Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUCE) et la dématérialisation de toutes les procédures fiscales. Plusieurs avantages fiscaux et parafiscaux sont aussi accordés aux aménageurs et entreprises des ZES. Entre 2013 et 2020, on a enregistré 3 320 entreprises créées en RDC.

La Zone économique spéciale de Maluku
Créée par décret no 12/021 du 16 juillet 2012, la ZES pilote de Maluku sera bâtie près de Kinshasa. Établie sur 885 ha, elle permettra de développer quatre filières principales : l’agro-industrie, les matériaux de construction, les emballages et la transformation métallurgique. Le contrat d’aménagement a été signé le 28 janvier 2020 entre l’Agence des ZES (AZES) et la firme américaine Strategos Group LLC. Le ministre de l’Industrie Julien Paluku a rappelé les avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers qui pourraient en découler, ainsi que les facilités administratives offertes aux investisseurs. Il a aussi souligné les gains économiques nationaux en termes d’industrialisation, de création d’emplois, d’augmentation de la production locale et de la transformation des matières premières locales. La ZES de Maluku pourrait contribuer à créer plus de 3 500 emplois directs

Crédit photo : © Shutterstock - Pixel hunter

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