PAR LAURENT TAIEB, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION
Les sujets de débats sont nombreux en cette fin d’année dans l’Hexagone. Le recours du Gouvernement au 49.3, à plusieurs reprises, a provoqué une vague de contestations. Cet article de la Constitution est-il un outil nécessaire, ou un déni de démocratie ? Quelle analyse peut-on faire de son utilisation, et comment en éviter l’abus ? Autre bilan à examiner, après 5 ans de mise en pratique, l’abandon de l’ISF au profit de l’IFI. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, cette initiative a-t-elle eu les effets escomptés ? Enfin, l’automne est la saison du retour d’un débat récurrent sur la chasse. Cette pratique, ancrée au cœur des traditions françaises, est de plus en plus décriée. Comment concilier les points de vue entre partisans et opposants, qui tous se revendiquent garants d’une écologie raisonnée ?
D’autres sujets d’actualité à l’international se déclinent d’ailleurs sur cette thématique de l’environnement. À l’heure où la France se retire du Traité sur la Charte de l’énergie (TCE) pour suivre un Plan climat plus ambitieux, l’élection présidentielle au Brésil, qui a remis à la tête de l’État Lula, pourrait être un tournant écologique salutaire pour le pays, mais aussi pour la planète du fait de l’importance de la sauvegarde de la forêt primaire amazonienne, mise à mal sous le mandat de Jair Bolsonaro. Le G20, qui s’est tenu cette année à Bali, en Indonésie, s’est également penché sur l’environnement. Son approche a été basée sur le triptyque énergies durables, santé mondiale et transformation digitale.
Dans les pages de ce numéro de L’Essentiel des relations internationales, nous abordons aussi l’espoir qui renaît au Vénézuéla. La nation pourrait sortir du marasme dans lequel elle s’enfonce depuis une décennie, grâce à la hausse du prix du pétrole, et redevenir un interlocuteur privilégié des Américains et Occidentaux notamment grâce à leurs difficultés de s’approvisionner en gaz du côté de la Russie. En Iran par contre, la colère gronde après la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir mal mis son voile. Les atteintes à la liberté par les mollahs sont de moins en moins tolérées, et les jeunes manifestent par millions pour s’opposer à ce régime totalitaire. La révolte va-t-elle se transformer en révolution ? En Afrique, le Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine, œuvre quant à lui à un projet qui lui tient à cœur : le rééquilibrage de la gouvernance internationale, pour donner plus de place au continent. Le Sommet Afrique – USA organisé par Joe Biden, qui aura lieu à Washington en décembre, prouve que l’on doit aujourd’hui compter sur cette partie du monde, longtemps sous-estimée.
Notre dossier spécial porte sur le Kazakhstan, ce géant d’Asie centrale au carrefour des autres grands blocs d’influence que sont la Russie, la Chine et l’Europe de l’Ouest. Son emplacement géostratégique et la diversité de sa population, multiethnique, multireligieuse et multiculturelle, en font un acteur incontournable de la scène diplomatique mondiale. Pionnier dans la lutte contre la prolifération des armes nucléaires, prônant la paix et la tolérance, le pays est un interlocuteur naturel de la Russie, ce qui est un atout dans la période conflictuelle que nous traversons. Parallèlement, ses relations économiques et commerciales avec l’Europe, et la France en particulier, se poursuivent et même s’intensifient, comme le montrent les analyses de nos journalistes.
Le Kazakhstan, qui est déjà la première économie de la région, possède encore un important potentiel de développement du fait de ses immenses ressources naturelles. La nouvelle trajectoire, plus libérale, voulue par son Président, Kassym-Jomart Tokayev, attire les investisseurs. Aux réformes économiques s’ajoutent de profondes réformes politiques et sociales. C’est sur un programme inclusif que Kassym-Jomart Tokayev a été reconduit en novembre avec une large majorité, lors d’une élection anticipée après 3 ans de gouvernance. L’homme, diplomate de formation, est bien décidé à accélérer la mue du Kazakhstan, pour le rendre davantage moderne, juste, démocratique et performant. Le pivot de l’Eurasie n’a pas fini de faire parler de lui !
Avec une actualité nationale et internationale si dense, nous espérons que les thèmes abordés dans ce numéro répondront à vos attente,s et nous en profitons pour vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année en famille et vous donnons rendez-vous en janvier 2023 pour continuer à vous apporter l’éclairage de nos journalistes et spécialistes en relations internationales.
