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États-Unis – Afrique : un sommet pour revenir dans la course

Le Sommet États-Unis – Afrique, qui s’est tenu mi-décembre à Washington, marque un tournant dans les relations bipartites. Au-delà de l’aide au développement, les États-Unis entendent relancer les partenariats avec les États africains, une manière de reprendre pied sur le continent, et d’apparaître comme une alternative à la Chine ou à la Russie.

Par Stanislas Gaissudens

Huit ans après la tenue du 1er Sommet États-Unis – Afrique, organisé sous l’Administration Obama, le Président Joe Biden a souhaité relancer le « partenariat » engagé avec le continent lors de la dernière présidence démocrate, et auquel Donald Trump avait mis un coup d’arrêt. Sous le mandat de celui-ci, le décret anti-immigration de 2017, visant principalement des pays à majorité musulmane, interdisait à leurs ressortissants toute entrée sur le territoire américain. Début 2020, de nouvelles restrictions bloquaient l’accès aux États-Unis aux ressortissants de six États supplémentaires, dont le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique, mais également l’Érythrée, le Soudan et la Tanzanie. Rompant avec son prédécesseur, Joe Biden a demandé à la Cour suprême d’abroger les décrets anti-immigration, avant même sa prestation de serment. Il a aussi tenu à transmettre un message vidéo aux chefs d’État africains rassemblés pour le 34e Sommet de l’Union africaine (UA) : « Rien de tout cela ne sera facile, mais les États-Unis se tiennent déjà prêts à être votre partenaire, dans la solidarité, le soutien et le respect mutuel. Nous croyons dans les nations de l’Afrique. Dans l’esprit d’entrepreneuriat et d’innovation qui existe à travers tout le continent », déclarait-il le 5 février 2021.

L’Amérique promeut ses valeurs

Lors du Sommet qui s’est tenu du 13 au 15 décembre à Washington, presque tous les dirigeants des pays africains ont été conviés, à l’exception de ceux à la tête des gouvernements de transition en Guinée, au Mali, au Burkina Faso et au Soudan, qui sont actuellement suspendus de l’UA, et de l’Érythrée, avec lequel les États-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques. Au total, 49 délégations africaines avaient fait le déplacement pour écouter les propositions et engagements de l’Administration Biden envers le continent.

« Les peuples d’Afrique sont des partenaires indispensables, capables d’apporter des progrès qui profitent à tous, non seulement en Afrique et aux États-Unis, mais dans le monde entier », a déclaré le Chef d’État américain. Washington a promis « de mobiliser 55 milliards de dollars en Afrique » au cours des trois prochaines années, sur des questions de coopération économique et sécuritaire, de bonne gouvernance et de respect de la démocratie, soit des thématiques identiques à celles du 1er Sommet États-Unis – Afrique, organisé en août 2014. On observe également ces huit dernières années un accroissement logique de l’intérêt porté à la santé ou aux changements climatiques. De plus, lors du Sommet de décembre 2022, l’Amérique a affirmé vouloir être le porte-étendard des « principes fondamentaux de la paix et de la sécurité mondiales consacrés dans la Charte des Nations unies et l’ONU — et dans des documents fondateurs de l’UA », selon les propos du Président Biden.

Les États-Unis se présentent aussi comme une alternative à la Russie ou à la Chine, la stratégie d’investissements de cette dernière ayant mis en péril de nombreuses économies africaines, aujourd’hui endettées au-delà du raisonnable. « Dans nos relations avec vos pays, les États-Unis donneront toujours l’exemple de nos valeurs. Le soutien à la démocratie, le respect de la primauté du droit, l’engagement envers les droits de la personne, la responsabilité des gouvernements sont tous des principes inscrits dans notre ADN », a rappelé le Chef d’État américain.

Washington prévoit d’investir 75 millions de dollars afin de lutter contre « le recul démocratique ». Cette enveloppe doit servir à améliorer la transparence des gouvernements, à faciliter l’inscription des électeurs, à favoriser les réformes constitutionnelles. La grande différence entre les démocraties occidentales, comme la France ou les États-Unis, et la Chine ou la Russie, concerne le conditionnement de l’aide au respect de divers critères, ce qui déplaît à certains autocrates africains, et peut apparaître aux yeux des populations comme une forme d’ingérence.

