Quel avenir pour le Mali ?
Le Mali continue sa croissance. Et cette dernière est avant tout démographique : plus de 65 % des Maliens ont moins de 25 ans, et avec un taux de natalité de 4,9 %, on estime que la population aura doublé d’ici 2035. La croissance se traduit aussi au travers d’un secteur économique et industriel dynamique, et d’immenses opportunités d’investissement, notamment dans les secteurs minier, énergétique, ainsi que dans l’agriculture et l’élevage. La question de la sécurité alimentaire est également majeure dans le pays. Les réformes économiques et sociales enclenchées par le gouvernement doivent s’intensifier, pour assurer un développement pérenne.
La croissance nécessite au préalable la stabilité politique. Depuis l’indépendance obtenue en 1960, l’armée malienne est intervenue plusieurs fois dans l’arène politique, lors de cinq coups d’État. Celui du 24 mai 2021, qui a entraîné le remplacement de Bah N’Daw par Assimi Goïta à la tête du pays, est le dernier en date. Le gouvernement de transition, qui avait fixé un calendrier pour la tenue de nouvelles élections régionales fin 2021, puis législatives et présidentielle au début de l’année 2022, a été modifié, mais les échéances électorales ont été maintenues. Beaucoup de Maliens soutiennent la transition politique, qui s’est engagée à lutter contre la corruption et le népotisme, tout en mettant l’accent sur la paix, le dialogue et plus de justice sociale. Le nouveau gouvernement assure œuvrer dans l’intérêt de tous les Maliens, essayant de réinscrire le pays dans la stabilité.
La Mali est l’un des plus vastes territoires d’Afrique de l’Ouest, et également l’un des plus enclavés, partageant plus de 7 900 km de frontières avec sept États (l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie). C’est sur cet espace difficile à sécuriser qu’ont élu domicile des groupes terroristes mobiles et versatiles. Depuis 2013, les Forces armées maliennes (FAMa) sont en première ligne face aux islamistes. Engagé dans le G5 Sahel, le Mali peut aussi compter sur la communauté internationale au travers de l’opération Barkhane, ainsi que sur les Nations unies via les Casques bleus de la Minusma. Et bien que la France ait annoncé début juin la fin de sa présence sur le territoire dans le cadre de l’opération Barkhane, les Maliens peuvent continuer de compter sur le soutien de la communauté internationale.
Assurer la sécurité des populations sur l’ensemble du territoire est la priorité des autorités maliennes, ce qui permettra aussi au pays de redevenir un partenaire de choix et de confiance auprès des bailleurs de fonds et des investisseurs.
Le Mali, en dépit des défis auxquels il est confronté, a un potentiel de développement considérable en termes de ressources humaines et économiques. Son sous-sol fait partie des plus riches du continent, recelant d’importantes quantités d’or, de coltan, de pétrole et de gaz. Le secteur agricole, qui emploie 80 % de la population, se doit d’être durable, et la filière coton se restructure. L’habitat et les infrastructures sont aussi des secteurs clés qui permettront au pays de s’engager sur la voie de l’émergence.
Les Maliens attendent beaucoup du futur locataire du palais de Koulouba en 2022, pour faire du Mali un pays résolument tourné vers la paix et le développement.
En chiffres
Superficie : 1 241 238 km2
Langue officielle : Français (il y a 13 autres langues nationales, dont le bambara, parlé par plus de 50 % de la population)
Population : 19,6 millions d’habitants (est. 2020)
Espérance de vie à la naissance : 62 ans
Taux d’extrême pauvreté : 42,7 % (2019)
PIB : 17,508 milliards de dollars (est. 2019)
Taux de croissance du PIB : 5,1 % (2019)
PIB/habitant : 907 dollars
Répartition du PIB par secteurs (2017) :
– Agriculture : 41,6 %
– Industrie : 18 %
– Services : 40,4 %
Source : Banque mondiale, « The World Factbook »
