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Élection présidentielle : quels candidats pour 2022 ?

Un calendrier électoral provisoire a été fixé. Il prévoit la tenue d’un référendum constitutionnel au second semestre 2021, d’élections aux niveaux des régions, des cercles et des communes au 4e trimestre 2021, ainsi que d’élections législatives et présidentielle au 1er trimestre 2022. Le calendrier définitif devant mettre fin à la transition en cours au Mali n’a pas encore été arrêté mais, déjà, la précampagne pour l’élection présidentielle de mars 2022 est lancée.

Les militants se mettent en ordre de marche, des propositions de réformes politiques et institutionnelles voient le jour çà et là, et les imams, « véritables faiseurs de rois » selon le Journal du Mali, se positionnent. De nombreux partis n’ont pas encore mis en place le processus de sélection de leur candidat, et il est difficile de dire avec certitude qui sera le prochain locataire du palais de Koulouba. Certaines personnalités sortent toutefois du lot.

Par Stanislas Gaissudens

URD : qui pour succéder à Soumaïla Cissé ?

Soumaïla Cissé, ex-chef de file de l’opposition, arrivé 2e à la dernière présidentielle, figurait parmi les candidats crédibles pour 2022. Son décès, causé par la Covid-19 le 25 décembre 2020, fut un choc pour le Mali tout entier. L’Union pour la république et la démocratie (URD) a perdu son président-fondateur et leader incontesté, et il sera difficile de trouver un remplaçant à cette éminente personnalité. Plusieurs noms de leaders politiques, extérieurs à l’URD, ont déjà circulé, comme celui de Boubou Cissé, qui fut Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) du 23 avril 2019 jusqu’à son renversement par l’armée en août 2020. Emprisonné, il a été libéré le 8 octobre, mais mis en cause fin décembre par la justice pour tentative de renversement du gouvernement provisoire. Depuis, il vit caché à Bamako et ne semble pas intéressé par la présidentielle : « Ce n’est pas à l’ordre du jour chez moi », a-t-il déclaré à la radio internationale allemande Deutsche Welle.

Certains évoquent un possible ralliement du P-DG de Cira Holding SAS, Seydou Mamadou Coulibaly, qui a récemment lancé son mouvement de pacte citoyen, Benkan, et annoncé sa candidature à la présidentielle. « Seule l’union de tous les Maliens et de toutes les Maliennes, issus d’associations, de mouvements, de partis politiques, patriotes sans ancrage partisan, peut changer le cours de notre histoire », a déclaré celui que l’on compare au béninois Patrice Talon. D’autres parlent d’une possible candidature du fils du fondateur de l’URD. Rien n’est clairement défini, mais l’arrivée d’un nouveau venu est scrutée de près.

Mamadou Igor Diarra a débuté sa carrière politique en octobre 2008 sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, comme Ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau, puis Ministre de l’Énergie et de l’Eau (jusqu’en 2011), avant de prendre la direction de la filiale malienne du groupe Bank of Africa (BOA). Ministre de l’Économie et des Finances de 2015 à 2016, il a réintégré BOA entre 2016 et 2018, cette fois en tant que directeur général de la branche sénégalaise. Prétendant malheureux à l’élection présidentielle de 2018 avec son parti Mali en action (MEA), le banquier apparaît crédible pour 2022. Il a adhéré mi-mars 2021 à l’URD, et pourrait être la grande figure politique capable de rassembler le parti orphelin de Soumaïla Cissé.

M5-RFP : plusieurs candidats pour une seule bannière ?

En moins d’un an, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui a organisé les manifestations ayant conduit à l’éviction du Chef de l’État, est devenu incontournable dans le paysage politique malien. Cette plateforme a exigé la dissolution du Conseil national de la transition (CNT), qu’elle juge illégal. Un leader pourrait-il aujourd’hui rassembler sous la bannière du M5-RFP ? Cela est peu probable, mais plusieurs pourraient bénéficier de l’image positive du mouvement.

Choguel Kokala Maïga a été nommé Premier ministre de transition le 2 juin 2021. Il fut candidat à la présidentielle de 2002, avant de devenir Ministre de l’Industrie et du Commerce d’Amadou Toumani Touré. Il se rapproche d’IBK à l’élection de 2013 et est nommé trois ans plus tard Ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, poste qu’il occupe jusqu’en 2016. Depuis cette date, il est un opposant farouche à IBK. Ce vieux routier de la politique est membre du comité directeur et porte-parole du M5-RFP. Il se verrait bien représentant du Mouvement. En tant que Premier ministre, il ne peut toutefois à l’heure actuelle être candidat à l’élection présidentielle.

