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Lycée Maurice-Ravel : l’Etat va porter plainte contre l’élève pour « dénonciation calomnieuse » – Les Échos

Lycée Maurice-Ravel : l'Etat va porter plainte contre l'élève...

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Agriculture, élevage et pêche : principaux leviers du développement national

Dans un pays en tension sur le plan alimentaire, l’agriculture est primordiale et au cœur de toutes les attentions. Le secteur ouvre également des opportunités de développement majeures pour les cultures de rente, si le pays est pacifié et que les investissements suivent.

Par Stanislas Gaissudens

Le Mali, qui connaît une très forte croissance démographique (environ 3,3 %), compte aujourd’hui près de 20 millions d’habitants. La population vit à 60 % en milieu rural, et près de la moitié ― en particulier dans le nord ― est pauvre. Le sud, sur les rives des fleuves Niger et Sénégal, regroupe 90 % des Maliens. Alors que d’après les prévisions, la production agricole pourrait chuter de 17 % d’ici 2050, ces données cumulées laissent poindre de graves difficultés pour les décennies à venir, tant en termes d’exode rural que de sécurité alimentaire. De multiples programmes et plans de développement du monde agricole ont pourtant été initiés, mais sans qu’ils aient eu les résultats escomptés.

Alors que les difficultés (sécuritaires et sanitaires) restent prégnantes, notamment dans le nord, le gouvernement de transition entend mettre à profit sa période d’exercice du pouvoir pour redresser la situation.

Le bilan s’améliore

Ibrahim Boubacar Keïta, le Président destitué, imaginait pour son pays « une agriculture durable, moderne et compétitive garantissant la sécurité alimentaire et nutritionnelle ». Force est de constater que le Mali n’a pas encore atteint ses objectifs, alors qu’il jouit d’un vaste potentiel de développement agricole. P2RS, PRIA-Mali, SAPEP, WAAPP, PAPAM, PDI-BS, PRESAN-KL, PRESA-DCI, etc. : la myriade de projets initiés à partir de 2016 a permis de réduire l’insécurité alimentaire, sans ouvrir de perspectives de développement durable pour les agriculteurs. Les mesures engagées par les autorités actuellement au pouvoir ont les mêmes visées que celles des gouvernements précédents. Elles ont pour objectifs de créer des emplois durables et de réduire la pauvreté et la précarité en milieu rural par le biais d’investissements massifs. Ces derniers doivent permettre d’accroître la productivité et la compétitivité agricoles par la diversification, l’intensification et la modernisation des systèmes de production.

En 2020, le bilan est relativement satisfaisant au regard des difficultés rencontrées au cours de l’année (Covid, instabilité politique, terrorisme). La production de céréales atteint 10 217 286 tonnes (pour une prévision de 11 093 092 tonnes, soit un taux de 92,1 %). C’est une baisse de 2,4 % par rapport à 2019 mais une augmentation de 9,3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Au niveau de la Cedeao, le Mali monte sur la seconde marche du podium, derrière le Nigéria. L’excédent céréalier est important, de même que la disponibilité céréalière apparente (447,21 kg/habitant/an, alors que la norme FAO préconise 214 kg/habitant/an), selon les données du ministère. Ces bons chiffres ne sauraient cependant cacher d’importantes disparités géographiques. Pour les populations maliennes, d’une manière globale, la sécurité alimentaire n’est toujours pas atteinte, en partie du fait d’un manque de coordination et de gestion.

De bonnes perspectives

Un Plan triennal de campagne agricole a été défini afin de mieux gérer sur les plans financier et technique les activités pour 2021, et effectuer des projections sur les deux années à venir. Aujourd’hui encore, le secteur rencontre un certain nombre de difficultés telles que le faible niveau d’équipement des producteurs, l’accès difficile de ces derniers aux crédits, la non-harmonisation des interventions dans le secteur, l’insécurité foncière, les inondations de parcelles, les insuffisances qualitative et quantitative de ressources humaines, la réticence aux innovations ou encore l’inadaptation des missions des services par rapport aux mutations institutionnelles du secteur.

