Entretien avec Jandos Nourmaganbetov,, Vice-Ministre de l’Énergie

De plus, un projet visant à construire une usine de traitement de gaz d’une capacité de 2,5 milliards de mètres cubes par an est en cours d’examen par les actionnaires du champ de Kashagan. La production attendue comprend 1,8 milliard de mètres cubes de gaz naturel et 428 000 tonnes de gaz de pétrole liquéfié. 

Actuellement, dans le cadre de la phase 1 de l’expansion du champ de Kashagan, QazaqGaz construit une usine de traitement de gaz d’une capacité de 1,15 milliard de mètres cubes par an, dont l’achèvement est prévu en 2025. La production attendue comprend 727 millions de mètres cubes de gaz naturel et 115,5 milliers de tonnes de gaz de pétrole liquéfié par an. 

Le 17 octobre, dans le cadre du Sommet « Belt and Road », la compagnie nationale QazaqGaz a signé un accord de crédit avec la Banque de Chine pour 220 millions de dollars. La construction de l’usine de traitement de gaz sur le champ de Kashagan a débuté en juin 2021. L’opérateur du projet est GPC Investment LLP, qui a été transféré à la gestion de QazaqGaz en 2022. 

Selon le contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction), 50 % de l’équipement a été livré sur site (100 % sera livré d’ici la fin de l’année), 70 % de l’équipement a été fabriqué, et les travaux de construction et d’installation sont effectués par Qazaq Construction Group LLP. À ce jour, l’avancement global des travaux de construction et d’installation est de 11 %.

Quelle est l’importance des entreprises françaises travaillant dans le domaine de l’énergie au Kazakhstan ?

Je tiens à souligner que le Kazakhstan accorde une grande importance au partenariat stratégique avec la France dans l’établissement d’un dialogue énergétique mondial entre nos pays. Le dialogue politique actif et le renforcement du partenariat entre nos États dans différents domaines témoignent d’un niveau d’intérêt élevé et d’un grand potentiel de coopération mutuellement bénéfique. La partie kazakhstanaise prend toutes les mesures nécessaires pour soutenir les entreprises françaises.

Quelle place accordez-vous au développement des énergies renouvelables, en collaboration avec l’industrie européenne, notamment dans les secteurs éolien et solaire ?

La coopération avec les pays européens dans le développement des sources d’énergie renouvelable, en particulier dans les secteurs de l’énergie éolienne et solaire, joue un rôle important. Nous constatons un grand intérêt de la part des investisseurs européens pour les projets d’énergie solaire et éolienne. Dans l’ensemble, il convient de noter que des mesures significatives ont été prises ces dernières années pour améliorer le climat d’investissement dans le secteur des énergies renouvelables, en tenant compte des pratiques mondiales et grâce à la mise en œuvre active des politiques étatiques. Cela est confirmé par les résultats des enchères, où la réduction maximale par rapport au prix initial des enchères a été obtenue par les projets d’énergie solaire (-66 %) et les projets d’énergie éolienne (-42 %).

Il y a un an, un accord spécial a été signé avec la France sur la mise en œuvre de la coopération dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique. Quel sera l’impact de cet accord ?

Dans le cadre de cet accord, la construction et l’exploitation d’une centrale éolienne d’une capacité de 1 000 MW, avec un système de stockage d’énergie de 300 à 600 MWh, sont prévues. 

Un tel projet augmentera considérablement la part des énergies propres dans le système énergétique du Kazakhstan, ce qui aura un impact environnemental notable. 

De plus, le projet permettra de créer plus de 2 000 emplois pendant la phase de construction et 250 emplois pendant la phase d’exploitation. Sa mise en œuvre attirera des investissements d’environ 1,6 milliard de dollars dans l’économie du Kazakhstan. L’utilisation de systèmes de stockage d’énergie constitue une innovation dans la résolution de l’instabilité de la production d’énergie renouvelable, ce qui aura un impact positif sur le système énergétique de la République du Kazakhstan.

Comment travaillez-vous pour interconnecter les réseaux eurasiens sur le marché régional de l’électricité en Asie centrale (Carem) ?

Au cours du premier semestre de cette année, des représentants du ministère de l’Énergie de la République du Kazakhstan et de la Banque mondiale ont tenu une réunion au cours de laquelle la Banque mondiale a présenté un projet sur l’intégration régionale et le commerce de l’électricité en Asie centrale. Dans le cadre de ce projet, la Banque mondiale prévoit de fournir une assistance technique et le financement nécessaire. L’objectif du projet est de renforcer l’ampleur de la connectivité énergétique régionale et du commerce dans les pays d’Asie centrale grâce à une combinaison d’investissements, d’assistance technique et d’activités de renforcement des capacités, ainsi que de soutenir la réalisation des objectifs des gouvernements d’Asie centrale, à savoir une croissance économique durable, la neutralité carbone d’ici 2050 et la sécurité énergétique. 

Le projet prévoit la création et le test d’une plateforme de trading numérique pilote (marché), avec la mise en place ultérieure d’un marché de l’électricité à grande échelle en Asie centrale. Compte tenu de la nature à long terme de la création et du test de la nouvelle plateforme, le ministère de l’Énergie a proposé d’utiliser la plateforme de trading centralisée existante de la société Kazakhstan Electricity and Power Market Operator JSC (Korem) pour accélérer la mise en œuvre du projet. 

Pour information, Korem a déjà réalisé avec succès des transactions centralisées d’électricité avec la participation d’Electric Stations JSC (Kirghizstan). De plus, en décembre 2022, des représentants de Korem et de National Electric Networks of Uzbekistan JSC ont tenu une réunion au cours de laquelle la partie ouzbèke a exprimé sa volonté de participer aux transactions centralisées d’électricité. 

Les travaux dans cette direction sont en cours.