Éviter toute pression

« Ce partenariat n’est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance », a cependant assuré Joe Biden. Il faut dire que nombre d’États africains, notamment ceux sous influence russe, avaient vu d’un mauvais œil l’adoption en avril 2022 du « Countering Malign Russian Activities in Africa Act » (loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique) par la Chambre des représentants américaine. Cette loi, visant à contrecarrer les velléités de Moscou de « piller, manipuler et exploiter les ressources dans certaines parties de l’Afrique pour échapper aux sanctions et saper les intérêts américains », a parfois été perçue comme une sanction, ou une obligation à choisir un camp. D’aucuns n’avaient pas manqué de le faire savoir, comme la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, qui avait sèchement interpellé le Secrétaire d’État américain Antony Blinken en déplacement dans le pays, le 8 août 2022. « L’Afrique du Sud ne se laissera pas intimider si certains pays font pression pour qu’elle prenne parti dans la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine », avait-t-elle déclaré.

Contrecarrer l’influence russe sur le continent africain reste l’une des priorités de l’Administration américaine. Les activités menées par les mercenaires du groupe Wagner, au Mali ou en Centrafrique, ont occupé une place centrale dans les discussions lors du Sommet de décembre. Des États africains s’inquiètent de la progression de cette formation paramilitaire, notamment en Afrique de l’Ouest. Le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a affirmé que le Burkina Faso voisin, dirigé par une junte militaire, avait « conclu un arrangement » avec Wagner. Il a précisé que les mercenaires du groupe russe se seraient approchés de la frontière avec le Ghana.

Les États-Unis ont « entendu des inquiétudes répétées selon lesquelles Wagner et les groupes qui lui sont liés créent ou exploitent l’insécurité », a affirmé Antony Blinken. Pour y répondre, et pour contrer l’influence et la popularité croissante du groupe russe auprès des populations africaines, notamment sur les réseaux sociaux, Washington prévoit d’aider les États africains à renforcer leurs structures, en particulier dans le domaine du renseignement. C’est l’objet du nouveau Partenariat du XXIe siècle pour la sécurité en Afrique, sur lequel le Président Biden a mis l’accent lors du Sommet. Ce programme pilote, de 100 millions de dollars sur 3 ans, a pour but de permettre au Département américain de la Défense d’encourager les réformes renforçant les capacités des États africains en matière de sécurité. Sur le plan militaire, les Américains disposent d’une force bien plus importante que Wagner, avec près de 6 000 soldats déployés sur une dizaine de bases sur le continent africain.

Dans l’immédiat, afin de contrer financièrement Wagner, actif non seulement en Afrique mais également en Ukraine aux côtés de l’armée régulière russe, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions. « Le personnel de Wagner se livre de manière régulière à des activités criminelles graves, notamment des exécutions massives, des viols, des enlèvements d’enfants et des violences physiques en République centrafricaine et au Mali », a souligné le 26 janvier le Trésor américain dans un communiqué, justifiant le gel des avoirs de la société fondée par Evguéni Prigojine.

Faire évoluer le partenariat avec l’Afrique

Le 15 décembre, le Président Biden a lancé le Plan présidentiel d’urgence pour l’adaptation et la résilience, qui allouera 3 milliards de dollars par an d’ici 2024 pour le financement dans le monde de projets d’adaptation au climat. Dans le cadre de ce Plan, les États-Unis soutiennent « l’Initiative d’adaptation pour l’Afrique, qui a été lancée par les chefs d’État de toute l’Afrique il y a 6 ans, et en particulier son programme visant à accélérer la planification et le financement d’infrastructures à haut rendement énergétique et résistantes au changement climatique », rappelait Antony Blinken, le 19 novembre 2021 à Abuja (Nigéria).

Le plan Power Africa, annoncé lors du Sommet de 2014 par Barack Obama et dirigé par USAID, avait pour objectif de développer le réseau électrique en Afrique subsaharienne. Depuis son lancement, il a permis de raccorder des millions de foyers et d’entreprises à travers le continent à l’alimentation en électricité, laquelle provient à 80 % d’énergies renouvelables. D’une manière générale, les États-Unis ont rappelé lors du dernier Sommet leur volonté d’aider financièrement les États africains sur les questions de développement. Joe Biden souhaite demander au Congrès l’autorisation de « prêter 21 milliards de dollars au Fonds monétaire international pour donner accès au financement nécessaire aux pays à revenus faibles et intermédiaires ».

