Par Laurent Taieb, directeur de la rédaction.
La période estivale est passée, et avant que ne commencent les « grandes manœuvres » des rentrées politiques, il est intéressant de se pencher sur les thématiques prégnantes du moment. En premier lieu, le changement climatique, qui a consacré ce mois d’août comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale. À divers endroits de la planète, on cherche des solutions à ce problème. Pour illustrer ce sujet nous irons à la Barbade, où la Première ministre, Mia Mottley, égérie de la protection de l’environnement, acte par ses réalisations le leadership de son pays en la matière. À Séoul, le Sommet Corée-Afrique 2024, qui s’est tenu en juin, a été placé sous le signe du développement durable.
L’autre grand défi de ce début du XXIe siècle est la lutte contre le terrorisme djihadiste. Nous avons interrogé Miguel Moratinos, Haut-Représentant de l’Alliance des civilisations des Nations unies (Unaoc), mise en place en 2005 pour renouer le dialogue entre les mondes occidental et islamique, afin qu’il nous fasse part des pistes et actions entreprises pour contrer la menace. Sur le front africain, l’Alliance des États du Sahel, reconnue par les Nations unies fin 2023, est un nouvel acteur stratégique face aux défis de la sous-région, tant sécuritaires qu’économiques. Enfin, nous nous sommes penchés sur la capacité de l’OTAN à gérer un autre conflit, celui entre l’Occident et la Russie.
Du côté politique, nous abordons la future campagne présidentielle américaine, qui verra se confronter deux camps aux idées diamétralement opposées, représentés par Donald Trump et Kamala Harris. En République dominicaine, le Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Micro, petites et moyennes entreprises, analyse la situation économique de son pays et nous expose les priorités du Président Luis Abinader, réélu au mois de mai.
Pour notre dossier central, nous avons choisi de vous parler du Burundi, pays magnifique mais peu médiatisé sur l’échiquier international alors qu’il dispose d’un formidable potentiel économique et d’une population pleinement engagée dans l’émergence de la Nation.
Le Burundi a été durant plusieurs années déchiré par les conflits ethniques, a souffert d’une instabilité politique et d’une paralysie de l’économie. Mais à l’accession au pouvoir du Président Évariste Ndayishimiye, en 2020, les choses ont commencé à changer. Une série de réformes ont été engagées, concernant la politique intérieure avec la recherche d’un dialogue national, et la politique étrangère pour une ouverture à des coopérations hors des frontières. La relance de l’économie et la reprise des relations diplomatiques ont été saluées par la communauté internationale.
Pour rendre compte de l’impact de ces changements, nous avons voulu donner la parole aux personnes les mieux placées. Tout d’abord, des membres du Gouvernement, les ministres des portefeuilles les plus stratégiques : ils nous ont confié quelle est leur feuille de route, les urgences à traiter et les moyens pour y parvenir. Puis des experts et dirigeants d’entreprises privées et d’administrations publiques, œuvrant dans divers secteurs, qui nous livrent leur regard sur la Vision politique du Président burundais.
Nommée « Vision Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 », elle résume l’ambition présidentielle. Pour la concrétiser, le Chef de l’État table notamment sur l’agriculture, fer de lance de sa politique, et l’agro-industrie, ainsi que sur les minerais. Mais le chantier est global : pour se développer, ces secteurs ont besoin de s’appuyer sur des infrastructures de transport et énergétiques solides, sur l’innovation, sur l’éducation et la formation, sur un climat des affaires propice… Le Burundi, potentiel hub géostratégique, est une terre d’opportunités pour les investisseurs. Et il est aujourd’hui à la croisée des chemins.