Coupe du monde et controverses
La 22ᵉ édition de la Coupe du monde de football, compétition organisée par la Fédération internationale de football association (FIFA) et qui réunit les meilleures sélections nationales, a débuté le 20 novembre au Qatar. Le petit émirat, peuplé de 3 millions d’habitants, s’y préparait depuis 12 ans. C’est la première Coupe du monde à se dérouler dans le monde arabe.
Alors que l’heure devait être à la fête, les polémiques se sont multipliées ces derniers mois. La première concerne les travailleurs étrangers, principalement népalais, qui ont œuvré sur les chantiers de construction des infrastructures construites pour l’occasion. En 10 ans, près de 1 000 d’entre eux seraient morts, souvent du fait de la chaleur infernale. C’est d’ailleurs pour cette raison climatique que l’évènement a lieu, pour la première fois de son histoire, en hiver et non au début de l’été.
Les défenseurs de l’environnement s’émeuvent quant à eux que le Mondial soit organisé dans pays désertique, champion du monde des émissions de gaz à effet de serre par habitant.
La question des droits de l’homme et de la liberté sont aussi sujets à polémique.
Pour gagner le droit d’héberger ce rassemblement planétaire, l’émirat en mal de reconnaissance a acheté des voix à la FIFA. En France, le Parquet national financier a mené une enquête sur l’attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar.
À quelques jours de l’évènement, les critiques et moqueries se multipliaient sur les réseaux sociaux, notamment concernant de faux supporters, pour beaucoup indiens, vraisemblablement payés par le Qatar. Bref, du côté occidental, nombreux sont ceux qui appellent au boycott.
L’émirat ne s’attendait sans doute pas à une si mauvaise publicité. Dans un entretien au Monde le 4 novembre, le Ministre des Affaires étrangères du pays, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, dénonçait les appels au boycott, et rappelait que « 450 millions d’Arabes sont ravis que le Mondial soit enfin organisé dans leur région ».
Qatar 2022 en chiffres
- 220 milliards d’euros : C’est le coût de l’organisation de cet évènement, un record absolu.
- 55 km : Tous les stades se trouvent dans un rayon de 55 km autour de Doha, ce qui permet aux fans de séjourner dans un seul hôtel.
- 6 stades, dont un de 60 000 places (stade Al-Bayt).
- 3,2 millions : C’est le nombre de billets mis en vente pour l’évènement, dont la finale aura lieu le 18 décembre.
- 9 milliards de bénéfices (selon les estimations).
- 168 vols « navettes » prévus quotidiennement pour transporter les supporters des pays voisins.
- 3,6 millions de tonnes de CO2 : Ce serait, selon un rapport de la FIFA datant de juin 2021, le bilan carbone de ce Mondial 2022.
Pénuries d’employés
Confrontée à une pénurie de chauffeurs de bus, résultant d’un fort taux d’absentéisme, la RATP a mis en place une prime inédite, dont le montant peut atteindre jusqu’à 450 euros, à condition de n’avoir aucune absence pendant trois mois consécutifs. L’entreprise souhaite pallier l’absentéisme en récompensant ses agents les plus assidus. Les syndicats sont vent debout contre cette prime. L’UNSA-RATP y voit « une provocation », et comme les autres syndicats estime que pour attirer de nouveaux salariés, il convient avant tout de revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail.
Accord prolongé
L’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire signé en juillet par la Turquie, l’Ukraine, la Russie et les Nations unies a été prolongé le 17 novembre pour 120 jours. Moscou l’avait suspendu le 29 octobre, justifiant sa décision du fait d’une attaque de drones sur la flotte russe de la mer Noire stationnée dans la baie de Sébastopol, en Crimée.
À la suite de la prorogation de cet accord, le Ministre des Infrastructures ukrainien, Oleksandre Koubrakov, s’est félicité sur Twitter d’un pas « important dans la lutte contre la crise alimentaire mondiale ». Ces quatre derniers mois, grâce à cet accord, plus de 11 millions de tonnes de céréales ont pu être expédiées des ports ukrainiens.