Pour l’Administration américaine, l’objectif est d’accroître les échanges et les investissements bilatéraux, notamment via l’initiative Prosper Africa qui propose des services auprès des entreprises et des investisseurs sur les marchés américain et africain. Lors du Business Forum organisé en marge du Sommet, 15 milliards de dollars d’accords et de contrats ont été signés dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture, les transports ou les nouvelles technologies.

Mais c’est la question de l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique) qui a mobilisé les esprits. Ce programme, mis en place en 2000 et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, facilite les exportations africaines vers les États-Unis. Dans ce cadre, plus de 1 800 produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l’importation. L’AGOA arrivant à échéance en 2025, une réforme du partenariat est envisagée. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est entrée en vigueur le 1er janvier 2021, et un nouvel accord pourrait tirer le meilleur parti de cette zone de libre-échange, la plus grande au monde par le nombre de pays participants. Les États africains espèrent que la nouvelle loi américaine leur sera plus favorable. Les États-Unis doivent faire des efforts, ne serait-ce que pour contrer la concurrence de la Chine, dont le volume d’investissement sur le continent est bien supérieur au leur. En 2020, Pékin totalisait 735 milliards de dollars d’accords conclus avec 623 entreprises, alors que les États-Unis n’ont investi que 22 milliards de dollars depuis 2019, avec seulement 80 entreprises. La Chine reste le premier créancier des pays africains. Mais durant le Sommet États-Unis – Afrique, Joe Biden n’a pas fait une seule fois allusion à son concurrent asiatique.

Sièges à l’ONU et au G20 pour l’Afrique
Un soutien total de Joe Biden
L’Afrique pourrait bientôt bénéficier d’un siège permanent à l’ONU. Le 20 septembre 2022, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le Chef d’État sénégalais et Président en exercice de l’UA, Macky Sall, a plaidé à la tribune pour une meilleure représentation des 1,4 milliard d’Africains dans les instances internationales. Il estimait juste et légitime la revendication africaine de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies, de sorte à ce que l’UA s’y voit octroyer un siège de représentant permanent. Il demandait également à ce qu’elle soit formellement représentée au sein du G20. Cette organisation, composée de 19 pays plus l’Union européenne, représente environ 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce et plus de 60 % de la population. L’Afrique du Sud est actuellement le seul pays du continent à en faire partie, et elle milite pour que l’UA y fasse son entrée. « Il est important que la voix collective du continent soit représentée à cette tribune », estimait Vincent Magqenya, porte-parole de l’Afrique du Sud, lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion du dernier G20 organisé à Bali (Indonésie). Comme Macky Sall l’a rappelé au Forum de Dakar, le 24 octobre, le multilatéralisme doit « servir les intérêts de tous », sans quoi il s’expose à une « perte de légitimité et d’autorité ».
Joe Biden, qui entretient d’excellents rapports avec le Chef d’État sénégalais et soutient son action diplomatique, est favorable à l’idée d’intégrer l’UA au sein du G20. « J’ai annoncé en septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies, que les États-Unis soutenaient pleinement la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU pour y inclure une représentation permanente pour l’Afrique. Et aujourd’hui, j’appelle également l’Union africaine à rejoindre le G20 en tant que membre permanent », a déclaré sous les applaudissements Joe Biden, dans un discours face aux chefs d’État africains, le 15 décembre dernier à la Maison-Blanche.
« Nous avons besoin de davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », a affirmé de son côté Judd Devermont, directeur exécutif aux Affaires africaines du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, se faisant le porte-voix du Président américain. Les États-Unis ont convenu d’évoquer avec l’Inde, qui présidera le G20 en 2023, le rôle que peut tenir l’UA au sein de l’organisation.

Le saviez-vous ?
L’ambassadeur américain Johnnie Carson a été chargé par le Président Biden de superviser la mise en œuvre des mesures prises à l’issue du Sommet. L’homme jouit d’une excellente réputation sur le continent africain, qu’il connaît très bien. Il fut notamment ambassadeur au Kenya, au Zimbabwé et en Ouganda. Il a également été chargé de mission à la section Afrique du bureau d’État du renseignement et de la recherche (1971-1974), et directeur du personnel du sous-comité Afrique de la Chambre des représentants des États-Unis (1979-1982). En 2009, il a été nommé sous-secrétaire d’État aux affaires africaines par le Président Barack Obama, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2013.

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