Sa fibre sociale rime avec auto-prise en charge et, in fine, autonomisation des catégories défavorisées des Congolaises et des Congolais. Son implication dans l’éducation procède de son souci de la nécessaire relève. Tout Denise Nyakeru Tshisekedi est là. Gros plan sur les actions de la Première dame congolaise.
Par Mudang Nzam
Épouse du Chef de l’État de la RDC, Denise Nyakeru Tshisekedi n’a pas tardé à marquer son territoire. Positivement. Un mois seulement après l’avènement de Félix-Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême, la First Lady crée la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT). Dans sa ligne de mire, quatre axes d’interventions prioritaires, à savoir : la santé, l’éducation, l’autonomisation de la femme et la lutte contre les violences basées sur le genre.
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Déjà 172 boursiers dans les universités congolaises et étrangères
À peine portée sur les fonts baptismaux en février 2019, la FDNT a commencé à décliner concrètement son objet social. Longtemps réservée à une poignée de Congolais « bien nés », la bourse d’études universitaires est démocratisée sous le label du programme Excellentia, au travers duquel la Fondation octroie des subsides aux meilleurs élèves du cycle secondaire. Cela permet à des Congolais, même d’origine modeste, d’avoir accès à des études supérieures en RDC comme à l’étranger.
Au total, renseigne le cabinet de la Première dame, 172 jeunes ont à ce jour bénéficié de la bourse Excellentia : soit 132 bourses pour les universités congolaises et 40 pour l’étranger. La France, les États-Unis et le Maroc ont déjà accueilli les boursiers parrainés par la FDNT. Avec une mention spéciale pour le Royaume du Maroc. Ce pays africain, connu pour sa générosité, notamment en matière de bourses d’études en faveur des étudiants du continent, a accordé, via son ambassade à Kinshasa, un quota de 10 bourses à la Fondation pilotée par la Première dame.
Apprendre à pêcher plutôt que donner du poisson
Denise Nyakeru Tshisekedi a également à cœur l’autonomisation des Congolaises. Dans ce pays où les femmes payent le plus lourd tribut des conflits armés, en particulier dans la partie orientale, la First Lady entend décliner sa fibre humaniste et sociale en leur apprenant à pêcher et non en leur donnant continuellement du poisson.
Ainsi, lors de chacune de ses descentes sur le terrain, à Kinshasa comme dans les provinces, elle n’a de cesse de donner aux femmes les moyens de voler de leurs propres ailes. La dignité de tout être humain se trouve dans le travail et non l’assistanat, aime-t-elle répéter. Ainsi, 90 agricultrices ont été formées à Kinshasa dans la culture et la transformation du manioc.
Dès 2020, au front pour atténuer les effets néfastes de la Covid-19
Dans la même veine, lors d’une vaste campagne dans la capitale et le Kongo central, la FDNT a, dans un contexte difficile lié à la pandémie du coronavirus, autonomisé 2 500 femmes œuvrant dans le commerce de proximité. Il s’est agi plus singulièrement de refinancer leurs activités.
Parmi les cibles de cette campagne, il y a eu aussi les vendeuses ambulantes de pains, fruits et légumes à Kinshasa. Par exemple, 2 500 vendeuses de pains ― denrée de base dans la capitale ― ont bénéficié de cette recapitalisation qui permettra à son terme aux boulangeries artisanales tenues par des nationaux d’augmenter leur chiffre d’affaires de 30 %, souligne un communiqué de presse du bureau de la Première dame.
Autre contribution notable de la FDNT, un don de 100 000 masques remis, en juillet 2020, au ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Ces masques lavables ont été confectionnés par des femmes veuves, des personnes vivant avec un handicap, des structures regroupant les épouses et filles des militaires, des étudiantes de l’Institut supérieur des arts et métiers (ISAM) et du Centre féminin Maman Mobutu.