Place aux femmes
Le 15 novembre, les députés sierra-léonais ont voté une loi réservant aux femmes un tiers des sièges à l’Assemblée nationale. Ils ont adopté à l’unanimité ce texte qui prévoit qu’un député sur trois, mais aussi un conseiller local sur trois soit une femme. En Sierra Leone, si les femmes représentent 52 % de la population, on ne compte que 19 députées sur 146 parlementaires.
Les écologistes ciblent les musées
Le 15 novembre, des militants écologistes ont lancé un liquide noir sur la toile Mort et Vie du célèbre peintre autrichien Klimt. Depuis plusieurs semaines, les activistes de Dernière Génération multiplient les actions de ce type. Après avoir aspergé de soupe les vitres de protection du Semeur et des Tournesols de Van Gogh, et de purée Les Meules de Claude Monet, des militants ont également collé leur main sur une peinture de Goya à Madrid ou sur la célèbre sérigraphie Campbell’s Soup d’Andy Warhol exposée en Australie. Ils ont fait des musées les théâtres d’opérations symboliques pour dénoncer l’inaction climatique des gouvernements.
Les États reprennent la main
Berlin a annoncé, le 14 novembre, la nationalisation de la filiale allemande du géant russe de l’énergie Gazprom, afin de sauver de la faillite ce fournisseur de gaz, surendetté. Il s’agit de garantir la sécurité d’approvisionnement en gaz de l’Allemagne. Le même jour, la Pologne a placé sous tutelle la participation de Gazprom dans la société EuRoPol Gaz, qui gère le tronçon polonais du gazoduc Yamal.
Les cryptos s’effondrent
L’effondrement de FTX, l’une des plus grandes plateformes d’échange de monnaie numérique, a plongé le monde des cryptos dans la tourmente. Fondée par Samuel Bankman-Fried en 2019, elle était valorisée à 32 milliards de dollars. Sa faillite a entraîné l’écroulement du marché des cryptomonnaies. Cela symbolise la fragilité du système et interpelle quant à son manque de régulation. En Europe, le vice-président de la Banque centrale, Luis de Guindos, a estimé que la chute de la deuxième plus grosse plateforme de cryptomonnaies au monde n’aurait pas d’incidence sur la finance classique et resterait cantonné au monde numérique.
Un vaccin contre Ebola en Ouganda
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné son feu vert, le 16 novembre, à la participation à un essai clinique de trois candidats-vaccins contre Ebola, en Ouganda. Un des vaccins a été développé par l’université d’Oxford et le Jenner Institute, au Royaume-Uni, et produit par le Serum Institute of India. Un autre a été conçu par le Sabin Vaccine Institute, situé aux États-Unis, avec le soutien des autorités américaines. Le troisième a été mis au point par l’organisation de recherche scientifique International AIDS Vaccine Initiative (IAVI). Depuis les premiers cas d’Ebola dépistés cette année, le 20 septembre, l’épidémie s’est propagée dans le pays, notamment à Kampala, causant sur l’ensemble du territoire 55 décès confirmés et 22 autres probables.
Licenciements en série
Une vague de licenciements sans précédent frappe actuellement les employés des entreprises de la tech, notamment américaines. Après des licenciements chez Meta (11 000 chez Facebook, Instagram, WhatsApp), Snap, Twitter, Stripe, Uber ou encore Salesforce, Amazon pourrait lui aussi renvoyer plus de 10 000 salariés dans le monde, d’après le New York Times. Si le plan social du géant du e-commerce est confirmé, plus de 130 000 emplois auront été supprimés dans le secteur de la tech en 2022.
En image
La 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) s’est déroulée du 6 au 18 novembre dans la ville côtière égyptienne de Charm el-Cheikh. Chefs d’État, ministres et négociateurs, mais aussi des militants pour le climat, des maires, des représentants de la société civile et des chefs d’entreprise se réunissent chaque année pour agir sur un éventail de questions essentielles, afin de faire face à l’urgence climatique, de réduire des émissions de gaz à effet de serre, de renforcer la résilience et l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques, et de respecter les engagements de financement de l’action climatique dans les pays en développement.
