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Refondation de l’État : des Assises nationales avant les élections

Des Assises nationales sur la refondation de l’État (ANR) vont se tenir jusqu’en février 2022, a confirmé la primature le 8 septembre. Elles doivent permettre de sceller un nouveau pacte entre l’État et les Maliens.

Par Stanislas Gaissudens

Les Maliens attendaient de longue date l’ouverture d’un dialogue national à même d’élaborer les bases d’une société plus juste, et porteur de solutions d’avenir. L’organisation d’assises figurait au programme du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) ayant contribué à l’éviction du Président Ibrahim Boubacar Keïta, et dont Choguel Maïga, actuel Premier ministre, était l’un des principaux cadres. Ce dernier a présenté le 21 juin les grands axes du cadre de réflexion nationale en construction. « Tous les documents issus de différentes assises vont servir de matière première pour en élaborer la charpente », expliquait-il alors. Et c’est Ibrahim Ikassa Maïga qu’il a choisi pour conduire ce vaste chantier.

Une fois nommé Ministre de la Refondation de l’État, cette figure du M5-RFP et membre de l’Union pour la république et la démocratie (URD) s’est attelé à élaborer le cadre nécessaire aux Assises nationales sur la refondation de l’État (ANR). Ibrahim Ikassa Maïga a rencontré les 6 et 7 septembre les forces vives de la nation, afin de s’entretenir avec elles sur la mise en place d’un organe unique de gestion des élections, ainsi que sur les ANR. La concertation s’est tenue au Centre international de conférence de Bamako (CICB). « Nous sommes face au mal, il va falloir nous réveiller. Il faut mener des actions politiques qui peuvent créer une dimension positive à notre pays », a déclaré le Ministre à cette occasion. Il a été décidé que les ANR soient organisées de septembre 2021 à février 2022, tel que précisé par la primature le 8 septembre.

Quels objectifs ?

Les réformes envisagées par le gouvernement de transition vont modifier en profondeur la gouvernance nationale. « Les recommandations et conclusions issues des Assises nationales de la refondation auront un caractère exécutoire et serviront de base pour les réformes constitutionnelles concernant la relecture de la loi électorale, celle de la loi portant sur la Charte des partis politiques, l’élaboration de l’avant-projet de la Constitution et la tenue du référendum constitutionnel », a précisé Manga Dembélé, chef de la cellule communication de la primature. Selon le communiqué officiel du 8 septembre, les réformes vont concerner « tous les fondements de [la] société et tous les secteurs : armée, école, santé, foncier, gouvernance, lutte contre la corruption et l’impunité, etc. Leur finalité est de repositionner le Mali sur une dynamique vertueuse, à travers des institutions fortes et légitimes à même d’assurer sa stabilité durable. »

Le gouvernement actuel fait preuve de courage politique en lançant un chantier d’une telle ampleur, attendu par les populations depuis des décennies. Les ANR vont dresser un diagnostic sans complaisance de l’état de la nation. « Il ne s’agit pas d’un forum institutionnel comme ce fut très souvent le cas dans [le] pays. Prendront part aux rencontres les syndicats, les femmes, les jeunes, le monde rural, le monde des affaires, les organisations de la société civile, le monde culturel, les universitaires, les religieux, les confréries traditionnelles, les chefferies traditionnelles, les personnes vivant avec un handicap, les chambres des métiers et les chambres consulaires », a détaillé la primature.

Un Dialogue national inclusif (DNI) avait déjà été organisé en 2019 par l’ex-Président Ibrahim Boubacar Keïta. Un autre évènement de ce type a eu lieu en septembre 2020. Mais dans ces deux cas, aucune des préconisations n’a été suivie d’effets. L’une des difficultés majeures des ANR consistera, en plus d’« établir un diagnostic partagé de la gravité et de la profondeur de la crise traversée », comme l’expliquait en juin Choguel Maïga, à prendre les mesures appropriées pour « refonder l’État ».

Défis

Moins de huit mois avant l’élection présidentielle censée mettre fin à la transition, l’organisation de ces Assises nationales dans un délai restreint de huit à dix semaines, comme le souhaite le gouvernement, est un défi majeur. Il reste peu de temps au Mali pour organiser le référendum, les élections locales, et coupler les scrutins présidentiel et législatifs. Certains observateurs craignent que les débats se tiennent dans de mauvaises conditions, ou, pire, que la période de transition soit prolongée. « Parvenir à un consensus sur les réformes globales à faire méthodiquement et progressivement pour rebâtir le Mali nouveau » est, selon le Ministre de la Refondation de l’État, la volonté majeure du gouvernement.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a récemment insisté auprès des autorités maliennes sur la mise en place des dispositions concernant l’organisation de l’élection présidentielle le 27 février 2022, conformément au calendrier électoral communiqué en avril dernier. Goodluck Jonathan, médiateur et envoyé spécial de la Cedeao, a également récemment appelé les autorités de la transition à tenir les élections à cette date, estimant qu’il n’était pas opportun de mener des réformes institutionnelles et politiques dans le temps de la transition.

Le gouvernement a tenu à rassurer l’ensemble de ses partenaires, expliquant que la mise en place de l’organe unique indépendant des élections n’était pas liée au calendrier des ANR. Il s’est engagé à construire un nouveau Mali, pour les Maliens, mettant fin à des décennies de corruption politique et de prédation économique. La tenue dans les délais de ces ANR est l’occasion de prouver leur bonne foi, et que les citoyens aient à nouveau confiance dans leurs dirigeants et leurs institutions.

Crédit photo : © AFP - Annie Risemberg

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