Par cette opération de haute portée sociale, la Première dame a fait d’une pierre deux coups. D’une part, sa Fondation participe à la lutte contre la propagation de la Covid-19. D’autre part, en confiant la fabrication des masques à des personnes vulnérables impactées par les conséquences économiques du coronavirus, la FDNT contribue à leur autonomisation. Ces mêmes personnes vulnérables pour lesquelles la Fondation a fait régulièrement des rondes, pendant le confinement, dans des sites d’hébergement ― hôpitaux, orphelinats, homes des vieillards… ― en vue de leur remettre des vivres et autres biens de première nécessité.
Bientôt un fonds national de réparation pour les survivantes de violences sexuelles
Si le célèbre Dr Denis Mukwenge, prix Nobel de la Paix, est connu pour réparer physiquement les femmes victimes de viols dans l’est de la RDC, Denise Nyakeru restera dans les annales comme celle qui aura rendu possible la réparation morale des Congolaises survivantes des violences sexuelles. Un fonds national de réparation et l’organisation de son opérationnalisation sont déjà dans le pipeline.
Il reste à passer l’étape législative ― une loi est en gestation au Parlement ― pour que les victimes bénéficient d’une prise en charge institutionnelle. Car ce Fonds sera une structure technique indépendante dans son fonctionnement et dotée de services autonomes capables d’interagir avec les autres organes étatiques.
Un autre outil est prévu : la Commission nationale de justice transitionnelle. Avec cette structure, il sera possible d’intégrer, au-delà des dimensions humanitaire et financière, la nécessaire assistance judiciaire, afin d’assurer aux survivantes des viols une inclusion maximale dans la société.
La création de ce Fonds est le principal résultat du long plaidoyer mené par la Première dame auprès du Président de la République, du Parlement, du Gouvernement et des ONG pour réhabiliter, un tant soit peu, les femmes victimes d’atrocités pendant les conflits armés qui ont sévi ― et continuent de façon résiduelle à sévir ― principalement dans l’est de la RDC.
L’extrême sensibilité de l’épouse du Chef de l’État à cette question s’explique, outre par son humanité, par son parcours. Comme son homonyme « Denis », Maman Denise est une professionnelle de la santé.
Assurance maladie pour les artistes comédiens
La fibre sociale doublée de la culture médicale de la First Lady fait qu’elle a un regard particulier sur tout ce qui touche la santé de ses compatriotes. C’est sans doute ce qui explique le haut fait qu’elle vient de réaliser au profit des comédiens. Ces derniers, comme les autres catégories d’artistes, étaient contraints à chercher individuellement des aides lorsqu’ils étaient souffrants. Depuis le 22 juin 2020, cette page fort peu glorieuse est définitivement tournée.
Avec l’appui de la FDNT, 102 artistes comédiens bénéficient d’une assurance maladie. À l’origine de cette première dans le monde du spectacle congolais, l’indignation ressentie par la Première dame lors de la disparition, une dizaine de mois plus tôt, d’une comédienne de renom pour déficit de prise en charge sanitaire.
Cette assurance maladie préfigure la couverture santé pour tous, cheval de bataille du Président Tshisekedi.
Ainsi, en n’ayant pas tardé à prendre ses marques, la distinguée Première dame marche sur les pas de son mari, au rythme du credo : « Le Peuple d’abord. »
60 tonnes de vivres aux sinistrés du volcan Nyiragongo
Mai 2021. Le volcan de Nyiragongo, dans le Nord-Kivu, entre en éruption ; 20 800 personnes sont déplacées. La Première dame se mobilise et mobilise ses troupes. Aux côtés du Chef de l’État, Denise Nyakeru Tshisekedi s’est rendue sur le lieu du drame. Et elle n’est pas venue les mains vides. Dans ses bagages, 60 tonnes de vivres : riz, farine, semoule de maïs, haricots, sucre, biscuits… Et autres produits de base : couvertures, matelas, bâches de protection… De quoi soulager les sinistrés de Nyiragongo et Rutshuru, respectivement à 24 et 70 km de Goma.