Les jeunes après la Covid-19 : Une des clés pour la relance
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a touché particulièrement le secteur de l’emploi et fragilisé ceux qui étaient déjà les plus vulnérables en la matière : les jeunes. Plus de 20 % des 15-25 ans étant au chômage, il convient de se pencher sur les mesures prises par le gouvernement pour infléchir cette tendance.
Par Clarisse Laffarguette © Shutterstock - Prostock-studio

La pandémie de Covid-19 a révélé un peu plus les fragilités déjà existantes chez les jeunes en France. Elle s’est ajoutée aux réformes successives du baccalauréat, à la mauvaise presse des formations professionnalisantes courtes, et a accentué la part grandissante de ceux qui sont en décrochage scolaire ou professionnel. Dans son plan de relance post-Covid, le gouvernement a donné une grande place aux mesures prises en faveur de cette frange de la population.
Le plan « 1 jeune, 1 solution »
En faisant des jeunes sa priorité et la clé pour l’avenir économique de la France, Emmanuel Macron a entrepris de couvrir plusieurs axes pour leur venir en aide, quel que soit leur profil. Le plan de relance présenté en juillet par le Premier ministre promet, au travers de divers modules, 6,7 milliards d’euros pour les jeunes les plus touchés économiquement et socialement par la crise sanitaire. Sont ainsi proposés plus de 35 000 parcours personnalisés pour les décrocheurs scolaires, afin de leur faire découvrir un métier et leur permettre de se projeter dans une vie professionnelle, et ainsi favoriser leur réinsertion. L’apprentissage et les contrats de professionnalisation bénéficient d’une aide exceptionnelle à destination des employeurs. Ce type de contrats est encouragé, car il s’agit souvent de pré-embauches. Ils bénéficient depuis le 1er juillet 2020, et jusqu’à fin février 2021, d’une compensation financière à destination des employeurs. Leur attractivité est ainsi encore renforcée alors que le procédé est déjà gagnant-gagnant. Le plan gouvernemental comprend aussi un dispositif pour inciter les employeurs à embaucher des jeunes de moins de 26 ans : ils percevront une prime jusqu’à fin 2021 s’ils recrutent en CDI ou en contrat à durée déterminé de plus de 3 mois.
Loin de ne concerner que les seuls employeurs, le plan de relance dédié aux jeunes s’adresse aussi directement à eux via les Contrats initiative emploi (CIE). Ces derniers proposent de nombreux modules d’accompagnement professionnel, auxquels les travailleurs jeunes en situation de handicap peuvent également prétendre. Ces accompagnements sont sectorisés, avec par exemple dans le domaine du sport des facilités données aux résidents des quartiers prioritaires des villes. Il y a aussi le Projet initiative-jeune (PIJ), destiné aux habitants des territoires ultramarins pour soutenir la création ou la reprise d’entreprises.
Objectif formation
Afin que chaque jeune puisse être inséré dans le monde du travail après ses études, le gouvernement met l’accent sur la formation et l’accompagnement par des structures de recrutement. L’Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) porté par Pôle emploi aide les 16-30 ans dans leur recherche d’emploi. Il y a également le financement de projets de transition professionnelle pour des salariés qui souhaitent s’orienter vers des secteurs définis comme stratégiques par le plan de relance. L’offre de formations qualifiantes à destination des jeunes arrivés sur le marché du travail courant 2020 est étoffée. Les moins qualifiés seront prioritaires en nombre pour l’accès à ces formations. Le dispositif Sésame vers l’emploi pour les sports et l’animation dans les métiers de l’encadrement (Sésame) permet d’accompagner les jeunes les plus défavorisés dans les métiers de ces domaines prioritaires.
La Covid-19 a surtout mis en lumière le rôle central des professionnels de santé et de soins dans notre société. C’est pourquoi l’État souhaite augmenter le nombre de places dans les formations du secteur, ainsi que son soutien financier aux régions pour la création de postes supplémentaires d’infirmiers, d’aides-soignants, etc.
Étudiants et éducation
Les réminiscences de la précarité étudiante à la suite de la crise sanitaire sont un sujet de préoccupation majeur. La désorganisation de nombreux opérateurs a généré des retards et des difficultés dans l’obtention de certaines aides étudiantes. Le gouvernement a donc décidé de renforcer le dispositif des prêts étudiants garantis par l’État. Leur nombre sera multiplié par cinq en 2021 et 2022 pour aider les moins de 28 ans à financer leurs études. Gérés par le partenaire Bpifrance, ces prêts seront accordés sans garanties ni apports personnels, par les banques partenaires du réseau.
Pour que les nouveaux bacheliers puissent être admis en études supérieures, le gouvernement promet de faciliter leur insertion et a prévu la création de plus de 30 000 places dans les établissements d’enseignement supérieur pour les années scolaires 2020-2021 et 2021-2022.
D’autres initiatives envers les jeunes ont été portées pour assurer l’égalité des chances, afin d’en faire une des « cordées de la réussite ». Par ailleurs, des ressources seront affectées aux métiers de la transition écologique, en accordant des primes pour les entreprises qui accueilleront les jeunes talents dans le cadre du Volontariat territorial en entreprise (VTE). Toujours dans l’esprit d’une insertion professionnelle utile et multiforme, le gouvernement réaffirme son soutien financier au dispositif de service civique où de nouvelles missions d’intérêt général seront ouvertes. Le but de ce Plan de relance est de limiter l’émergence d’inégalités du fait de la crise sanitaire et d’encourager l’insertion économique et sociale des jeunes les plus vulnérables.