Un 3e mandat pour Lula
Luiz Inacio Lula da Silva a été élu le 30 octobre 2022 à la tête du Brésil. Pour son 3e mandat, le Président Lula souhaite faire du réchauffement climatique et de la lutte contre la faim ses priorités. Le 16 novembre, il s’est exprimé devant les participants de la COP27 et a pris position en faveur de la création d’un fonds pour faire face aux pertes et dommages occasionnés par le changement climatique. Il a remis l’Amazonie au centre de son action : « Nous allons renforcer et reconstruire tous les organes de surveillance et de suivi qui ont été démantelés ces quatre dernières années. » Le retour de Lula a permis de réactiver le Fonds de préservation de la forêt amazonienne, qui rassemble déjà plusieurs centaines de millions d’euros, et avait été gelé par les pays européens du fait de la politique anti-environnementale de son prédécesseur Jair Bolsonaro.
Contestation en Iran
En Iran, le mouvement de contestation, commencé il y a deux mois avec la mort de Mahsa Amini, a pris de l’ampleur et le niveau de violence de la répression des forces anti-émeutes est de plus en plus élevé. Le 17 novembre, de nombreuses boutiques de la capitale Téhéran ont fermé leurs portes à la suite des manifestations. Dans les villes de province, notamment celles des régions kurdes frontalières de l’Irak, les forces de sécurité ont parfois utilisé des armes de guerre. Dans la ville d’Izeh, au sud-ouest de l’Iran, 7 personnes ont été tuées par balles, notamment un garçon de 10 ans. Ce qui a provoqué une grande émotion à travers le pays et sur les réseaux sociaux. Le Gouvernement a accusé des groupes terroristes d’être à l’origine de ces morts.
8 milliards d’humains
Selon les estimations des Nations unies, la population mondiale a franchi le 15 novembre dernier la barre symbolique des 8 milliards d’êtres humains. Un nombre qui a doublé en moins de 50 ans (il y avait seulement 4 milliards d’êtres humains sur la planète en 1975).
L’Indonésie s’engage pour le climat
Un groupe de pays riches et d’institutions internationales s’est engagé à verser à l’Indonésie 20 milliards de dollars (19,30 milliards d’euros) pour réduire sa dépendance au charbon. Cet accord, annoncé par la Maison-Blanche le 15 novembre, en marge du Sommet des grandes économies du G20 qui s’est tenu sur l’île indonésienne de Bali, va permettre à Jakarta d’avancer son objectif de neutralité carbone à 2050.
Face à la crise énergétique
Le montant global de la ristourne sur les prix à la pompe des carburants consentie par l’État atteint 7,6 milliards d’euros en 2022. Cette ristourne est passée le 16 novembre de 30 centimes à 10 centimes par litre. Pour la remplacer, le Gouvernement promet un dispositif plus ciblé, centré sur la moitié des ménages les plus modestes, mais avec une enveloppe budgétaire moindre que celle envisagée l’été dernier. Au total, l’État a mis sur la table 110 milliards d’euros entre 2021 et 2023 pour amortir les effets de la crise énergétique.
Artémis vise la lune
Après avoir été deux fois reporté pour des problèmes techniques, et deux fois en raison de la météo, le lancement de la fusée géante Artémis a eu lieu le 16 novembre à 7 h 47 (heure de Paris). La fusée transporte un module, Orion, qui va faire le tour de la Lune, sans y atterrir, pendant environ une semaine. Après ce périple, Orion doit revenir sur Terre : un amerrissage est prévu dans l’océan Pacifique le 11 décembre. Si ce premier vol n’est pas habité — à l’exception d’un mannequin baptisé Moonikin Campos, installé sur le siège du commandant —, les deux prochains le seront. Artémis II emmènera en 2024 des astronautes jusqu’à la Lune, toujours sans y atterrir. C’est l’équipage d’Artémis III, en 2025 au plus tôt, qui foulera le sol lunaire, pour la première fois depuis 1972 et la mission Apollo 17.
