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France Parrainages : des liens pour l’avenir

France Parrainages agit pour le futur des enfants défavorisés, en France comme à l’international. L’association, dont les actions ne cessent de se renforcer, est aujourd’hui un acteur de référence dans le domaine de la protection de l’enfance sur le territoire.

Par Clément Airault

Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’association, appelée à l’origine « Centre français de protection de l’enfance », avait pour objectif premier de prendre en charge les orphelins de guerre. Au fil des décennies, la société a changé et les problématiques ont évolué ; mais les besoins restent prégnants. Dans le monde, des milliers d’enfants et de jeunes sont vulnérables et isolés, et nécessitent d’être accompagnés, de se voir offrir des perspectives d’avenir. France Parrainages considère « qu’un enfant ou un jeune qui grandit dans les meilleures conditions possibles, entouré d’adultes bienveillants, sera un citoyen épanoui et responsable ». C’est la seule association française qui met en place le parrainage international et le parrainage de proximité dans l’Hexagone.

Parrainer : un acte concret

Le parrainage, c’est la mise en relation d’un parrain et d’un filleul au travers d’un accompagnement personnalisé et de long terme. « Le principal est d’accompagner l’enfant jusqu’à ce qu’il n’en ait plus besoin », précise Charline Roumens, directrice générale de France Parrainages. C’est un acte qui « transforme la vie » de l’enfant, mais aussi celle du parrain. En moyenne, le suivi dure 5 ans. Si le parrainage international consiste à prendre en charge financièrement la scolarité d’un enfant, il n’existe pas d’enjeux financiers dans le parrainage de proximité. En effet, dans ce cas, le parrain « ne fait pas un don d’argent mais un don de temps », explique la directrice générale de l’association.

En France, des milliers d’enfants et de jeunes sont en situation de vulnérabilité sociale et affective, ou d’isolement. Orphelins ou suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), ils sont près de 175 000 à se retrouver chaque année en foyer ou en famille d’accueil, selon les chiffres de France Parrainages. D’autres n’ont pas la chance d’avoir un entourage familial en dehors de leurs parents. En partageant du temps bénévolement avec l’un d’eux, « le parrain ou la marraine de cœur lui apporte un soutien affectif, éducatif, une ouverture sociale et culturelle ou une aide pour construire son projet d’insertion socioprofessionnelle. Il l’aide à grandir et à construire son avenir sereinement », au moment où il en a le plus besoin.

« Des liens affectifs très forts se nouent entre les parrains et leurs filleuls », assure Charline Roumens. Au fil des weekends et des vacances passés ensemble, le filleul devient un membre à part entière de la famille. « On va grandir ensemble je pense, elle va grandir aussi avec nous. C’est une petite cousine de mes enfants aujourd’hui, c’est ma filleule et elle fait partie de la famille », témoigne Angélique, marraine de cœur de Léa sur le site de l’association. En effet, des années après le parrainage, les filleuls devenus adultes conservent d’indéfectibles attaches avec les adultes qui les ont accompagnés durant leur jeunesse.

Le parrainage change la vie de ceux qui y prennent part, et ce n’est bien évidemment pas un engagement à prendre à la légère. France Parrainages s’assure toujours, par des processus très stricts de validation, que l’enfant mis en présence d’un parrain ou d’une marraine est sécurisé et protégé. Pour ceux qui souhaitent s’engager, cela commence toujours « par une réunion d’information », obligatoire dans le parcours de candidature. À l’issue de cette réunion, les candidats confirment ou non leur volonté de poursuivre leur démarche. Les travailleurs sociaux employés par France Parrainages, ou des psychologues, jugent les candidatures, et décident d’y répondre favorablement ou non. Pour l’association, le parrainage de proximité nécessite beaucoup plus de personnel et de moyens que le parrainage international, et cela même si le nombre d’enfants accompagnés est bien moins important en France qu’à l’international. « Notre association recense en 2022 environ 8 000 parrainages à l’international, contre 800 en France », détaille la directrice générale.

Un dispositif en plein renouveau

Le parrainage de proximité, qui manquait de « notoriété », tant auprès du grand public que des professionnels, fait aujourd’hui sa mue. « Il y a eu beaucoup de travail effectué par France Parrainages pour faire reconnaître le dispositif », lequel tend à se renforcer, notamment sous l’effet de la loi du 7 février 2022. Cette dernière « institutionnalise le parrainage de proximité comme un outil officiel complémentaire à la protection de l’enfance, et dit que tous les conseils départementaux doivent être en possibilité de proposer du parrainage de proximité ou du mentorat sur leur territoire pour des jeunes ou des enfants qui en auraient besoin », analyse Charline Roumens.

Grâce à cette loi, ce dispositif qui était il y a encore peu de temps confidentiel dans le monde de la protection de l’enfance connaît un réel succès. France Parrainages reçoit de plus en plus « de demandes spontanées de mise en place de parrainages de proximité sur des territoires de la part de conseils départementaux » qui ont la responsabilité de la protection de l’enfance sur leur secteur. Alors qu’un certain nombre de dysfonctionnements ont été pointés du doigt ces dernières années, notamment au sein de l’ASE, les partenaires institutionnels se rendent compte de l’apport de la société civile. Ils font appel à l’association pour mettre en place des actions de parrainage de proximité en complément des autres actions de protection de l’enfance. Pour Charline Roumens, « c’est une nouvelle ère qui débute », sous l’effet d’une prise de conscience globale du dispositif et d’une volonté institutionnelle.

France Parrainages aimerait à terme disposer d’antennes sur l’ensemble du territoire national, si le financement en est assuré. Car à ce jour, les conseils départementaux ne prennent pas en charge l’intégralité des frais d’accompagnement des filleuls. Or, si le parrain est bénévole, l’encadrement a un coût. L’association renforce également son action pour faire reconnaître et promouvoir le parrainage. Depuis ses débuts, il y a près de 80 ans, elle a accompagné plus de 100 000 enfants. Recruter de nouveaux bénévoles est essentiel, tant pour le parrainage international que pour celui de proximité. France Parrainages a lancé en ce début d’année sa première campagne nationale de communication, pour « une reconnaissance du grand public facilitée ». Pour sa directrice générale, engagée depuis plus de 20 ans au sein de l’association, il faut le clamer haut et fort : « Le parrainage, c’est un lien qui transforme la vie. »

www.france-parrainages.org

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