Face à ces freins, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a proposé un certain nombre de solutions. Il convient, selon le département, de mieux appliquer les dispositions de l’approche sectorielle et de réhabiliter et protéger le patrimoine foncier agricole. Les autorités souhaitent également améliorer la gestion des eaux d’inondation, renforcer le niveau de formation des ressources humaines, et adopter de nouvelles technologies (carte de fertilité des sols, rationalisation des intrants) en adéquation avec les nouvelles pratiques en cours.

La feuille de route du gouvernement de transition fait la part belle à l’agriculture, et prévoit d’ici à 2022 de concrétiser plusieurs projets, parmi lesquels figurent la mise en place et l’opérationnalisation des pôles de croissance agro-industriels (agropoles), l’établissement d’un Programme d’assurance agricole, la poursuite du Programme national du Système de riziculture intensive (PN-SRI), la création du Système national de conseil agricole (SNCA), la modernisation du secteur par la digitalisation, la mise en valeur des nouveaux aménagements hydroagricoles, l’initiation d’une stratégie de promotion des cultures fourragères et d’une mise en synergie des interprofessions.

Réamorcer la culture du coton

Le coton est, avec l’or, le principal produit d’exportation du pays. Il est une source majeure de devises. En temps normal, la filière fait vivre plus de 4 millions de personnes et représente 14 % de la richesse nationale. Mais en 2020, la production s’est effondrée. Seuls 164 833 ha de coton ont été cultivés sur une prévision de 810 000 ha, soit un taux de 20 %. Par conséquent, la production de coton-graine, qui devait atteindre selon les projections 820 000 tonnes, n’a été que de 147 200 tonnes, soit un taux de réalisation de 18 %. C’est une chute spectaculaire (de 77 % par rapport à 2019), imputable à la baisse du prix d’achat garanti aux producteurs par l’État, et à la contestation relative au renouvellement des instances. Les producteurs de coton ont choisi de remplacer l’or blanc par du mil ou du maïs.

La perte est très lourde pour l’État et l’une des priorités du Ministre de l’Agriculture fut de multiplier les concertations avec le monde agricole pour relancer la production de coton. Les projections de production pour 2021 et 2022 sont respectivement de 918 000 et 979 000 tonnes. Pour s’assurer d’une bonne récolte, l’État va augmenter le prix d’achat garanti. Par ailleurs, une réflexion est engagée sur le développement de la filière de transformation du coton (2 % seulement de la production est transformée à ce jour), via les projets d’agropoles.

Les conditions d’une agriculture durable

Pour fixer les paysans dans les campagnes, les prix d’achat des produits agricoles, comme le coton, doivent être attractifs. Mais ce n’est pas le seul critère. La population rurale, qui tire le principal de ses revenus de l’agriculture, est constamment soumise aux aléas climatiques. Les sécheresses récurrentes détruisent les cultures, et entraînent des pathologies sur les animaux d’élevage, conduisant souvent la décimation des cheptels. Pour répondre à ces problématiques d’ordre climatique, le ministère de l’Agriculture propose de renforcer la mécanisation et les aménagements hydroagricoles pour les cultures, et de mettre en place des programmes d’assurance récolte et d’assurance bétail. En cas de perte de cheptel, les éleveurs pourraient ainsi relancer leur activité, sans être obligés à l’exode.

Par ailleurs, de nouvelles cultures semblent intéressantes au regard du climat. C’est le cas de la gomme arabique (sève de l’acacia) et du karité, dans les zones arides. La promotion de ces deux filières fait partie des priorités du gouvernement. Celle de la gomme arabique apparaît comme la plus importante source de revenus pour les populations démunies des zones arides. Pour la campagne agricole 2021, 75 000 ha d’acacias vont être cultivés pour une production attendue de 10 888 tonnes. Quant au karité, les objectifs de la campagne 2021 sont de 188 480 tonnes d’amandes (donnant environ 70 680 tonnes de beurre). Le Mali est l’un des principaux producteurs mondiaux de karité, avec un potentiel estimé à 250 000 tonnes d’amandes.

