0,00 €

Votre panier est vide.

L'info en continu

Lycée Maurice-Ravel : l’Etat va porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse » – Les Échos

Lycée Maurice-Ravel : l'Etat va porter plainte contre l'élève...

Lycée Maurice-Ravel : l’Etat va porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse » – Les Échos

Lycée Maurice-Ravel : l'Etat va porter plainte contre l'élève...

Lycée Maurice-Ravel : l’Etat va porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse » – Les Échos

Lycée Maurice-Ravel : l'Etat va porter plainte contre l'élève...

Entretien avec Jaume Giró : Ministre de l’économie et des Finances

La Catalogne connaît un vrai dynamisme économique, en dépit de la pandémie et des aléas globaux. Des efforts de diversification ont été engagés, et le Ministre de l’Économie et des Finances regarde aujourd’hui vers l’avenir.

Propos recueillis par Clément Airault

L’Essentiel des relations internationales : Monsieur le Ministre, quelles sont les forces de l’économie catalane et que représente-t-elle par rapport au reste de l’Espagne ?

Jaume Giró : L’économie catalane représente environ 19 % du PIB espagnol, et c’est comme ça depuis 40 ans. La Catalogne est le principal exportateur de l’Espagne avec 80 milliards d’euros l’année dernière, ce qui représente 25,5 % des exportations nationales, alors qu’elle ne compte que 16 % de la population espagnole. La Catalogne a traditionnellement été un moteur du développement économique du pays. Elle a toujours été la locomotive en termes d’industrialisation. Ces dernières années, le poids économique de Madrid a également beaucoup augmenté car la ville, comme Paris, abrite la majorité des centres de régulation, des organismes gouvernementaux de règlementation, des ministères, etc. Par conséquent, la concurrence est inégale car Barcelone n’est pas la capitale.

Quels sont les objectifs de croissance de la Catalogne ?

Tout ministre de l’Économie se fixe des objectifs en décembre, mais quand la guerre a éclaté en Ukraine en février, ces objectifs ont changé. Il faut continuellement s’adapter à la réalité. En décembre, nous avions pour 2022 une projection de croissance du PIB de 6,5 % ; elle est aujourd’hui revue à 4,9 %. Nous sortons d’une pandémie et la guerre en Ukraine aura de nombreuses conséquences. La première est la hausse des prix de l’énergie, et cela génère aussi un énorme problème pour le secteur alimentaire. La conséquence est l’inflation. Par ailleurs, nous avons un goulet d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement des matières premières, lesquelles, lorsqu’elles arrivent, sont très chères. Toutes ces conditions affaiblissent l’économie de l’Europe dans son ensemble, ainsi que celle de la Catalogne.

Sur quoi repose l’économie de la Catalogne ?

Le modèle économique de la Catalogne est un modèle diversifié. L’industrie compte pour 18 % du PIB. Nous voulons promouvoir l’industrie pour qu’elle représente de nouveau 25 % de l’économie, ce qui était le cas auparavant. En Catalogne, le secteur agroalimentaire est très important, et c’est l’un des secteurs qui exportent le plus. L’industrie est intéressante en ce sens qu’elle fait appel à une forte demande de main-d’œuvre. Ce que nous voulons, c’est un modèle hybride, où l’industrie est importante mais aussi le tourisme, ou les services.

Comment œuvrez-vous à cette diversification ?

Je pense que les fonds européens « Next Generation EU » représentent une opportunité de diversifier l’économie européenne dans son ensemble, et l’économie catalane en particulier. Ces fonds concernent les nouvelles technologies et le développement durable, qui sont des vecteurs de transformation de l’économie. En Catalogne, nous optons pour des projets de haute technologie, que je ne peux pas commenter pour le moment, mais nous espérons que certains d’entre eux pourront se concrétiser en 2022. Nous aimerions profiter des fonds européens, mais ils sont fortement centralisés par le Gouvernement espagnol. L’usine Seat-Volkswagen installée en Catalogne se transforme aujourd’hui pour produire des voitures électriques, et nous avons le projet qu’elle puisse produire trois modèles dans le futur.

La Catalogne est la première destination des investissements étrangers en Espagne. L’innovation industrielle, ainsi que les technologies et biotechnologies sont les secteurs où nous recevons le plus d’investissements étrangers. Notre premier partenaire économique est la France, devant l’Allemagne. Ce sont nos deux principaux marchés d’exportation.

