Les électeurs américains ont été appelés aux urnes en novembre pour les élections de mi-mandat (midterms). Ces dernières permettent, au milieu des quatre années de mandat présidentiel, de renouveler l’ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants, ainsi qu’un tiers des 100 sièges du Sénat.
Il s’en est fallu de peu que les démocrates ne perdent le contrôle du Sénat. Sans la victoire de la sénatrice Catherine Cortez Masto dans l’État clé du Nevada, la Chambre haute du Congrès aurait basculé dans le camp républicain. Les démocrates représentent 50 % des élus du Sénat, mais en vertu de la Constitution, la Vice-Présidente Kamala Harris a le pouvoir de départager les sénateurs. Et les démocrates pourraient encore gagner un siège dans l’État de Géorgie, où un second tour sera organisé le 6 décembre.
En revanche, les républicains ont repris le contrôle de la Chambre des représentants. Avec 218 sièges (contre 212 pour les démocrates), il ne s’agit pas de la « vague géante » promise par Donald Trump, mais c’est une victoire qui va permettre au parti conservateur de bloquer jusqu’en 2024 les réformes de Joe Biden, qui, depuis son investiture en janvier 2021, disposait de la majorité dans les deux Chambres.
Comme la plupart de ses prédécesseurs, l’actuel hôte de la Maison-Blanche ne peut qu’observer la paralysie politique se mettre en place, à 2 ans de la fin de son mandat. Désormais, il semble peu probable que soient entérinées certaines de ses réformes jugées majeures. Enterrées, par conséquent, ses grandes promesses d’une loi fédérale consacrant le droit à l’avortement, d’une interdiction des fusils d’assaut ou d’une vaste réforme électorale pour protéger l’accès des minorités au vote.
Les midterms marquent également, pour l’opposition, les prémices de la course à l’investiture pour l’élection présidentielle à venir. Donald Trump a annoncé sa candidature le 15 novembre, depuis sa propriété de Mar-a-Lago, en Floride. L’ancien Président américain entend rassembler autour de sa personnalité et de ses idées. Comme en 2015-2016, son discours s’adresse aux délaissés et aux opprimés de l’Amérique profonde, et s’attaque aux élites. « Le déclin de l’Amérique nous est imposé par Biden et les lunatiques d’extrême gauche qui conduisent notre Gouvernement dans le mur », a déclaré celui qui, n’étant pas à une contre-vérité près, assure qu’il y a moins de 3 ans, « [sa] nation était au sommet de sa puissance, de sa prospérité et de son prestige, dominant tous ses rivaux, triomphant de tous ses ennemis et avançant vers l’avenir, confiante et forte ».
Donald Trump veut « rendre l’Amérique de nouveau grande et glorieuse », mais il ne fait pas l’unanimité dans son propre camp : son refus de reconnaître sa défaite en 2020 et la mise en doute du système électoral, qui ont contribué à l’attaque sur le Capitole, restent inacceptables pour bon nombre de républicains. L’actuel gouverneur de Floride, Ron DeSantis, moins clivant, pourrait le défier dans la course républicaine à la Maison-Blanche.