Enfin, pour créer les conditions d’une agriculture durable, le Conseil supérieur de l’agriculture (CSA) a recommandé d’étendre les Centres ruraux de prestations de services agricoles (CRP) lancés en juillet 2019 à d’autres localités du pays. Les premiers CRP, à Manantali, Yorosso, Dioro, Touba, Selingué, Koulongo, Sirakorola, Sofara et Niono, ont offert aux producteurs conseils et matériels agricoles. L’ouverture des CRP de Djidian, Mahina, Banko, Koutiala et Sama-Markala est programmée pour cette année 2021.

Élevage et pêche
Priorités sanitaires
Le Mali continue d’importer massivement des produits d’élevage et de pêche. En 2020, 42 345 tonnes de lait et produits laitiers, poissons frais, congelés et fumés ont été importés. C’est un chiffre en baisse par rapport à l’année précédente, mais qui reste élevé au regard des potentialités du pays. Le ministère projette de faire passer la production de viande rouge de 110 000 tonnes en 2021, à 129 000 tonnes en 2022 et 153 000 tonnes en 2023. Concernant la filière lait, les objectifs sont d’atteindre 10 510 tonnes à la fin de l’année, puis 11 560 tonnes en 2022 et 12 710 tonnes en 2023.
Dans l’immédiat, les efforts engagés du point de vue de l’élevage ont visé à garantir la bonne qualité de la viande. Ainsi, en 2020, sur les recommandations du CSA, la surveillance épidémiologique a été accentuée de manière drastique. Cette année, les actions vont s’accentuer en matière de santé animale et de santé publique vétérinaire. La vaccination animale va être amplifiée pour atteindre 77 millions de têtes de bétail vaccinées en 2023 ; 180 000 doses de vaccins contre la fièvre aphteuse doivent être acquises au cours de cette année. Les contrôles des autorités sanitaires vont également se renforcer dans les boutiques, foires et marchés. En 2021, l’inspection des viandes est prévue au niveau de 12 abattoirs et 702 aires d’abattage. Les objectifs de production contrôlée de viande rouge pour 2021 sont de 110 032 tonnes, soit une hausse d’environ 18 % par rapport aux réalisations de 2020.
Le Mali est le plus grand pays de pêche continentale d’eau douce de la zone Uemoa, avec un potentiel halieutique essentiellement concentré dans la région du Delta central. Depuis 2004, plusieurs projets aquacoles ont été engagés, contribuant à une augmentation de la consommation de poissons par habitant et à l’amélioration des revenus des populations.
En 2020, la production de poissons était en progression de 1,15 % par rapport à 2019. L’exportation a connu une baisse, surtout au niveau du port de pêche de Mopti pour des raisons d’insécurité. Toutefois, à Gao et Ménaka il y a une nette amélioration, avec la reprise du trafic entre le Mali et le Niger. Les exportations ont rapporté aux acteurs de la filière un gain brut de 52,5 milliards de francs CFA. Le gouvernement projette d’accroître les productions aquacoles à 105 000 tonnes d’ici fin 2021, puis d’augmenter de 2 tonnes par an. Les besoins en intrants sont criants, et le ministère prévoit de renforcer considérablement la distribution d’aliments pour poissons, d’alevins, et de cages flottantes au cours des années à venir, en particulier au bénéfice des femmes, qui représentent 33 % des producteurs aquacoles.
Pour des questions sanitaires, il est prévu que les investissements portent durant les prochaines années sur la réalisation d’infrastructures agro-industrielles, et en particulier la construction d’une usine d’aliments poissons et de fabrique de glace.

En chiffres
Le coût global du plan de campagne agricole 2021 se chiffre à 312,64 milliards de francs CFA. Il est financé à 64,17 % par l’État (200,61 milliards), 27,15 % par les producteurs (84,89 milliards) et 8,68 % par les partenaires techniques et financiers (27,14 milliards).

Crédit photo : © AFP - Michele Cattani

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