Comment la Catalogne peut-elle être attractive pour les entreprises, notamment face à Madrid ?

En Catalogne, la pression fiscale est supérieure de 1 % à celle de Madrid, mais la capitale est une exception dans toute l’Espagne. Les entreprises publiques qui ont été privatisées ont leur siège à Madrid, de même que les ministères et tous les organismes de règlementation. Cela génère une activité qui permet moins de pression fiscale. Mais les grandes entreprises et les multinationales qui sont en Catalogne y resteront. L’économie catalane continue d’être une économie saine, qui a plus de résilience et qui se développe plus vite que l’économie espagnole. La réalité quotidienne en Catalogne montre que la croissance économique est supérieure à celle de l’Espagne, le chômage inférieur à celui de l’Espagne, les exportations supérieures à celles de l’Espagne.

La Catalogne est encore aujourd’hui la région d’Espagne où le plus d’entreprises se créent. Elle compte 600 000 PME, dont beaucoup sont familiales, et nombre d’entre elles se portent très bien. La Catalogne n’est pas obsédée par Madrid. La Catalogne regarde l’Europe.

Ne craignez-vous pas, en cas d’indépendance, que l’économie catalane s’affaiblisse ?

Non, au contraire. Les données montrent que la Catalogne serait un pays européen pleinement viable économiquement. Le problème, c’est la transition vers l’indépendance et ce qu’on appelle les coûts de transition. Les deux partis composant le Gouvernement actuel sont en faveur de l’indépendance. Dans mon cas, le cœur y est, mais je ne mets pas mon cœur dans le débat public. Je parle rationnellement.

La Catalogne serait un pays beaucoup plus prospère, avec beaucoup plus de bien-être pour ses citoyens, et beaucoup plus ouvert sur l’extérieur en cas d’indépendance. Il y a quelques jours, les investissements de l’État espagnol en Catalogne ont été rendus publics, et le montant de ces attributions est loin de représenter le poids de la Catalogne dans l’économie nationale. Pourquoi suis-je partisan de l’indépendance ? Parce que je suis convaincu que je pourrai alors améliorer le bien-être des citoyens. Chaque année, la Catalogne paie des impôts, et nous recevons 16 milliards d’euros de moins que ce que nous devrions percevoir.

Ceci n’est pas une réalité depuis un an ni même dix ans, mais depuis 50 ans. Il est donc logique que le ressentiment grandisse parmi les citoyens, dans la rue. S’il y avait un référendum, ne doutez pas que la majorité voterait en faveur du « oui » à l’indépendance. La Catalogne mérite justice et je suis sûr qu’à la fin, nous l’obtiendrons, d’une manière ou d’une autre.

Crédit photo : © DR

Nos derniers articles

À qui profite le crime ?

Par Laurent Taieb Le 7 octobre, plus de 1 500...

En bref

Le chiffre : 53 Selon le journal israélien Ynet, c’est...

Le monde de demain : s’adapter et se connecter

Ce numéro d’été de L’Essentiel des relations internationales ouvre deux grands...

Démocratie et alternance politique : les chefs d’État africains montrent le chemin

La vie des Africains est souvent faite d’inquiétudes et...

Newsletter

spot_img

A lire aussi

SNCF Gares & Connexions installe des expositions dans 29 gares … – AFP.com

SNCF Gares & Connexions installe des expositions dans 29...

Génocide au Rwanda : un ex-préfet mis en examen à Paris pour … – Le Parisien

Génocide au Rwanda : un ex-préfet mis en examen...

Besançon : enquête ouverte après un incendie et la mystérieuse … – Europe 1

Besançon : enquête ouverte après un incendie et la...

Violences conjugales : Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris, est sorti de garde à vue – Yahoo Actualités

Violences conjugales : Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po...

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique de l’AFP – AFP.com

Michael Mainville prend la tête de la région Asie-Pacifique...
spot_imgspot_img

À qui profite le crime ?

Par Laurent Taieb Le 7 octobre, plus de 1 500 terroristes du Hamas ont pris d’assaut la frontière israélienne autour de la bande de Gaza...

En bref

Le chiffre : 53 Selon le journal israélien Ynet, c’est le nombre d’otages israéliens détenus par le Hamas qui pourraient être libérés, suite à un...

Le monde de demain : s’adapter et se connecter

Ce numéro d’été de L’Essentiel des relations internationales ouvre deux grands dossiers. Le premier porte sur un sujet épineux : le futur industriel de l’Afrique. Alors que...