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Lycée Maurice-Ravel : l’Etat va porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse » – Les Échos

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Hydrogène vert : devenir leader du secteur d’ici 2030

La question de l’énergie verte est au cœur des préoccupations européennes. Alors que la France a milité avec succès pour intégrer le nucléaire à la taxonomie européenne des investissements durables, l’exécutif français se tourne également vers d’autres énergies. Le pays veut s’imposer comme leader, non seulement européen, mais aussi mondial, de l’hydrogène décarboné.

Par Alice de Graeve

L’hydrogène est utilisé depuis plus de 50 ans dans les secteurs du raffinage, de la chimie ou encore du spatial. Cependant, aujourd’hui, 95 % de sa production est issue de la transformation d’énergies fossiles, particulièrement émettrices de gaz à effet de serre. Chaque année, en France, 900 000 tonnes d’hydrogène provenant d’énergies fossiles sont produites, dégageant près de 13,5 millions de tonnes de CO2. À l’heure de la transition écologique, l’enjeu est de limiter l’usage de cette énergie dite « grise », issue de gaz, de charbon ou de pétrole, afin de se tourner massivement de l’hydrogène décarboné. Cet hydrogène décarboné, ou « vert », est obtenu par électrolyse de l’eau, ce qui permet d’isoler l’hydrogène de l’oxygène. Cela n’entraîne aucune émission de gaz à effet de serre.

Cependant, le processus est plus onéreux que la production d’hydrogène gris, le prix se situant entre 3 et 6 euros par kilo contre environ 1,5 euro. Conscient en même temps du coût pour les industriels français et de l’importance de mener une telle transition, l’exécutif s’est lancé dans un plan d’investissement de plusieurs milliards d’euros pour faire du pays un moteur de développement de l’hydrogène vert.

Investir dans l’hydrogène vert

En 2020, alors que l’Hexagone est frappé par la pandémie de la Covid-19 qui met à l’arrêt une grande partie de ses activités économiques, Emmanuel Macron annonce la mise en place de France Relance. Ce plan d’investissement prévoit 100 milliards d’euros sur deux ans pour relancer l’économie et favoriser l’emploi. Sur cette enveloppe, 7,2 milliards sont spécifiquement consacrés au développement de l’hydrogène décarboné, nourrissant un triple objectif : économique, industriel et environnemental. Il s’agit de diminuer les émissions de CO2 et de développer une filière compétitive en la matière.

Deux ans plus tard, le Chef de l’État va plus loin : il souhaite faire de la France le leader de l’hydrogène vert au travers du plan France 2030. Pour atteindre ce but, 2 milliards d’euros supplémentaires sont alloués à la filière. Dans son discours de présentation des objectifs de France 2030, le 12 octobre 2021, Emmanuel Macron estimait que le pays disposait des atouts nécessaires pour être un précurseur en la matière, et pouvait produire massivement de l’hydrogène et développer l’ensemble « des technologies utiles à son utilisation ».

Avec près de 9,2 milliards d’euros consacrés à ce secteur depuis 2020, la France est déjà le premier pays européen en termes d’investissement dans l’hydrogène vert, devant l’Allemagne qui planifie une enveloppe de 9 milliards d’euros. Cet investissement devrait permettre au secteur industriel français de trouver un second souffle après la crise sanitaire qui a entraîné d’importantes pertes économiques. Ainsi, la filière de l’hydrogène sera, dans les prochaines années, créatrice de nombreux emplois. Aujourd’hui, seuls 3 500 postes sont recensés dans le secteur, alors que d’ici 2030, 100 000 emplois devraient être créés, ce qui participera à la relance économique du pays.

Une alternative durable

Jusqu’à présent, l’hydrogène vert n’a été que peu développé du fait de son processus de production polluant et très coûteux. Les énergies fossiles ont été privilégiées. Cependant, le conflit qui a éclaté en Ukraine en février a provoqué une envolée des prix de l’énergie. Entre février et juin, le coût du baril de pétrole a crû de 30,31 %, passant d’environ 90 dollars à plus de 117 dollars. Cette inflation permet de réduire l’écart de coût entre les hydrocarbures et l’hydrogène, qui apparaît plus stable et plus accessible. En outre, un kilo d’hydrogène délivre trois fois plus d’énergie qu’un kilo d’essence. Ainsi, bien que l’hydrogène vert soit onéreux, il pourrait devenir plus rentable que les hydrocarbures si la tendance ne s’inverse pas.

Au-delà de la question économique, l’hydrogène vert remplit pleinement l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Il est une véritable alternative aux énergies utilisées dans l’industrie et le transport. Les véhicules qui fonctionnent à l’hydrogène ont une empreinte carbone nulle, ne rejetant que de l’eau. En ce sens, ils se rapprochent des véhicules électriques. Et en plus, leur autonomie peut atteindre 700 km, contre 600 km pour les véhicules électriques, avec un temps de charge nettement inférieur.

D’autre part, l’hydrogène vert permettrait de stocker l’énergie renouvelable, alors qu’aujourd’hui, il est difficile de conserver l’énergie créée par les panneaux photovoltaïques, les éoliennes et autres sources d’énergie renouvelable. En effet, si l’on peut transformer l’hydrogène vert en électricité, il est également possible de passer de l’électricité à l’hydrogène (ce processus ne dégage aucun gaz à effet de serre), dont la capacité de stockage semble prometteuse.

Un leadership possible ?

Comme le soulignait Emmanuel Macron en octobre 2021, la France dispose du potentiel pour devenir leader dans la filière de l’hydrogène vert. L’innovation française dans les transports témoigne des grandes capacités du pays. En avril 2017, un bateau à l’hydrogène, 100 % autonome en énergie, a été mis à l’eau. Baptisé Energy Observer et fabriqué à Saint-Malo, il s’agit du premier navire au monde capable de produire son propre hydrogène. Dans le secteur aérien, le centre français de recherche aérospatiale Onera a présenté en 2016 Ampere, un avion alimenté en électricité par dix piles à hydrogène. Les transports publics se tournent également vers l’hydrogène : les villes de Belfort, Auxerre, Calais et Pau ont d’ores et déjà mis en place des lignes de bus adaptées.

Outre cette capacité d’innovation, la France bénéficie également de ressources en électricité, essentielles à la production d’hydrogène vert. Contrairement à ses voisins européens, elle souhaite faire reposer sa production d’hydrogène sur l’électricité issue du nucléaire. L’Allemagne envisage, quant à elle, d’importer de l’électricité photovoltaïque depuis l’étranger. L’hydrogène vert français serait donc plus propre et moins dépendant aux aléas géopolitiques. De plus, en basant sa production sur le nucléaire, la filière sera moins sensible aux évolutions des coûts de transport.

La France dispose donc de différents atouts pour développer l’hydrogène vert sur son sol et devenir leader du secteur sur le plan européen. L’État apparaît par ailleurs déterminé à investir autant que nécessaire afin de soutenir la recherche et le développement, ainsi que le secteur industriel. Cependant, en 2020, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance se voulait lucide quant au leadership français dans ce domaine à l’échelle mondiale. Bercy reconnaissait alors que « si nous voulons acquérir et conserver un avantage compétitif, si nous voulons rester au meilleur niveau mondial et devancer les industries américaines et asiatiques sur le long terme, nous devons unir nos forces à l’échelle européenne ». Aujourd’hui, face aux grandes puissances économiques et innovantes, la France a besoin de s’allier à ses voisins si elle souhaite s’imposer.

Crédit photo : © Sutterstock - Petrmalinak

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