L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, qui s’était présenté à l’élection présidentielle de 2018, est un autre candidat sérieux. « Je ne me soustrairai à aucune responsabilité si je pense que les conditions permettent qu’avec d’autres, toute une équipe, et les Maliens, nous sortions le pays de l’impasse », déclarait le 25 mars celui qui est président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare An Ka Wuli), et l’une des figures de proue du M5-RFP.

Oumar Mariko, l’homme politique le plus à gauche du Mali, figure également parmi les prétendants potentiels. En 1996, ce médecin de formation a fondé Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), en opposition au Président Alpha Oumar Konaré. Ayant échoué aux présidentielles de 2002 (moins de 1 % des voix) et de 2007, il fut à nouveau investi par son parti en 2013 sur un programme de « répartition équitable des ressources du pays ». Il a rejoint le M5-RFP via une coalition de gauche, le Mouvement démocratique et populaire (MDP).

Enfin, Mountaga Tall, le président du Congrès national d’initiative démocratique (Faso yiriwa ton, CNID-FYT, en bambara), fut Ministre de la Communication d’IBK. Passé dans l’opposition, il a fait partie des leaders arrêtés, puis libérés après les débordements de la manifestation du 10 juillet 2020. Il est le cofondateur, aux côtés de Soumaïla Cissé, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), une coalition politique de plusieurs dizaines de partis d’opposition et de syndicats, et qui constitue la seconde composante majeure du M5-RFP. Cet homme de droit, membre du Comité stratégique du M5-RFP, pourrait être candidat en 2022.

Imam Mahmoud Dicko

Les 5 et 19 juin 2020, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues de Bamako pour réclamer la démission du Président IBK. Ils ont répondu à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko. L’ancien président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) fut l’un des principaux acteurs du M5-RFP. Il est l’imam que les Maliens écoutent et que les leaders de l’opposition placent sur le devant de la scène pour gagner en popularité.

Religieux rigoriste formé dans les écoles coraniques de Mauritanie et d’Arabie saoudite, adepte du wahhabisme, Mahmoud Dicko s’est fait connaître du grand public en 2009 par son opposition à l’adoption d’un Code de la famille offrant plus de droits aux femmes. En 2018, il a obtenu le retrait de manuels scolaires abordant l’éducation sexuelle.

L’imam a pris ses distances avec le M5-RFP et semble aujourd’hui faire cavalier seul. Il aurait ses chances à la présidentielle. Le 7 mars, participant à un meeting populaire, il a déclaré : « Vous croyez que, moi, je vais hésiter à le dire aujourd’hui ? Vous ne pouvez pas avoir un président distant du peuple. »

Tieman Hubert Coulibaly

Celui que l’on surnomme THC est un homme politique d’expérience. Il a été Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (de 2012 à 2013, puis de 2017 à 2018), Ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, puis Ministre de la Défense.

Ce personnage charismatique pèse dans le paysage politique national. Il est président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), et de l’Action républicaine pour le progrès (ARP), une alliance de plus d’une dizaine de partis politiques et d’associations créée en 2019. Il se veut rassembleur, plaide pour un dialogue politique incluant toutes les composantes du pays (partis, organisations de la société civile, gouvernement). Le 30 janvier dernier, lors d’une conférence de presse, THC n’a laissé planer que peu de doutes quant à son éventuelle candidature en mars 2022 : « Bien sûr que je me prépare pour la prochaine élection présidentielle », a-t-il lancé aux journalistes.

Soumeylou Boubèye Maïga

L’ancien Premier ministre d’IBK, le leader de la coalition réunissant l’Alliance pour la solidarité au Mali et la Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) entre 2017 et 2019, a été incarcéré le 26 août dernier, pour une affaire de fraude présumée sur l’achat de l’avion présidentiel en 2014 alors qu’il était Ministre de la Défense. Homme de réseaux et poids lourd de la vie politique malienne, pourra- t-il s’engager dans la prochaine élection présidentielle ? Ses soutiens à travers le pays ne baissent pas les bras et restent monopolisés pour soutenir leur candidat.

Aliou Boubacar Diallo

Aliou Boubacar Diallo est le P-DG de Wassoul’Or, spécialisé dans le secteur minier. Il fut le premier Malien à ouvrir, en février 2012, une usine de production d’or dans le pays. Il en a revendu toutes ses parts en 2020 et dirige désormais Hydroma, une société novatrice spécialisée dans la recherche et l’exploitation de l’hydrogène naturel. Cet homme d’affaires à succès s’est lancé en politique en 2013, en créant l’Alliance démocratique pour la paix – Maliba (ADP-Maliba), qui lui a permis d’arriver en 3e position de l’élection présidentielle de 2018, et de constituer la 3e force politique du Mali avec huit députés élus à l’Assemblée nationale. L’ADP-Maliba n’a pas rejoint le M5-RFP au cours de l’été 2020. Entrepreneur, philanthrope et homme de terrain, Aliou Boubacar Diallo représente pour de nombreux Maliens un espoir pour relancer le pays.

Tiémoko Sangaré

Ce géologue de formation fut Ministre de l’Environnement sous Amadou Toumani Touré, et Ministre des Mines et du Pétrole, puis de la Défense sous la présidence d’IBK. Il compte parmi les membres fondateurs de l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ), et en est l’actuel président. Depuis sa création en 1990, l’Adema-PASJ a beaucoup pesé sur la vie politique malienne. À un an de la présidentielle, le parti veut éviter les déchirements de 2018 ayant conduit à la déconfiture de son candidat, Kalifa Sanogo (1,22 % des voix). Le parti se cherche un leader qui soit à même de rassembler. Tiémoko Sangaré pourrait être celui-là.

Abdoulaye Idrissa Maïga

Il a été Premier ministre du Mali en 2017, et l’un des membres fidèles du Rassemblement pour le Mali (RPM) fondé par le Président déchu IBK. Ce sont autant de handicaps pour rassembler autour de sa personne. Cet homme, connu pour sa rigueur, en a bien conscience, et c’est pour cela qu’il a quitté le RPM et lancé le 21 mars dernier « Un Mali d’avenir », une plateforme de réflexion plus qu’un parti politique. Abdoulaye Idrissa Maïga n’a pas encore précisé s’il serait candidat en 2022, mais cette initiative lui permet d’ores et déjà de se replacer au centre de l’échiquier politique, et de présenter ses idées pour le redressement du pays.

Moussa Mara

Il est le président du parti Yéléma (« le changement »), créé en juillet 2010. Candidat à l’élection présidentielle de 2013, il devient l’année suivante, à 39 ans, le plus jeune Premier ministre de l’histoire du Mali. Il est remercié par le Président IBK en janvier 2015. « Préparons-nous pour les élections de la fin de la transition », a déclaré en août 2020 à l’agence AfricaPresse celui qui est aujourd’hui député de Bamako et sera sans doute le candidat de Yéléma pour 2022.

Moussa Sinko Coulibaly

Ancien officier instructeur, il fut Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire après le coup d’État du 21 mars 2012. Il est maintenu à ce poste par le Président IBK jusqu’en 2014, et se lance dans une carrière politique indépendante à partir de décembre 2017. Cet ancien général, actuel président de la Ligue démocratique pour le changement (LDC), apparaît aujourd’hui comme le candidat favori des militaires. Selon le journal L’Inter De Bamako, « un pacte aurait déjà été signé » entre la LDC et les officiers du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), pour la présidentielle.

Assimi Goïta

Le colonel Assimi Goïta fut l’un des principaux acteurs du coup d’État d’août 2020. Dans un premier temps Vice-Président du gouvernement de transition, devenu Président de transition à la suite du changement politique de mai dernier, cette personnalité médiatique songerait-elle à 2022 ? Certains aimeraient en faire leur candidat, comme le mouvement Appel citoyen pour la réussite de la transition (ACRT) d’Issa Kaou N’Djim, transfuge du M5-RFP. Toutefois, selon la Charte de transition, le Président de la période de transition ne peut se présenter à l’élection présidentielle. S’il veut être candidat, dans le cadre démocratique, Assimi Goïta devra faire un choix. Il a réussi à fédérer des hommes solides et de qualité autour de lui tels qu’Ismaël Wagué, Ministre de la Réconciliation nationale, Modibo Koné, Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Abdoulaye Diop, ancien Directeur de cabinet du Président de l’Union africaine et actuel Ministre des Affaires étrangères, Sadio Camara, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le capitaine Demba N’Daw, Ministre-Directeur de cabinet, ou encore Baba Cissé, Conseiller spécial en charge de la communication.

Crédit photo : © Shutterstock - Prostock-studio

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